GRAND ENTRETIEN – Aurélie Filippetti : la vie d’après

Ancienne ministre de la Culture, la présidente du Cinemed revient avec Haut Courant sur le cinéma, les politiques culturelles et sa nouvelle vie, loin de l’Assemblée Nationale…et du Parti Socialiste.

  • Racontez-nous votre histoire avec le cinéma…

Depuis l’enfance, j’ai une relation particulière avec le cinéma méditerranéen, notamment italien. C’est à travers le festival de cinéma italien de Villerupt en Lorraine que j’ai fait mon apprentissage cinématographique. C’est par cet événement que j’ai découvert la richesse et la diversité du 7e art. Après avoir présidé le FID (Festival International du Cinéma de Marseille) pendant 8 ans, j’avais envie de m’investir, de participer au projet Cinemed. J’ai accepté avec enthousiasme la proposition qui m’a été faite par Philippe Saurel et j’ai rencontré une équipe formidable.

  • Quel est votre rôle au Cinemed ?

En tant que présidente du festival, je participe à la réalisation de partenariats. Je contribue à la consolidation de l’assise financière du festival et à la recherche de mécènes privés, ce qui est essentiel pour que le Cinemed puisse se passer dans de bonnes conditions. Avec le directeur du festival, Christophe Leparc et toute l’équipe, on a des relations toute l’année. On discute des invités, du jury, du pays qui est mis à l’honneur, de l’affiche, de la programmation. Ce sont des discussions très horizontales. Je suis moi-même bénévole.

  • Un film a-t-il retenu votre attention à l’occasion de la sélection 2017 ?

Razzia m’a beaucoup marqué. Cela m’interroge. J’ai eu le même sentiment l’année dernière avec le cinéma tunisien. Je trouve que c’est à travers le cinéma qu’on arrive à avoir un vrai portrait de ce qui se passe dans ces sociétés aujourd’hui. J’ai beaucoup plus appris sur la situation en Tunisie par le Cinemed qu’en lisant les journaux. Razzia donne une image complète et inquiétante de la société marocaine. Le film parle notamment de la réforme de l’enseignement scolaire de 1982 avec l’arabisation forcée des populations berbères, du retour de l’enseignement religieux qui prime sur l’enseignement scientifique. Trente ans après, on ressent encore les conséquences de cette réforme dans le pays, par exemple sur la place des femmes dans la société.

  • Dans le cadre du Cinemed, des séances sont proposées au jeune public. Qu’en est-il des inégalités d’accès à la culture pour les jeunes aujourd’hui ?

Il n’y a pas assez de progrès aujourd’hui. Au Cinemed, il y a un programme « jeune public », un jury jeune, un partenariat avec les lycéens dans le cadre de l’option cinéma. On travaille beaucoup sur cette thématique. Il faudrait que ce soit systématique dans tous les événements et établissements culturels. On a trop tendance à considérer que la programmation « jeune public » est une sous-programmation, quelque chose d’annexe. Or, c’est pour moi le cœur de la mission de tous les établissements culturels. Nous devons former les jeunes esprits qui seront demain les spectateurs adultes.

  • Depuis de nombreuses années, la culture est la première cible des restrictions budgétaires. Est-ce que le ministère de la Culture a les moyens de mettre en place une vraie politique culturelle ?

Lorsque j’étais ministre de la culture, il y eu un manque d’ambition du président de la république François Hollande. Il a fait l’erreur de soumettre la culture à des restrictions budgétaires. Une erreur qui a été reconnue par la suite, notamment par Manuel Valls : il y a eu un redressement durant le quinquennat mais le mal était déjà fait. Ce fut une erreur… et pas la seule d’ailleurs. Aujourd’hui, la nouvelle ministre Françoise Nyssen a des difficultés, comme souvent quand on est au ministère de la Culture. La situation ne change pas. Le gouvernement et Bercy ne comprennent toujours pas que ça ne sert à rien de diminuer le budget du ministère de la culture.

