Port Marianne, un quartier à la recherche de son âme

Port Marianne est l’emblème du Montpellier du XXIème siècle : moderne, écologique, dynamique. Mais les critiques à l’égard du nouveau quartier fusent : manque d’animations ou de lieux publics…Ouvertes au dialogue, les autorités de la ville tentent de calmer le jeu en dynamisant le quartier, qui peine à prendre véritablement vie.

A Montpellier, tout ne peut plus converger vers le centre historique de la ville, l’Ecusson. La création de nouvelles zones de vie s’impose. Sous la pression de la croissance démographique exceptionnelle, Montpellier doit s’agrandir. Georges Frêche, arrivé à la tête de la ville en 1977 – il y restera jusqu’en 2004 – met le cap en direction de la mer pour développer la cité. Une nouvelle vision urbaine s’affirme avec un symbole : la construction du quartier Antigone. Une nouvelle ville se profile en enjambant le Lez, Port Marianne prend la suite au début des années 90.
Dès l’origine de Port Marianne, le bassin Jacques Cœur est présenté comme un point d’ancrage, le cœur d’une ZAC (Zone d’Aménagement Concertée) bâtie autour d’un port urbain reliant la ville à la mer grâce à la mise en navigabilité du Lez. Trop ambitieux, trop coûteux, ce projet est définitivement enterré au printemps 2013. Les riverains ont du mal à l’oublier. Ils ont acheté leurs appartements sur plan, séduits par le port de plaisance. Le nouveau projet de réaménagement des abords du bassin qui leur a été présenté par la ville prévoit un espace de détente avec des zones engazonnées et une aire de jeux pour les enfants.

Plus qu’un quartier, Port Marianne est un « secteur » pour Frédéric Tstitonis (élu de la mairie, délégué à ce quartier) comme pour Nicolas Piccinin, chef du service planification-urbanisation nouvelle au département urbanisme de la ville. Ce secteur part du quartier de la Pompignane, construit dans les années 60 et développé lors de l’implantation du constructeur informatique IBM. Il s’étend ensuite sur le Millénaire avec le village des entreprises, puis Odysséum et tout un ensemble de ZAC progressivement mises en chantier le long du Lez, en direction de la mer.
C’est une zone où des travaux d’envergure ont dû être engagés conformément à un plan de lutte contre les inondations. Dans la cadre des directives du Grenelle de l’Environnement, ce secteur accueille un important projet d’écocité. L’environnement paysagé et l’orientation des constructions ont notamment été étudiés pour atténuer les effets des fortes chaleurs pendant la période estivale.
Sous l’appellation « Port Marianne », plusieurs quartiers s’imbriquent et dessinent une ville nouvelle : la ZAC, les Jardins de la Lironde sur une superficie de 40 hectares, les écoquartiers Parc Marianne et Rive gauche, le futur quartier République.

« C’est un quartier dortoir, les habitants n’ont rien à partager »

Etendu, le secteur de Port Marianne n’a pas de cœur, point central vers où tout converge, mais des pôles d’attraction, selon Nicolas Piccinin. La nouvelle mairie, imposant cube noir dessiné par Jean Nouvel, veut amener un déplacement du centre-ville et devenir un repère majeur pour les Montpelliérains. L’axe de la route de la mer qui débute par l’avenue Raymond Dugrand est un autre pôle dédié à de l’ameublement et au design autour du programme la Mantilla. En face, le miroir d’eau, espace ludique interactif, offre la perspective du parc Charpak au fond duquel sortira peut-être un jour la Cité du corps humain.

Mais ce schéma de développement a du mal à convaincre certains habitants. Le secteur manque de vie. Mylène Chardes, architecte, y habite sans s’y plaire : « C’est un quartier dortoir, les habitants ne se connaissent pas, n’ont rien à partager. Il y a quelques commerces autour du rond-point Ernest Granier mais ils ne fabriquent pas de la vie. Le soir, c’est mort. Tous les commerces installés autour du bassin Jacques Cœur vivent aux rythmes des administrations et des gens qui travaillent la journée dans le quartier. Le soir et le week-end, ils restent fermés. Il n’y a aucune animation. Dans ce contexte, comment les habitants peuvent-ils tisser des liens, il n’y a même pas de salle communale pour les associations. »

« Il y a une contradiction à venir habiter dans un éco-quartier avec quatre voitures »

