Renforcement de la surveillance sur Internet : qui dit quoi ?

« Je suis Charlie » et les autres messages de solidarité nés sur les réseaux sociaux n’ont hélas pas écarté la circulation de propos haineux, appelant parfois au terrorisme. Le gouvernement socialiste a confirmé, mercredi 21 janvier 2015, le renforcement des contrôles sur le web et sa volonté de coopérer avec les différents opérateurs d’internet dans un cadre international. Ce cyber-volet du plan Vigipirate permettrait de mieux repérer les profils djihadistes et limiter les appels à la haine et l’apologie du terrorisme. Un dispositif qui relance le débat des limites de la liberté d’expression sur la toile.
Paroles d’acteurs de la société politique et civile.

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Noospher : le réseau social créé par un étudiant Nîmois

Jean Sébastien Wallez, 23 ans, est étudiant en master 1 de droit public à l’université de Nîmes. Tout comme Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, il a décidé de créer un réseau social : Noospher. Son but : « mettre fin au gaspillage d’idées ». Avec 3 autres amis il a mis ce projet sur pieds. Dernièrement, le quatuor a décidé de participer aux « 101 projets » organisés par Xavier Niel, qui a pour but de soutenir les projets innovants en terme de numérique. Sur 2000 participants Noospher a été sélectionné dans les 101 projets et remporte ainsi 25000€. Jean Sébastien Wallez, ce geek* au look décontracté présente son projet avec sérieux et passion.

S.C : Pouvez-vous expliquer ce qu’est Noospher ?

J-S W : C’est un site web ou chacun peut lancer gratuitement des boites à idées, que ce soit pour les entreprises, les collectivités, les associations etc… Ces boites à idées sont collaboratives et intelligentes. C’est-à-dire que les idées les plus populaires vont remonter. La grande finalité de cet outil c’est de mettre fin au gaspillage d’idées, éviter que l’on oublie une idée. Au lieu d’oublier son idée on la met dans une boite à idée numérique.

S.C : C’est quoi le plus par rapport aux autres réseaux sociaux comme Twitter, Facebook etc.. ?

J-S W : Nous sommes spécialisés dans la boite à idée. On fait que ça : du partage et de la découverte d’idée. On a pensé cet outil uniquement vers la boite à idée. On a développé un algorithme qui permet de renouveler des idées, etc… Les idées ont tendance à se perdre dans Facebook.

L'équipe de Noospher

S.C : Vous avez un exemple pour savoir comment ça marche ?

J-S W : Imaginons que je traverse la route en bas de la fac. Je me rends compte qu’il faudrait un passage piéton. L’idée va me venir et sûrement disparaître dans l’heure qui suit. Alors qu’avec Noospher je crée une boite à idée et je propose mon idée. Par la suite d’autres personnes peuvent approuver mon idée et l’améliorer. Ça peut aussi être vu comme un outil de démocratie participative.

S.C : Comment est née cette idée ?

J-C W : L’idée m’est venue après les partiels, en février 2012. J’avais 3 jours pour moi. Je pensais à l’association de droit, dont j’avais été élu président des étudiants. Je me disais qu’il fallait un outil pour faire remonter les idées à la tête de l’association. En septembre 2012, 3 amis m’ont rejoint dans l’aventure : Alexandre, Jonathan et Nicolas. Le 21 juin 2013, le projet a pris la forme d’une entreprise (SAS), et le site est désormais accessible depuis le 7 novembre 2013.

S.C : Le nom, Noospher, ça vient d’où ?

J-S W : On a beaucoup cherché. Je suis tombé sur le concept de Noosphère de Vladimir Vernadsky, qui correspond à une sorte de sphère de la pensée. C’est l’idée que toutes les pensées des hommes sont connectées. Ça correspond totalement à notre projet.
Ce n’est pas voulu mais le double O de Noospher peut nous porter chance ! Il a cette théorie sur internet, comme quoi le double O dans les entreprises du net ont réussi : Google, FacebooK etc… On espère que ça va marcher pour nous aussi !

Montpellier et internet : histoire d’un vide numérique

Malgré le dynamisme reconnu de la ville, sa présence sur la toile se fait hésitante. Entre le manque d’exploitation de la technique, pourtant accessible, et le peu de pluralité dans le contenu, Montpellier a encore des progrès à faire.