  • À l’issue de vos deux mandats consécutifs de députée, vous n’avez pas été reconduite. Y a-t-il une vie après l’Assemblée Nationale ?

C’est un grand mensonge que de considérer que lorsqu’on a été élu on ne peut rien faire d’autre. Beaucoup d’entre nous ont eu des métiers avant, certains étaient des apparatchiks politiques mais ce n’est pas mon cas. À l’origine, j’étais professeure de littérature et aujourd’hui je suis redevenue professeure : à Science Po Paris ainsi qu’à l’Ecole Supérieure de Journalisme (ESJ). Je souhaite aujourd’hui me mettre en retrait de la vie politique. Toutefois, je continue à être extrêmement intéressée et à suivre ce qui se passe politiquement et économiquement dans mon pays. On peut être engagé politiquement sans être élu et parlementaire. Je suis avant tout une citoyenne. Et à ce titre, je suis comme n’importe quel citoyen, je suis à même de m’exprimer, de dire les choses et d’avoir mon analyse sur la situation politique de mon pays.

  • Vous avez reçu une lettre vous signifiant votre « sortie » du Parti Socialiste (PS). Que pensez-vous de l’état du parti ?

C’est fou ! Lorsqu’il y a une crise au sein d’une organisation politique, il faudrait se serrer les coudes. En réalité, on fait face à des règlements de compte, des épurations et de la vengeance. On est dans un système où ceux qui restent au Parti Socialiste (PS) profitent de sa faiblesse pour essayer de se débarrasser de la ligne la plus à gauche du parti.
Le PS n’est pas en bon état, c’est certain. D’ailleurs, je ne suis pas sûre qu’il parvienne à se réformer et se transformer suffisamment pour se remettre en selle. En ce moment beaucoup partent du Parti Socialiste parce qu’ils en ont assez… Moi je considère que le Parti Socialiste est en très mauvais état suite au quinquennat de François Hollande : les gens ont été complètement désorientés par sa politique, donc il faut sans doute construire autre chose.

  • Vous êtes aussi chroniqueuse…?

C’est un gros mensonge, une fake news ! Je ne suis pas chroniqueuse ! J’ai accepté de participer deux fois par mois à une émission de débat chez Fogiel. Il invite 4-5 personnes tous les soirs, moi je n’y suis que deux fois par mois ! Les médias ont raconté que j’étais chroniqueuse mais c’est totalement faux. C’est n’importe quoi ! J’ai beau le dire, l’écrire sur ma page Facebook…c’est vraiment le règne des fake news.

Ce n’est pas le média de la France Insoumise. Il n’y a pas de lien avec l’émission télévisée de Jean-Luc Mélenchon. Des personnalités de toutes origines ont signé cet appel. Pour moi, c’est un appel à soutenir l’apparition d’un média citoyen, avec des contributions diverses de la société civile. Je soutiens cette démarche, mais je n’y participe pas. Je suis pour l’existence d’un nouveau média qui soit indépendant, ce qui ne veut pas dire qu’il ne puisse pas exprimer des opinions. Rien n’est pire que la fausse objectivité de certains journaux qui défendent en fait leur propre opinion. Le problème est le manque de diversité de la presse française et la concentration capitalistique. Aujourd’hui, on voit que les médias français dans leur immense majorité sont détenus par 4 ou 5 grands groupes industriels et financiers extrêmement puissants. Je pense que c’est vraiment problématique. Il y a un manque criant de diversité au sein de la presse française, notamment sur les aspects politiques.

POLITIQUE – Philippe Poutou à Montpellier pour les « 4 heures anticapitalistes » du NPA

Philippe Poutou, candidat du Nouveau parti anticapitaliste à l’élection présidentielle de 2012 et investi pour la présidentielle de 2017, sera à Montpellier ce vendredi 7 octobre à l’occasion des « 4 heures anticapitalistes » organisées par son parti.

