Les socialistes de l’Hérault à l’image de leurs chefs

Les militants socialistes étaient appelés, le jeudi 20 et le vendredi 21 novembre, à désigner leurs dirigeants au niveau local et national. Après un intense débat autour de la désignation du premier secrétaire du parti, les lignes de chacun se sont radicalisées. La fédération de l’Hérault n’est pas en reste et reflète à l’échelon local les tensions qui règnent dans le premier parti de gauche en France.

Les résultats sont tombés dans la nuit de vendredi. Seulement 42 voix séparent les deux prétendantes au poste de premier secrétaire du parti socialiste. Pour succéder à François Hollande à la tête du PS, Ségolène Royal et Martine Aubry n’ont pas réussi à fédérer les militants socialistes qui, de plus en plus, donnent une image de grande confusion. Pour l’heure, la maire de Lille dépasse la présidente du Poitou-Charentes d’une très courte tête avec 50,02% des suffrages exprimés. Et déjà les lieutenants de Ségolène Royal, Julien Dray et Manuel Valls, sont montés au créneau. Ils dénoncent notamment des irrégularités dans les résultats, publiés à l’issu du dépouillement mais pas vérifiés. Julien Dray a même exigé l’organisation d’un troisième tour pour départager les deux énarques. Proposition rejetée par le clan Aubry.

Réunions houleuses

Ce nouvel épisode stigmatise la crise profonde qui touche le PS depuis la défaite aux dernières élections présidentielles. Un malaise qui se ressent jusqu’aux débats de la fédération héraultaise. Au soir du premier tour de scrutin durant lequel se déroulait également l’élection des secrétaires de section et du premier secrétaire fédéral de l’Hérault, la tension était palpable. Fanny Dombre-Coste, candidate à sa propre succession dans la 4ème section de Montpellier, rappelle qu’elle a subi « une campagne agressive de la part d’un candidat qui défendait une autre motion » (elle-même soutenant Ségolène Royal). « La dernière réunion a été assez houleuse, en dessous de la ceinture par moment » confie-t-elle, émue et soulagée après une large victoire. Sa candidature a recueilli 68 voix sur les 92 votants. Pourtant, elle reste optimiste quant aux conséquences des remous qui touchent son parti. « Au moment des congrès, il y a toujours des mouvements de fonds, comme des plaques tectoniques qui bougent. Il y a des influences, des affrontements, c’est normal » affirme-t-elle. « Ça fait parti du jeu et c’est important que tout le monde puisse s’exprimer. C’est la démocratie ! ».

L’élection du secrétaire fédéral a également démontré la fracture qui touche les socialistes héraultais. Michel Guibal, soutenu par André Vézinhet (président du conseil général de l’Hérault), partisan de la motion Delanoë rallié à Aubry, était opposé à Robert Navarro proche d’Hellène Mandroux et de Ségolène Royal. A l’annonce des premiers résultats, les deux camps, séparés dans les locaux de la fédération de Montpellier par une rangée d’isoloirs, continuaient de défendre mordicus leurs lignes respectives. « Nous accusons un retard de 200 voix, mais il en reste encore 1 700, rien n’est joué » annonçait M. Vézinhet peu avant minuit. Une heure plus tard, Navarro l’emportait. Avec 58% contre 42%, Michel Guibal a néanmoins sérieusement inquiété son adversaire, tendu comme un arc. Il améliore le score de Paul Alliès, précédent opposant de Navarro au même poste, de près de 15 points. Entre joies et rancœurs, l’ambiance est restée explosive toute la soirée, tour à tour ponctuée de félicitations et de petites phrases assassines. Les partisans de chacun séparés par une frontière imaginaire.

«Faire vivre la démocratie»

Au lendemain des résultats la crise des socialistes n’est donc toujours pas réglée. Le parti est littéralement coupé en deux et hésite toujours entre des lignes politiques opposées sur de nombreux points, notamment les alliances avec le Modem de François Bayrou. André Vézinhet veut tout de même arrondir les angles : « Aujourd’hui nous sortons d’un débat d’idées et de personnes qui a fait apparaître certaines tensions, mais il ne faut pour autant en conclure qu’il y a deux partis dans un seul ». Pour Rémi, militant à Montpellier, il ne faut pas s’inquiéter : « ceux qui ne sont pas au PS voient la situation actuelle plutôt négativement, mais au parti il y a toujours eu des courants. A l’époque c’étaient les mitterrandistes et les chevènementistes, aujourd’hui c’est Royal et Aubry… C’est normal ! ». Il ajoute ironiquement, « on n’a pas trouvé mieux pour faire vivre la démocratie ». Une chose est sûre, la future premier secrétaire du PS aura beaucoup de travail pour rassembler le peuple socialiste.