Internet, un outil essentiel pour la promotion de Montpellier

Rencontre avec Marie-Laure Vie, responsable stratégie multimédia et gestionnaire médias sociaux à la Chambre de Commerce et de l’Industrie (CCI). En trois questions, elle revient sur le potentiel de Montpellier sur Internet.

Cinq journalistes testent les réseaux sociaux

Pendant cinq jours, des journalistes vont être enfermés dans un gîte du Périgord. Ce n’est pas le décor de la dernière émission de télé réalité en date, mais une expérience journalistique. Avec pour seule source d’information Facebook et Twitter, ils vont devoir commenter l’actualité à la radio et sur leur blog. Le but de cette expérience entamée lundi 1er février est de tester la valeur des informations délivrées sur les réseaux sociaux.

Réseaux sociaux : bonne ou mauvaise idée ?

Facebook, Myspace, Viadeo… Nombreux sont les réseaux sociaux, et nombreux sont les inscrits. Au delà de l’effet de mode, sont-ils vraiment utiles?

Plus qu’une utilité, une nécessité

Il existe une multitude de réseaux sociaux électroniques (RSE) ayant des fonctions différentes. En ce qui concerne les réseaux d’affaire, ils permettent de dénicher des partenaires, des clients, des fournisseurs, des profils de candidats à recruter ou au contraire des employeurs. D’après une enquête conduite par le moteur de recherche d’emploi Keljob.com, 70% des français considèrent les RSE comme un bon moyen de faciliter leur recherche d’emploi. Un des réseau francophone les plus important est Viadeo. Ce genre de réseau est très efficace, plus que des sites du genre Monster.

Il en est de même pour ceux du type Myspace qui sont devenus des viviers de jeunes artistes. Pour les internautes, cela permet aussi de découvrir autre chose que ce qu’on nous impose à la TV et à la radio, de s’ouvrir sur l’extérieur.
Serait-il possible d’avoir autant de contacts sans les RSE ? Vu qu’énormément de gens sont sur Facebook, ne pas y être peut même être un handicap, et des irréductibles ont fini par s’inscrire.
Il en est de même pour les RSE de rencontre, tels Meetic. Il est formidable de pouvoir rencontrer des gens qu’on aurait jamais croisé dans la vrai vie, faute de fréquenter les mêmes lieux. Les RSE sont une ouverture au monde et aux autres qui abolissent les frontières géographiques, cociales et psychologiques.

Une stratégie à risque

Cet étalement de la vie privée et professionnelle devant tous les internautes n’est pas sans risque. Alexandre Liénard, directeur de Bucephale Consulting, cabinet spécialisé en intelligence économique, renseignement d’affaire et contre-espionnage industriel, met en garde les entreprises contre les RSE d’affaire (viadeo, openbc…) et conseil des discutions en interne afin de définir des règles d’utilisation. Car avec ces réseaux, les entreprises risquent des débauchages, des pseudo-recrutements, des fausses rumeurs et de l’espionnage industriel. «Certains cabinets offensifs de renseignements privés utilisent de manière quasi-systématique les RSE afin de prendre les premiers renseignements sur des personnes pouvant parler de sujets ou entreprises qui les intéressent» explique Alexandre Liénard.

Ce monde qu’est devenu internet avec tous les RSE multiples et inimaginables, les forums, les mondes parallèles tel Second Life, finit par créer un terrain où il peut se passer beaucoup de choses, qui n’est pas encore bien contrôlé et qui prendra encore une autre dimension avec le Web 3.0. C’est le problème de la cyber-criminalité qui finit par en découler.
Pour Franck Bulingue, directeur scientifique du Master spécialisé en Intelligence économique, «au-delà du phénomène de réseaux, se pose désormais la question des nébuleuses Internet, méta-réseaux virtuels ou mondes parallèles dans lesquels pourraient se livrer, si ce n’est déjà le cas, les prochaines batailles de l’information». Il ajoute «Les enjeux sont d’importance et les risques énormes : sectes, mafia, islamistes et autres prédateurs pourront y recruter activement leur troupe».

En ce qui concerne les RSE de rencontre, type Meetic, il est souvent mis en avant le risque de tomber sur des gens peu fréquentables. Mais ce risque n’est pas différent de la vie réelle : ce n‘est pas en discutant 20 minutes avec quelqu’un rencontré à une soirée qu’on le connaît.