Alors que le parti Europe Écologie les Verts est en plein cœur de sa primaire, le NPA invite les montpelliérains à débattre à partir de 18h30 à la salle Jacques-Ier-d’Aragon. Deux ateliers-débats sont proposés : « Leurs luttes sont les nôtres : Palestiniens, Kurdes » et « Contre la loi travail et son monde, en finir avec le capitalisme… un autre monde possible. »

Philippe Poutou, candidat du NPA à élection présidentielle, intervient à 20h45.

Salle Jacques-Ier-d’Aragon, 117 rue des États-Généraux, Montpellier.
Entrée libre.

Olivier Besancenot : « L’état d’urgence se transforme en Etat de répression »

Dans le cadre des élections régionales 2015, Olivier Besancenot était attendu au meeting du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) à Montpellier le 4 décembre dernier. C’est dans la salle Guillaume de Nogaret, à l’espace Pitot, que le facteur le plus connu de France a répondu à nos questions. Etat d’urgence, restriction des libertés, terrorisme, islamophobie… Un tour d’horizon de l’actualité, sans langue de bois.

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Je suis étudiant et je ne vote pas

Selon une étude Harris Interactive, 64% des jeunes entre 18 et 24 ans ne sont pas allés voter au premier tour des éléctions régionales, dimanche 6 décembre 2015. Parmi eux, des étudiants. Nous avons tenté de comprendre les raisons de cette inquiétante vague d’abstention ?

Désintérêt, mal-information, véritable acte politique ou tout simplement oubli ? Ils sont très nombreux à ne pas s’être déplacés pour voter. Deux jours après le premier tour, sur les bancs des universités de Montpellier, les élections régionales sont loin d’être le souci des étudiants, ni le sujet de leurs conversations.

Alicia, 18 ans, étudiante en arts plastiques, ne trouve pas son bonheur politique parmi les candidats. « Je ne suis pas intéressée par la politique car quand j’essaye de m’informer, il n’y a aucun parti qui propose un programme qui répond à mes attentes. Je ne vois que du mauvais dans tout cela ». Idem pour Sacha, 23 ans, futur licencié en droit. « Je ne suis pas satisfait par l’offre politique », dit-il.

Salim, 22 ans, étudiant en Histoire ne se sent pas du tout concerné par les élections. « Je ne ressens pas que la France soit mon pays. Je ne vois pas pourquoi j’irai voter alors qu’on me dénigre indirectement, surtout après les événements du 13 novembre et les conséquences sur nous Français issus de l’immigration. Rien n’a été fait pour nous. Je ne me sens pas Français, ni Tunisien d’ailleurs. Je me sens Méditerranéen ».

Pour Emmanuel, 23 ans, qui prépare un DAEU littéraire, quand il s’agit des régionales, c’est le désintérêt total. « Je ne vote que pour les présidentielles. Pour ces régionales, je ne me suis pas informé, ça ne m’intéresse pas ».

Quant à Anna, 22 ans, étudiante en langues étrangères appliquées, elle a tout simplement occulté cette date. « J’ai complètement oublié que je devais voter dimanche. De plus, je ne reçois jamais le programme des candidats dans ma boite aux lettres, ça n’aide pas. »

Abstention = montée du Front National ?

Parmi les jeunes qui sont allés voter dimanche 6 décembre, un sur trois a donné sa voix au Front national, en tête dans six régions sur treize. En Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Louis Aliot, tête de liste FN a dépassé ses concurrents avec un score de 31,83 %.

Sacha, pointe du doigt le manque de mobilisation et reconnait que l’abstention est, selon lui, la première cause de la montée du FN. « Face à un électorat frontiste mobilisé, il y en a d’autres qui le sont beaucoup moins. Forcément, cela permet au FN de faire une percée ».

Pour Maxence, 19 ans, étudiant en Histoire, l’abstention n’est pas forcément la principale raison. « Je pense que c’est dû à la crise politique et économique. Les gens qui votent FN, ne sont ni racistes, ni fascistes. Ils en ont tout simplement marre des mensonges et promesses non tenues. C’est dû à un véritable désamour de la droite et la gauche et non à l’abstentionnisme, qui est un facteur mais pas le principal », explique-t-il.