Martine Aubry : une alternative à Royal et Delanoë ?

Alors que « les jeunes loups » s’entredéchirent pour prendre la tête du Parti Socialiste et que les candidats se multiplient, Martine Aubry s’installe en troisième position parmi les prétendants derrière le « couple » Delanoë-Royal. Enarque de 57 ans, fille de Jacques Delors, la maire de Lille voit-elle enfin un destin d’ampleur nationale frapper à sa porte ?

Dans le maelstrom des potentiels candidats à la succession de François Hollande comme premier secrétaire du Parti socialiste, entre « jeunes loups » et « vieux éléphants », sans oublier l’inclassable Ségolène Royal, Martine Aubry a vu ces derniers mois sa cote remonter. Jusqu’à apparaître comme « le troisième homme » du prochain congrès de Reims de novembre prochain, derrière le médiatique couple Delanoë-Royal. Elue maire de Lille en 2001, elle succède à Pierre Mauroy, qui l’adoube. Réélue en 2008 triomphalement, elle devient également présidente de Lille Métropole, la communauté d’agglomération lilloise. En pleine fièvre Bienvenue chez les Chtis, elle profite de cette vague pour revenir au premier plan et s’afficher proche des classes populaires, rompant avec une image de femme hautaine et distante.

Vers un rapprochement avec Delanoë

A l’occasion de la sortie du livre-programme du maire de Paris, De l’audace, la maire de Lille a accueilli chaleureusement son homologue. Le rapprochement est précoce et surprenant. Vont-ils s’allier pour contrer Ségolène Royal ? Ou Martine Aubry va-t-elle avancer seule, afin d’assouvir son ambition personnelle ? Politiquement, elle peut compter sur les Reconstructeurs, qui rassemblent des partisans de Laurent Fabius et Dominique Strauss-Khan. Au sujet du rapprochement avec le maire de Paris, questionnée par Christophe Barbier, l’ancienne ministre du gouvernement Jospin reste vague : « Bertrand Delanoë est un ami. Nous avons, je crois, l’essentiel en commun, et je souhaite que ce soit cette démarche où chacun se dit : « Pensons au pays, pensons aux Français, sortons du congrès en leur disant « Voilà la perspective qu’on vous propose, soyons capable de nous réunir pour préparer un projet et ensuite pour choisir notre candidat peut-être dans 2 ans et demi, 3 ans à la présidentielle » ». Elle n’a pas signé la contribution de Delanoë qui sera envoyée aux militants socialistes cet été, présentant sa propre contribution le 25 juin dernier. Elle souhaite « restaurer les valeurs historiques du socialisme » et vient de recevoir le soutien de Jack Lang notamment. D’autre part, leurs programmes semblent diverger sur l’utilisation du mot « libéralisme », actuel sujet épineux du débat socialiste.

Pierre Mauroy l’affirme, elle «peut jouer un rôle majeur dans la région et au niveau national».

Une femme d’expérience

Fille du dirigeant socialiste historique et grand européen Jacques Delors, Martine Aubry a connu une trajectoire des plus traditionnelles pour les hommes et femmes politiques français : formée à l’IEP de Paris puis à l’Ena, elle rentre au PS en 1974. En 34 ans de carrière politique, elle a occupé de nombreux postes à responsabilité. Elle débute au ministère du Travail de Jean Auroux puis de Pierre Bérégovoy. A l’instar de Dominique Strauss-Khan, elle connaît bien le patronat du fait de son passage dans l’entreprise Péchiney où elle est adjointe de Jean Gandois, futur grand chef du CNPF (Conseil national du patronat français, qui deviendra le Medef). De 1991 à 1993, c’est logiquement qu’Edith Cresson la nomme ministre du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Elle reviendra au gouvernement sous Lionel Jospin à partir de 1997 en tant que ministre de l’Emploi et de la Solidarité. Elle y mettra en place de nombreuses réformes, tantôt félicitées par certains, tantôt décriées par la droite et le patronat. Au cœur des critiques, sa réforme du temps de travail avec l’instauration des 35 heures. Cette mesure entraîne la démission de son ancien patron Jean Gandois de la tête du syndicat patronal. Elle est également à l’origine des emplois jeunes et la couverture maladie universelle (CMU). Elle démissionne de ses responsabilités gouvernementales en 2001 pour se consacrer à son mandat d’édile.
L'ancienne ministre de Jospin et actuelle maire de Lille postulera-t-elle au poste de premier secrétaire du PS?
Critiquée notamment pour sa distance « à la Juppé » sur les 35 heures et sur son manque de concertation, Martine Aubry revient dans la course à la tête du PS, affichant un bilan positif à la mairie de Lille ainsi qu’une expérience importante des hautes responsabilités.