Les commerçants confirment que le quartier est désert en soirée. Ils avancent une autre explication : Ies clients ne viennent pas parce qu’ils ne peuvent pas se garer. Ils demandent donc à la mairie de construire de parkings supplémentaires. Ce à quoi Frédéric Tsitonis répond : « Port Marianne a été conçu dans une logique de quartier apaisé, il n’est pas pensé par le prisme de la voiture. Il y a une contradiction à venir habiter dans un écoquartier avec quatre voitures. Des efforts ont été consentis par la ville pour le stationnement avec le parking de la nouvelle mairie. Travailler à l’évolution des mentalités des arrivants dans ce quartier est apparu nécessaire ». Des actions sont menées : les parents d’élèves de l’école Chen Du sont sensibilisés pour accompagner leurs enfants sans prendre leur voiture. L’organisation d’un ramassage scolaire à pied encadré est en cours.
Pivot du projet Ecocité de l’agglomération de Montpellier, Port Marianne n’est pas un quartier isolé. A proximité de la future gare TGV et de l’aéroport, il est aussi très bien connecté à l’ensemble de la ville par les transports en commun. Trois lignes de tramway aux designs colorés se croisent aux abords de la nouvelle mairie et l’une circule le long de son épine dorsale l’avenue Raymond Dugrand. Des pistes cyclables et des espaces piétonniers sont aménagés pour favoriser des déplacements doux. Le Pont de la République, actuellement en construction, facilitera la liaison entre Port Marianne et le centre-ville à la fin de cette année. En réponse à une demande du comité de quartier « un marché avait été implanté pour donner de la vie au quartier. Ce fut un échec. Une nouvelle tentative est lancée place Thermidor avec une autorisation de déballage le jeudi. »

La mairie communique-t-elle assez sur les enjeux de ces nouveaux écoquartiers sans voitures? Les futurs habitants de ce quartier mesurent-ils toujours la philosophie particulière de cette nouvelle ville durable ?

« L’urbanisme actuel ne tient pas compte de la diversité des modes d’usages et des modes de vies des gens. Il est de bon ton aujourd’hui de ne pas avoir de voiture. Je ne défends pas la voiture, mais avant d’imposer cela à tout le monde ne devrait-on pas demander aux futurs habitants ce qu’ils pensent du concept de quartier sans voiture ? » interroge Guillaume Faburel, urbaniste et initiateur du collectif Montpellier 4020 qui se bat pour plus de démocratie dans les élaborations de projets immobiliers.

« La ville c’est toujours de la sédimentation »

La Ville préfère évoquer le cours du temps : pour qu’un quartier de cette ampleur prenne vie, il convient « d’ancrer des repères ce qui exige du temps. Souvenons nous qu’Antigone a mis une vingtaine d’années à prendre réellement vie. Pendant des années, à certains emplacements, des restaurants se sont succédés avant de réussir à capter une clientèle suffisante. Des fermetures de commerces dans ce quartier, il y en a eu avant que le quartier ne trouve ses marques » rappelle Frédéric Tsitonis.

Un point de vue dans la lignée de celui de Makan Rafatdjou, architecte-urbaniste, qui travaille sur la ré-humanisation des villes : « Vous pouvez penser la ville autant que vous voulez, en réunissant les meilleures compétences (sociologues, paysagistes, économistes, urbanistes, démographes, spécialistes des questions du commerce…) et réaliser un projet adéquat au moment où vous le pensez. Mais la ville c’est toujours de la sédimentation. Elle nécessite du temps. »

Port Marianne peine à trouver son identité. Encore un peu de patience et une meilleure compréhension du projet de vie de ce quartier aideront à sa réussite.
Mais cela suffira-t-il ? Réponse dans 10 ans !

« Les écoquartiers sont une manière assez violente de faire de l’aménagement.»

A Montpellier, le collectif d’habitants Montpellier 4020 veut être partie prenante des décisions politiques en matière d’urbanisme. Pour Guillaume Faburel et Mylène Chardes, à la fois chercheur-e-s et habitant-e-s, les nouveaux quartiers, comme Port-Marianne, reflètent une logique économique de métropole, peu soucieuse des modes de vie des citoyens.