Les attentats du 13 novembre et tout ce qui s’ensuit comme conséquences dans la société en termes d’amalgame envers les étrangers et Français d’origine musulmane, sont pour Emmanuel, la principale raison de la montée du FN. « L’abstention peut aussi être un facteur mais largement secondaire. À la limite il faudrait peut-être voter blanc », se demande-t-il.

Même chose pour Anna. « Je ne justifie pas le vote pour le FN mais je peux le comprendre car je connaissais des personnes qui étaient au Bataclan, je sais ce que l’on peut ressentir. Et avec la crise des migrants, surtout dans le nord, les gens ont en marre. Mais voter FN c’est comme trouver une solution dans le nazisme ». Pour elle aussi l’abstention n’est pas la raison principale de ces résultats.

Qu’en est-il pour le deuxième tour ?

Voter ou pas au deuxième tour, dimanche 13 décembre ? C’est la grande question. Sacha, lui, glissera son bulletin de vote dans l’urne. « Même si j’ai une certaine affiliation politique, j’irai voter au deuxième tour seulement pour contrer le FN. Peu importe le parti qui sera amené à diriger la région, le contexte actuel fait qu’il n’y aura pas tant de différence. Mais si le FN gagne, là, oui il y en aura une grande ».

Pour Jawel, 21 ans, également étudiant en droit, « voter pour contrer un parti c’est rentrer dans le ridiculisme. C’est une alternative politiquement incorrecte et insignifiante, donc je ne voterai pas non plus au deuxième tour ».

Maxence, lui, ira peut être voter. « Je préfère ne pas prendre le risque que le FN passe, donc j’irai peut être voter, même si je pense que la politique du FN repose, au final, que sur du vent. Marine Le Pen sait parler, c’est sa force. Si le FN gagne c’est grâce à cela car au fond leur programme n’est pas construit ».

Alicia, se dit choquée par les résultats du FN, mais elle n’est pas pour autant sûre d’aller au bureau de vote. « Quand j’ai vu les chiffres du FN, je me suis dit qu’il faudrait peut-être aller voter, donc je vais vraiment y réfléchir. Quitte à voter blanc ». En revanche pour Anna, c’est sûr, elle votera au deuxième tour. « Maintenant que je sais que je dois aller voter, j’irai, sans faute mais pas forcément pour contrer le FN », dit-elle.

RÉGIONALES 2015 : TOUS NOS ARTICLES ET VIDEOS

Depuis lundi 30 novembre, nous vous proposons une série d’articles et de vidéos 100% région. À l’occasion du scrutin qui se tient les 6 et 13 décembre prochains, nous avons interviewé les cinq principales têtes de listes du Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées.

Prenez une bonne dose d’enjeux, une pincée de portraits écrits et visuels et saupoudrez le tout d’une langue de bois politique épurée au maximum par les journalistes de Haut Courant.

Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. C’est un colosse au pied d’argile qui va naître, au 1er janvier 2016. Territoire plus grand et peuplé que l’Irlande, la nouvelle région sera la deuxième plus grande de France.

Mais avant fusion, il y a élections. Les 6 et 13 décembre prochains, les citoyens sont invités à élire leurs conseillers régionaux, qui siégeront à Toulouse, siège de la nouvelle grande région.

Parmi eux, des candidats têtes de listes bien déterminés à ravir la région à la gauche gouvernementale. Les derniers sondages placent le Front National largement en tête du premier tour tandis que le Parti Socialiste et Les Républicains sont au coude-à-coude. Si le Nouveau Monde (FG, EELV, PO, NGS) s’allie à la liste socialiste au second tour, sa chef de file Carole Delga pourrait bien l’emporter. Mais les deux grands partis de gouvernement sont dans la tourmente.

Pour tout comprendre et mieux connaître les candidats pour qui vous allez voter, retrouvez notre dossier consacré aux élections régionales ici.

Dominique Reynié: le trublion des Républicains



Passé de la théorie à la pratique, le politologue Dominique Reynié (Les Républicains) traverse la campagne des régionales comme un ovni politique. Contesté en interne et admonesté par Nicolas Sarkozy, il s’est révélé pugnace et déterminé à briser certains codes.