Son père a refusé de se présenter à l’élection présidentielle de 1995 afin de ne pas faire de l’ombre à la carrière de sa fille, selon certains. « Elle a les qualités de son père, mais en plus viril » ironisait en 1997, un ministre de Jospin. Un dirigeant socialiste expliquait à l’époque : « Elle s’est vraiment imposée pendant la campagne présidentielle de 1995. Meeting après meeting, les militants scandaient son nom, l’acclamaient presque autant que Lionel. A ce moment, il a compris qu’elle était devenue incontournable. »

Onze ans plus tard et une expérience d’élue locale en plus, le temps de Martine Aubry serait-il arrivé ?

Discorde dans la majorité

Sarkozy énerve. Et la tendance ne s’arrête pas à la gauche. Outre les villepinistes, depuis le début critiques à l’égard du président, certains barons de l’UMP montent au créneau. Après la crise à propos des OGM, nouvelles tensions en perspective dans les rangs de la majorité.

L’UMP serait-il sur le point de voler en éclats ? Depuis l’accession de Sarkozy à la tête du parti de la droite parlementaire, de nombreuses voix critiques s’élèvent à son encontre. Dans son propre parti, sa propre majorité.

Dans un entretien à L’Express du 6 mai, c’est Hervé Gaymard, député UMP, qui a jugé « incroyable que des bureaux politiques du parti du Président se tiennent au palais de l’Élysée ». L’ancien ministre de l’Economie du gouvernement Raffarin s’est ensuite référé à De Gaulle, incarnation, selon lui, « de la liberté de l’esprit et de la liberté intérieure». rapportgaymard_500.jpgAjoutant qu’il avait « toujours opéré une distinction nette entre les sphères publique et privée ». Première attaque !
Plus loin, le député de Savoie rappelle que le général De Gaulle « opérait une séparation claire entre le chef de l’Etat et, comme il disait, « l’armée de ceux qui le soutiennent ». Que des bureaux politiques de l’UMP se tiennent aujourd’hui au palais de l’Elysée me paraît incroyable». Deuxième attaque. Une dérive partisane de Sarkozy que Gaymard partage avec Julien Dray, porte-parole du PS. «Ces propos traduisent une dérive préoccupante de celui qui devrait être le premier des Français, au-dessus des contingences partisanes et des intérêts personnels », dénonce-t-il. Critiquant également la transformation de l’Elysée en «local de l’UMP».

«Le parti n’est pas à la hauteur»

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Cette armée, indéfectible, commence justement à montrer des signes de méfiance. Le 11 mai, dans une interview accordée au Parisien Dimanche, c’est le maire de Nice et proche du chef de l’Etat Christian Estrosi qui s’est exprimé sans ménager l’organisation actuelle de l’UMP : «elle tarde à porter ses fruits. Les députés se battent pour défendre avec ferveur les convictions de ceux qui les ont élus. En revanche, le parti, lui, n’est pas à la hauteur.»

Le parti ou son utilisation par le président ? Car cette réorganisation dont il parle, c’est l’arrivée dans l’organigramme de deux ministres, proches de l’Élysée, Xavier Bertrand et Nathalie Kosiuscko-Morizet, faisant fi des militants. Un bel exemple de démocratie. Suite à la défaite aux municipales, Estrosi pointe ainsi l’échec de cette stratégie.