Quel est le but du collectif Montpellier 4020 ?
GF : Le principal objectif de notre collectif est de dire que seul l’habitant est habilité à parler de la ville parce que c’est lui qui la vit.
A Montpellier, il y a deux cultures démocratiques qui cohabitent : celle de l’enfumage : la démocratie dite « participative » de la droite centriste, et à gauche il y a la citoyenneté active dans laquelle le parti élu représente le parti populaire. Dans les deux cas, c’est toujours les habitants qui ne trouvent pas leur place pour exprimer leurs expériences de la ville.
Soit ils sont conviés à des réunions publiques où la décision est déjà prise, soit ils sont obligés de s’encarter à un parti pour avoir droit au chapitre. En France on a un vrai problème avec la démocratie. La construction démocratique est très verticale.

Vous connaissez ce projet d’écoquartiers à Port Marianne ?
GF : Oui, comme habitant, moins comme observateur. J’ai eu à visiter et à analyser plusieurs autres écoquartiers en France où l’on retrouve beaucoup de « maux » communs. Port Marianne est très comparable à ce qu’on voit ailleurs. Dans tous ces projets, on a une doxa qui est la même que l’on soit à Besançon, Toulouse, Lyon ou Montpellier…Les projets d’écoquartiers ont la même finalité, celle d’organiser les conduites des gens, les bons modes de vie, et de vendre tout ça au nom d’une écologie bien-pensante et ça c’est embêtant !

MC : C’est une forme d’écologie punitive.: on va organiser les conduites et orienter les modes de vie en donnant clé en main des logements et des quartiers qui ne permettent pas la coexistence de différents modes de vie. Il n’y a pas de mixité. Les écoquartiers sont une manière assez violente de faire de l’aménagement.

Qu’est-ce qui manque dans ce quartier pour le rendre plus humain ?

MC : Plus d’animation le soir. Un marché et une maison pour tous…il n’y a pas d’espace commun où les habitants pourraient se rencontrer.

GF : Pour créer du lien urbain, il faut intégrer les habitants dès le début. La conception du quartier ne peut pas se faire sans eux. Il faut des espaces de partage. Les activités proposées ne peuvent pas être uniquement fonctionnalistes, elles ne peuvent pas répondre à des usages pré-formatés.
Dans les écoquartiers construits par les habitants eux-mêmes, ce n’est pas l’esthétique architecturale qui prime, ce sont les lieux communs d’échanges, les formes de solidarité qui s’y construisent. Mais, les rares quartiers réellement co-construits ne se trouvent en fait à ce jour pas dans les villes. Peut-être, justement, que le devenir des villes se joue en dehors des murs de la ville.
Est-ce que ce ne sont pas des projets repliés sur eux-mêmes où il y a peu de mixité sociale ?
GF : Pas toujours, car si parfois les institutions locales veillent à cette mixité (ex : quotas de logements), des garanties sont surtout demandées, notamment en termes d’implication après l’emménagement. Ce sont des projets compliqués car tout le monde n’est pas toujours d’accord sur quel type d’architecture, quels types de transports, quel accès aux équipements… mais il y a une démocratie horizontale. Les gens se réunissent pour décider quelle vie ils veulent. En France, on est très en retard par rapport à ça. C’est pourquoi les initiatives sont plutôt en dehors de la ville. Habiter la terre, à la campagne on a un rapport au faire, on peut plus aisément fabriquer quelque chose. C’est donc bien un fait culturel. Alors que les urbains sont dépossédés de leur capacité à fabriquer quelque chose : on ne fabrique ni son logement, ni ce que l’on va manger, ni quoi que ce soit…En dehors de la ville, c’est beaucoup autour de la nature que ça se joue, pas la nature au sens vivrier du terme mais une certaine conscience de ce que c’est la nature…on est loin des écoquartiers de Port Marianne !

Qu’est-ce que le schéma des conduites sous-tendues par le projet des écoquartiers dont vous parlez ?
GF : Le schéma des conduites est en fait un schéma économique. La ville dorénavant se construit sur son capital symbolique. La ville est devenue le dernier lieu du capitalisme, ou plutôt de l’accumulation capitalistique. Sauf que ça ne se fait plus par l’industrie et par les emplois ouvriers. La ville n’est plus telle qu’on l’a vécue dans la période fordiste où elle était une usine entourée par les salariés qui bénéficiaient des services et équipements mis à disposition par la puissance publique, par exemple les réseaux d’infrastructures, de transports. Tout cela formait la ville industrielle du premier acte du capitalisme urbain.