Cette semaine, nous vous proposons une série d’articles consacrés aux élections régionales. Retrouvez nos portraits et nos vidéos dans notre dossier.

Dominique Reynié revendique l’urgence de renouveler la pratique politique. Prof à Science Po Paris et directeur d’une fondation, il est habitué aux plateaux de télévision (C dans l’air sur France 5) et de radio (une chronique sur France Culture jusqu’en 2012). Mais l’heure était pour lui venue de passer du commentaire à l’engagement. « Je sentais que la tentation était là, chez un politologue il y a toujours l’envie de passer de l’autre coté du miroir », confie son collègue Pascal Perrineau, professeur et chercheur à Science Po Paris, un ami de trente ans.
Désigné après une interminable primaire régionale de quatre jours, il est définitivement adoubé tête de liste LR-UDI en mai 2015 avec une courte avance (deux voix face à Bernard Carayon, maire de Lavaur). Au cœur de son programme, la revalorisation de la région comme « pouvoir public » face à « l’affaissement de l’Etat ».

Inconnu au bataillon

Le professeur Reynié est un curieux produit, un homme politique qui ne veut pas en être un. « Il n’est pas un professionnel de la politique, il est dans l’efficacité et apporte une vision fraîche », se félicite Elisabeth Pouchelon, tête de liste Les Républicains en Haute-Garonne. Tous ses colistiers, mais également ses adversaires, s’accordent à dire qu’il n’utilise pas les codes politiques du milieu. Qu’il se pose souvent en candidat décalé, bref qu’il n’est pas du giron.

Ses partisans assurent le croire « sincère et novateur ». Un créneau qui peut séduire le citoyen désenchanté par la politique politicienne. « Ils m’ont désigné, accepté, ils ont pris le risque de prendre quelqu’un d’atypique, si c’est pour en faire un politique comme les autres ce n’est la peine », explique le candidat content de son positionnement.

« Illégitime, inexpérimenté, amateur, décalé », autant d’adjectifs utilisés par ses détracteurs, surtout dans son propre camp. Des élus ont criés au parachutage ? Dominique Reynié, 55 ans, les a pris au mot et s’est offert un saut en parachute à la communication bien orchestrée.

« Il est têtu ! »

Le prof aime faire la leçon mais n’aime pas s’en laisser donner. Et surtout pas par Nicolas Sarkozy qui a plusieurs reprises a haussé le ton et menacé de le démettre pour le faire entrer dans le rang. Une vive tension était né autour de la composition de ses listes régionales quand Paris avait voulu lui imposer des noms. Mais le rappel à l’ordre de l’ancien président de la République n’y avait rien changé. « C’est un têtu, un sacré gaillard, il ne plie pas facilement le genou », confirme son ami Pascal Perrineau.

Le 5 novembre, Reynié ne se dégonfle pas et présente au conseil national Les Républicains la liste définitive qu’il a choisie et déposée en préfecture de Toulouse. Résultat : des caciques et des apparatchiks locaux ont été rayés ou rétrogradés.
Désabusé, piégé, énervé par ce comportement insolent, Sarkozy encaisse. Cet affront que certains attribuent à son inexpérience est aussi l’expression d’une réelle agilité politique. Le sage professeur se paie d’ailleurs ce jour-là le luxe d’une ovation par un parterre ultra-sarkosyste.

Mais de retour à sa campagne locale, une autre embûche l’attend. Il est accusé par le sénateur Les Républicains Jean-Pierre Grand de ne pas être domicilié dans la région qu’il brigue. Lui, assure être inscrit sur les listes électorales et résider dans l’Aveyron depuis mars 2015. Au final, il exhibera un contrat de location. Mais celui-ci révèle que l’appartement qu’il dit occuper depuis toujours n’est qu’une chambre individuelle dans la maison de sa mère à Onet-le-Château. De petits arrangements avec la vérité qui montrent que l’ovni Reynié fait aussi sa politique comme les autres.

