Rivers Cuomo, Alone : The Home Recordings of Rivers Cuomo

Quelle mouche a bien pu piquer l’ex-leader des Weezer pour qu’il décide de publier son cahier de brouillon?

Une histoire qui sent l’effet d’annonce à plein nez. En juillet 2006, Rivers Cuomo déclarait sur MTV qu’il n’envisageait pas d’enregistrer quoi que ce soit avec les Weezer, mais qu’il ne pensait pas non plus entamer une carrière solo. En juillet 2007, un faux site officiel annonçait que le groupe sortirait un nouvel album courant 2008. Annonce plus tard démenti comme on peut le lire sur le site des Inrockuptibles. Mais alors que la rumeur d’un nouvel opus des quatre californiens sortant le 22 avril 2008 traine encore dans la blogosphère indie-popeuse, le guitariste-chanteur-compositeur-leader charismatique sort ses « Home Recordings ». C’est à dire des enregistrement datant de 1992 à 2007 où l’homme joue seul de tous les instruments.

Si l’affaire est certainement juteuse, l’intérêt musical du disque est lui, tout relatif. Ca commence pourtant bien, avec « Ooh », joli jeux de voix monosyllabiques. Pour la suite, ceux qui reprochait au Weezer leur son trop propre, trop produit vont enfin être heureux. Se succèdent des concept-songs qui fleurent bon le multipiste à bande. Une cymbale trop forte par ci, une guitare suraigüe insupportable par là, des chansons inachevées… Le tout laisse perplexe. L’afficionado peut éventuellement trouver un intérêt archéologique à la pré-version de « Buddy Holly » aux Moogs mal maitrisés.

Perdu dans ce fouillis, se trouvent 5 morceaux (« Longtime Sunshine« , « Blast Off!« , « Who You Callin’ Bitch?« , » Wanda (You’reMy Only Love)« ; « Dude, We’re Finally Landing« ) issu de « Songs from The Black Hole« , projet de crypto-opera avorté. Les fans ayant pétitionné pour la sorti de ce disque seront peut-être satisfait. Ou plus vraisemblablement comprendront pourquoi le projet avait été abandonné, tant la créativité fait défaut à ces titres.

Dans les meilleurs moments du disque (« Crazy One« , « Chess« , « Diane« , »I Was Made For You« ), on entend du Weezer en toute petite forme, dans les pires (« This Is The Way« , tragique reprise d’Ice Cube), on croit à un canular.

Un point positif mérite cependant d’être relevé. Grâce à ce disque, on sait maintenant que Rivers Cuomo ne constituait pas à lui seul les Weezer. En dépit de sa réputation despotique, il avait bien besoin de ses camarades.

Les Weezer ont été un groupe majeur du Rock Indépendant des années 1990. Reprenant le Surf Rock et le Garage là où l’avait laissé les Pixies, en l’habillant avec du son Punk-Rock Californien d’alors.

On préférera largement enlever de la platine le disque de Rivers Cuomo pour (ré)écouter le premier (Blue Album), et surtout l’excellent second album (Pinkerton) des Weezer.