Copé refuse les « réformes toutes ficelées« 

COPPE_JeanFrancois_2_.jpgCe même 11 mai, sur Canal +, c’est Jean-François Copé, président du groupe UMP à l’Assemblée nationale qui s’est attardé sur le manque de concertation des députés de la part du gouvernement. « On produit ensemble les réformes. On ne les prend pas toutes ficelées après le Conseil des ministres pour appuyer sur le bouton ‘oui’, ironise-t-il. D’ailleurs, à chaque fois qu’on n’est pas associé en amont, ça fait des couacs. »

Lors des dernières municipales, les urnes, et les sondages qui ont suivis, ont démontré que Nicolas Sarkozy s’était éloigné des Français. S’il s’éloigne de ses partisans, attention au risque, déjà présent, d’ultra-personnalisation du pouvoir.

La girouette PS et le vent du Modem

Le vent tourne, la tête du PS aussi. Les alliances et discussions de l’entre-deux tours des élections municipales 2008 révèlent les contradictions idéologiques qui minent un parti socialiste, pourtant gagnant du scrutin.

Débat stratégique au PS

La contradiction la plus flagrante est l’œuvre de l’ancien couple socialiste le plus célèbre, Ségolène Royal – François Hollande. Dès le soir du 1er tour, dimanche 9 mars, la candidate à l’élection présidentielle s’est exprimée en faveur d’alliances avec le Modem. « La gauche doit s’allier partout avec le MoDem » a-t-elle déclaré devant les caméras et les militants. Le lendemain, le premier secrétaire du PS jusqu’en novembre a tenu à nuancer ces propos : « Il ne peut pas y avoir de discussions nationales (ndlr : avec le Modem) ». Se joue donc la future orientation idéologique du PS. Les pontes du parti tardent à prendre position. Georges Frêche, président de la région Languedoc-Roussillon qui négocie son retour au PS et vise un strapontin sénatorial, a fait son choix : « Comme Ségolène Royal l’a déclaré dès dimanche soir, j’appelle moi aussi, pour ce second tour, à l’union avec le MODEM dans toutes les villes et dans tous les cantons de notre région afin d’amplifier le mouvement du premier tour. Avant d’enchaîner, Il faut poursuivre dans cette voie dimanche prochain car se joue, sous nos yeux, le laboratoire d’une prochaine majorité de gouvernement. »
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Ce débat au sujet de la drague du Modem met en exergue, plus que jamais, la problématique du prochain congrès : l’aggiornamento, la rénovation, certes, mais vers quel côté ? Vers le centre, donc vers Bayrou comme le souhaite la frange la plus « libérale » économiquement du PS ? Ou bien vers la gauche, le PCF, les Verts et la gauche anti-capitaliste ?

Des alliances contradictoires

Ainsi la stratégie d’alliance dépend étroitement du bon vouloir du Modem. A Périgueux, le Modem s’est allié pré-premier tour à la liste UMP du très sarkozyste Xavier Darcos, ami personnel de François Bayrou. Il en va de même à Bordeaux où Alain Juppé a été élu dès le premier tour avec le soutien des centristes. Cette position « normande », « ptet ben à droite, ptet ben à gauche », de Bayrou énerve coté socialiste. François Hollande raille cette indécision : « il y a autant de positions du modem que de villes en France ». Les négociations hétérogènes menées au cas par cas, ville par ville, donne un reflet parfait de la problématique socialiste.

Quelques exemples caractéristiques:

A Paris, la liste de Bertrand Delanoë, qui comprenait des communistes, a rapidement décidé de récompenser « la fidélité » des Verts mais a catégoriquement réfuté toute fusion de liste avec le Modem parisien de Marielle de Sarnez. Une option vers la gauche. Le Modem sera de la triangulaire.

Montpellier, géographiquement diamétralement opposée à la capitale, stratégiquement aussi. C’est à la tête d’une liste d’union avec le Modem qu’Hélène Mandroux est arrivée en tête du premier tour avec 47,11%. Situation exceptionnelle, du coup, ce sont les Verts, forts de 11%, qui partiront seuls au second tour, faute d’un accord avec le PS. Un échec des négociations que le parti écologiste attribue à Frêche, confirmant l’orientation « ségoléniste » du PS local : « tout était scellé d’avance : les responsables locaux du parti socialiste ne voulaient pas d’accord. Nous avons appris depuis que c’est Georges Frêche en personne qui a plaidé notre exclusion devant le conseil fédéral du PS hier soir. Le PS obéit à ses exclus » peut-on lire sur le site des Verts montpelliérains.