La COP21 : nouvelle mascarade mondiale sur le climat ?

Pour écouter le reportage:

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La conférence des Nations unies sur les changements climatiques approche à grand pas. Plus connue sous le nom de COP21, elle est organisée à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015.

Depuis plus d’un an, cet événement de notoriété mondiale a envahi l’espace politico-médiatique français. Pourtant, en connait-on réellement les enjeux ? Pourquoi les pays en voie de développement – également les moins pollueurs – sont-ils les premiers concernés ? Comment les citoyens peuvent-ils s’emparer de la question climatique ?

Pour tenter de répondre à ces questions, je suis allée à la rencontre de Noël Mamère (député écologiste de Gironde), Ian Simpson (militant au NPA et membre de la commission nationale écologie du NPA), Sébastien Martarèche (membre du collectif Alternatiba) et des habitants de Montpellier.

Reportage à retrouver également sur Aligre FM 93.1

Réalisation : Nejma Brahim
Aide micro-trottoirs : Sara Douza

Francis Viguié: « le trublion » du conseil municipal

Conseiller municipal à la Mairie de Montpellier depuis 2008, Francis Viguié est souvent le seul à s’opposer aux décisions de la majorité. A 59 ans, ce militant de toujours, engagé auprès de la LCR dans les années 1970, reste plus déterminé que jamais dans sa volonté de changer le monde. C’est autour d’un café au bar des Lilas, dans son quartier de Figuerolles qu’il nous livre son analyse.

Que vous inspire la déclaration de candidature de Philippe Saurel aux élection municipales de Montpellier en 2014 ?

C’est un peu tôt pour ce genre d’annonce. A deux ans de l’échéance électorale, il pense déjà aux prochaines municipales alors qu’il reste encore beaucoup à faire pour les Montpelliérains. Cependant, il n’est pas le seul a être entré en campagne. Jean-Pierre Moure, le président de l’Agglo s’est, lui aussi, lancé dans la bataille pour la mairie. Ce qui me dérange c’est que ces ambitions personnelles gangrènent le conseil municipal.

Qu’entendez vous par un conseil municipal « gangréné » ?

Au conseil municipal il règne une ambiance déplorable, dans laquelle il est difficile de faire avancer les dossiers importants. L’affrontement entre Saurel et Moure a ravivé les vieilles tensions au sein d’un Parti Socialiste divisé. Et Hélène Mandroux n’arrive pas à apaiser la situation. Faute de majorité dans son groupe municipal, elle manque d’espace politique.
De manière générale, les mauvaises pratiques de la fédération socialiste héraultaise et sa mise sous tutelle sont le résultat d’une perte de leurs repères politiques. Georges Frêche n’était pas un homme de gauche et Robert Navaro qui était son bras droit en est l’exemple. Leur politique est à l’image de leur fonctionnement interne.

Quels sont vos projets pour la ville ?

Premièrement les transports gratuits. Dans une ville comme Montpellier où la population est jeune, modeste, et durement touchée par le chômage, c’est une nécessité. Il faut bien pouvoir se déplacer pour trouver un boulot, aller au travail ou à l’université. Actuellement seuls les bus qui relient la périphérie au centre sont gratuits. Alors comment fait-on pour se déplacer dans le centre ville quand on a pas les moyens de se payer le tramway ou le bus ? Depuis des années je propose la gratuité des transports, mais jusqu’à aujourd’hui le conseil municipal l’a rejetée.
Globalement il y a un gros problème au niveau de l’urbanisation. Il n’est pas normal que des quartiers comme le Petit bard ou les Cévennes pourrissent, et que du neuf soit construit ailleurs. La priorité est de rénover les vieux bâtiments qui ne sont même pas isolés. Il faut stopper cette « urbanisation à tout va ». On doit arrêter de tout vouloir bétonner, les citadins ont besoin de respirer.