Depuis les années 70, on est entré dans la deuxième phase du capitalisme urbain : c’est la désindustrialisation, la mondialisation et la délocalisation généralisée. Du coup, les villes doivent reconstruire un capital. Dans les pays occidentaux, ce capital compétitif est dorénavant d’abord symbolique et financier. Les villes doivent attirer un certain type de population en orientant leur mode de vie et en leur offrant, clé en main, usages et pratiques qui sont censés les satisfaire.
Comme les écoquartiers ?
GF : Les écoquartiers en sont généralement les pépites : ils sont mâtinés d’écologie avec un discours environnemental. Chacun a son pré carré, mais remarquez que la nature qui est offerte, est une nature souvent « cosmétisée », artificielle…
Les politiques environnementales jouent à plein dans ce domaine et l’écoquartier permet alors de monter de nouveaux chantiers qui expriment la propre capacité d’agir des élus. Il n’y a pas pire pour un élu que de ne pas inaugurer quelque chose ! Donc à un moment donné, il faut bien qu’il signe un permis de construire. L’écoquartier fait sortir de terre toujours plus de, grands, projets. Vous avez là l’ensemble des ingrédients d’une recette qui est celle des métropoles et qui entrent en compétitions les unes avec les autres. C’est la troisième génération du capitalisme urbain.
En activités, on va attirer surtout les biotechnologies, parce que c’est propre. On va créer des pôles de compétitivité, des clusters, qui permettent d’attirer des chercheurs, des scientifiques, des classes dites créatives (recherche-développement, nouvelles technologies, artistes, communiquants…). Les 10 grosses métropoles françaises se battent pour attirer ces catégories-là, qui sont solvables, et bien entendu les pauvres on les oublie… On n’intervient plus sur les quartiers périphériques. Les services urbains se retirent des quartiers excentrés. Sous couvert de la densification des villes et de réduire nos impacts écologiques, les éco-quartiers participent majoritairement de cette compétition économique.

Port Marianne sur un petit nuage signé Philippe Starck

Après la mairie de Montpellier imaginée par Jean Nouvel et les tramways signés Christian Lacroix, c’est au tour du designer français Philippe Starck d’investir Port Marianne tout en légèreté. En septembre prochain « le nuage by Starck » à l’initiative du promoteur Roxim, réunira au sein de 3000m2 : bien-être, santé, activité sportive et vie sociale. Rencontre avec Carole Pigeon, directrice du pôle sport et détente au sein du groupe Roxim.

Comment avez-vous eu l’idée de ce nuage ?

C’est la continuité de l’expérience que nous avons acquise lors de nos précédents projets : « Le club 7 » créé en 2008 à Aiguelongue, qui est un lieu autour du sport, de la détente (spa, tennis, restaurant…). C’est un club traditionnel orienté vers le service. Puis en 2011, on a créé une deuxième structure, « City 7 » qui est un club urbain répondant à des caractéristiques plus spécifiques : ouvert 7 jours sur 7 avec des horaires larges, sans oublier le côté interactif, comme le programme d’entrainement sur borne tactile.
Le Nuage est donc né de l’expérience entre ces deux clubs. On a voulu aller encore plus loin et répondre aux attentes d’un nouveau mode de vie. La cohésion sport, bien-être, santé, fait partie des grandes lignes du projet. On va créer un lieu de vie où l’on ne vient pas seulement pour faire du sport, mais où l’on vient avec ses enfants, boire un café, rencontrer ses amis, etc… Pour créer ce projet, on s’est inspiré des Gymnasiums grecs qui étaient de véritables lieux de vie sociale.

Pourquoi avoir pensé à Philippe Starck ?

En tant que promoteur immobilier, on essaie de donner une identité aux lieux que l’on peut créer. On voulait donner à notre projet une dimension exceptionnelle, on a donc pensé à l’un des plus grands designers au monde qui est Philippe Starck. C’est la première fois qu’il signe un bâtiment dans son intégralité ? Pour ce projet, il a une double casquette, celle de designer mais aussi d’architecte. Christine Destenay, jeune architecte montpelliéraine, a saisi l’opportunité de le seconder ainsi que le bras droit de Starck, Stefano Robotti.