Autre schéma qui se retrouve fréquemment : une liste PS/PC affronte au second tour une liste Modem/UMP. C’est le cas dans le très symbolique département de la Seine-Saint-Denis. A Noisy-le-Sec, la liste socialiste menée par Elisabeth Guigou a fusionné avec la liste PC et sera confrontée dimanche prochain à une liste UMP/Modem.

La victoire de la gauche lors de ces municipales ne devra pas occulter la rénovation annoncée du parti. Cette nouvelle échéance électorale aura néanmoins permis de confronter le Parti socialiste aux différents courants qui le tiraillent. D’ici novembre et le congrès du PS, le vent peut tourner. Reste à savoir vers quel horizon les divers courants auront emporté le bateau socialiste.

Papy fait de la résistance

« Les Françaises et les Français ont majoritairement apporté leurs suffrages sur les candidats de gauche et sur les élu-es et candidat-es communistes qui font de notre Parti la troisième force politique de notre pays ». Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF, peut se réjouir de ce 9 mars 2008. Le principal apprentissage de ce premier tour des municipales ne réside pas dans la défaite attendue de la droite ni dans la victoire, moins large qu’espérée, du PS mais dans les bons scores du parti communiste.

Le PCF jouait sa survie dans ce scrutin. Au lendemain du premier tour, il est toujours présent et bien vivant. Troisième formation politique du pays, le parti communiste devance le Modem, sensé être le grand arbitre du scrutin, et démontre une fois de plus l’importance de son assise locale. Des bastions perdus en 2001 sont reconquis (Dieppe par exemple), d’autres, lorgnés par le PS, ont été ou sont en passe d’être conservés.
La secrétaire nationale du PCF s’exprime le soir du premier tour
Ces résultats posent une question fondamentale à la gauche française et notamment au parti socialiste. De quel côté doit il tourner son regard ? Vers le centre et le Modem comme l’a fait Ségolène Royal, réitérant ses appels du pied à François Bayrou ? Ou vers un PCF revigoré par une audience sensiblement accrue par rapport aux scrutins de 2007 ?

La stratégie socialiste était pourtant simple : en finir avec l’assistanat de leur voisin de gauche, en finir avec ce qui leur paraissait être de l’acharnement thérapeutique. Ainsi de nombreuses listes dissidentes PS entraient en concurrence avec des listes PCF dès le premier tour dans 7 des 13 municipalités de Seine Saint Denis, historique « banlieue rouge ». La Courneuve et Bagnolet, villes symboliques tant l’assise et la tradition « rouge » y sont fortes, ont confirmé la résistance communiste. La bataille sera rude pour la présidence du département de Seine-Saint-Denis, communiste depuis sa création en 1967, qu’entend ravir le socialiste Claude Bartolone. Les citoyens ont préféré faire confiance aux équipes communistes sortantes qu’aux nouveaux venus socialistes. Un aveu de confiance et de fidélité au PCF autant qu’un avertissement à un PS « embourgeoisé » (Laurent Joffrin) qui réussit ses meilleurs scores grâce à l’électorat « bobo » des centres-villes.
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Mais la résistance est nationale. A Vénissieux, à Martigues, à Arles, à Vierzon ou à Dieppe …, les équipes communistes sont élues dès le 1er tour ou en ballottage très favorable en vue du second. Fort d’une légitimité démocratique retrouvée, le PCF met en garde le PS : « les alliances avec le Modem sont contre-nature » explique un dirigeant du parti.
Pendant que l’UMP et le PS vont se battre les faveurs de François Bayrou, le « vieillissant » parti communiste français résiste et entend bien démontrer que la gauche française doit encore compter sur lui. Un argument de poids en cas de fondation, à l’italienne, d’un nouveau parti à gauche auquel les communistes pourraient participer.

La gauche à Montpellier : Hélène Mandroux en favorite, Les Verts et l’extrême gauche en embuscade

La gauche et Montpellier, c’est une histoire d’amour qui dure. Georges Frêche, après avoir remporté cinq mandats successifs, a passé la main en 2004 à sa dauphine, Hélène Mandroux. Cette dernière affronte pour la première fois la vérité des urnes. Elle peut cependant s’appuyer sur un bilan solide. Un bilan que les Verts ont aidé à construire, les mêmes qui se retrouvent à faire cavalier seul en 2008. L’extrême-gauche plaît sur Montpellier mais propose plusieurs listes, ne sachant plus sur quel pied danser avec un PS flirtant avec le MoDem.

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