Sinon la question centrale c’est celle des services publics. Depuis des années, on a délégué l’exploitation de l’eau à Véolia, une entreprise privée. Il paraît évident que l’eau potable est un bien commun auquel on ne devrait pas pouvoir limiter l’accès par des hausses de prix. Heureusement le contrat se termine en 2014, et nous proposons donc un retour en régie. C’est la même chose pour les parkings du centre ville bradés à Vinci alors même que l’activité est très rentable. Personne ne peut se payer 7 heures de stationnement par jours.

Enfin, on doit passer à une forme de démocratie participative. Voter tous les six ans aux municipales ce n’est pas vraiment la démocratie. Il n’y a aucun droit de regard sur ce qui est fait par la mairie pendant le mandat, et ce n’est pas normal. Les citoyens devraient pouvoir voter les grandes décisions, mais aussi le budget. Si on prend l’exemple de la vidéo-surveillance, rien n’indique son efficacité pour lutter contre l’insécurité. Pourtant la majorité continue d’investir des sommes folles dans ce projet ruineux pour les collectivités. Ce n’est pas moi qui le dit, mais ce qu’indique le rapport de la cours des comptes.

Au second tour des municipales, ferez-vous à nouveau alliance avec les Verts comme en 2008 ?

Avec les Verts c’est peu probable. Ils ont commencé à négocier avec la majorité pour obtenir des places, et risquent certainement de s’allier au Parti Socialiste. Au contraire le Nouveau Parti Anticapitaliste a toujours voulu rester indépendant du PS.
Le scandale c’est que le système électoral favorise les grands partis. Il faudrait instaurer la proportionnelle pour une élection juste.

… et avec le Front de Gauche ?

Pour l’instant on est encore en négociation avec eux pour les législatives.

Qu’attendez-vous de ces élections présidentielles de 2012?

Avant tout je souhaite le départ de Sarkozy, il a fait suffisamment de dégâts comme ça dans notre pays. Mais ce n’est pas pour autant que j’attends beaucoup de François Hollande. Je m’en méfie car comme les autres « socialistes » européens il propose une politique d’austérité. Alors que la population n’a pas à payer une crise dont elle n’est pas responsable.

Que pensez-vous du candidat du NPA : Philippe Poutou ?

Par rapport à Philippe Poutou, je ne suis pas emballé. A mon sens il y a de sérieux problèmes d’orientation depuis le renoncement d’Olivier Besancenot à la présidentielle. Son départ était assez soudain, cela ne nous a pas laissé suffisamment de temps pour nous organiser au mieux. Aujourd’hui j’ai l’impression que le parti s’est replié sur lui même.

La jeunesse s’invite dans les urnes

Qui a dit que les jeunes ne connaissaient rien à la politique ? En voici deux qui se présentent dans l’Hérault, aux élections cantonales du 20 et 27 mars 2011. L’occasion pour eux de répondre à cinq questions sur l’actualité politique devant la caméra de Haut Courant.

Jean Huet, candidat dans le canton de Castelnau-Le Crès et Emmanuel Ochando, suppléant de la candidate Josiane Foucault dans le canton de Montpellier 9, ne sont pas du même bord.
Le premier se présente sous l’étiquette du Front de Gauche. Le second a choisi de défendre les valeurs de la majorité présidentielle.

De la présidence socialiste d’André Vézinhet à la montée du Front National, ces deux Montpelliérains exposent leur point de vue sur la réalité politique locale et nationale. De quoi donner un coup de jeune à ces élections.

« Un bilan positif… mais des manques »

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Protester pour l’un, regagner la confiance pour l’autre

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L’après-Frêche : entre continuité et rupture

La mort de Georges Frêche, le 24 octobre 2010, a signé la fin d’une histoire politique extraordinaire, qui aura duré près de quarante ans en Languedoc-Roussillon. Élu député socialiste pour la première fois en 1973, puis maire de Montpellier de 1977 à 2004, pour enfin devenir président de la Région jusqu’à sa mort, le natif de Puylaurens dans le Tarn aura laissé une trace indélébile. Les conséquences de sa disparition sont encore floues. Toutefois, les contours se dessinent déjà.