Quelles infrastructures abritera ce nuage ?

Le projet est cohérent et aborde une vision différente que Philippe Starck a su comprendre en termes d’utilisation des espaces. C’est bien d’avoir quelque chose de beau et de design mais encore faut-il pouvoir l’utiliser. Sur les deux derniers niveaux, il y aura le village sportif (gym, cardio-musculation, stretching…). Au troisième niveau, on retrouvera le village aquatique avec une piscine de 15 mètres, accompagné d’un espace détente doté d’un Spa. À côté de ça, il y aura le village d’enfant avec une structure de micro crèche. Au premier étage, le village de santé ouvrira ses portes aux professionnels qui auront leur cabinet sur place (ostéopathe, podologues, diététiciens…) . On pourra venir consulter parallèlement à une activité physique. Puis pour finir, au rez de chaussée la vie sociale rayonnera grâce aux divers boutiques et restaurants… Le soir il y aura aussi une vie avec des bars proposant de la musique, des DJs… Puis des petites boutiques, appelées « corners », se déclineront autour des nouvelles tendances de sportwear, d’accessoires…Des marques qui ne sont pas encore présentes en France mais qui ont déjà une couverture internationale investiront les lieux.

Quels matériaux seront utilisés lors de la construction?

On va utiliser beaucoup de matériaux bruts et l’on ne va rien cacher, pour un résultat étonnant quant au jeu de matière. Le nuage sera construit à partir d’ETFE (éthylène tétrafluoroéthylène) qui ressemble plus ou moins à du plastique. C’est un ballon formé de trois peaux gonflées en capiton. Des moteurs souffleront en permanence de l’air pour remplir cette façade. L’ETFE a des caractéristiques thermiques qui sont plus performantes que le verre. De l’extérieur, on pourra voir ce qu’il se passe à l’intérieur, surtout la nuit. Ça a été utilisé pour l’« Allianz Arena » – le stade de foot de Munich – ou encore « le cube d’eau » à Pékin pour les Jeux Olympiques. Mais ceci dit, c’est la première fois en France qu’il est utilisé sur la totalité d’un bâtiment. Pour la gare de Montpellier, cette matière a été utilisée mais seulement pour le plafond.

Y-a-t-il une raison d’établir ce projet à Port Marianne ?

À Port Marianne, on est sur un emplacement numéro un, c’est le nouveau cœur de Montpellier. On parle de nouveau centre-ville sur l’avenue Raymond Dugrand. Ce quartier est à la fois piéton et doté d’axe de circulation majeure avec le tramway. La continuité entre le bassin Jacques Cœur et le miroir d’eau crée pour moi une dynamique. En tant que promoteur, on est au courant des perspectives de la ville qui nous présente ce qu’il va se passer jusqu’en 2020. Puis on est déjà présent dans le quartier puisqu’on a construit des immeubles. On a pu y observer une réelle demande que ce soit en termes de logement, d’habitation ou d’entreprise.

Quel sera le public concerné par cet espace ?

C’est un public très diversifié, il n’y a pas de cible type. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas parce que le nom de Starck est associé au projet que ça va être inaccessible… Au contraire, c’est ce qui lui a plu dans notre projet, puisque Philippe Starck souhaite avant tout rendre accessible le design. On est sur un lieu accessible à toute la famille, donc nos prix seront basés sur du moyen de gamme. Pour que ce lieu soit vivant, il faut qu’il s’adresse au plus grand nombre.

Ce projet a-t-il un quelconque rapport avec la future cité du corps humain ?

Ça sera dans la continuité. Nous sommes à la fois dans le bien-être physique et mental, donc la cité du corps humain fera peut-être un effet miroir. Je pense que notre projet n’a pas était retenu par la ville pour rien…

A combien s’élève le montant des travaux ?

Je tiens à dire tout d’abord que c’est de l’investissement privé, car à un moment donné il y a eu un amalgame. Les gens ont commenté le projet en disant « c’est nos impôts qui vont payer… ». Non, ce n’est pas un projet de la ville de Montpellier. Les travaux du nuage s’élèvent à peu près 8 millions d’euros. En terme d’emploi direct, on créera entre 20 et 30 postes au sein du nuage, sans compter les emplois indirects qui seront générés par les commerces du rez de chaussée.

Philippe Starck parle lui-même du projet