Benjamin Gates ne sait pas garder le secret de la réussite

Il n’était pas attendu mais Benjamin Gates signe son retour. Le Livre des Secrets reprend les mêmes ingrédients que le premier opus sans faire prendre la mayonnaise pour autant. Une déception? Pas tellement!

benjamin.jpg L’Indiana Jones du pauvre revient pour de nouvelles aventures. Depuis le 13 février, Benjamin Gates et le Livre des Secrets se retrouve à l’affiche des salles françaises. Les studios Disney signe le deuxième volet après Benjamin Gates et le trésor des Templiers, sorti en 2004. Le soufflé redescend après un premier opus divertissant sans être révolutionnaire.

Lancé dans une course pour la réhabilitation de son ancêtre, Benjamin Gates se plonge dans une nouvelle aventure qui l’amène à côtoyer les plus grands secrets d’état américains (contenus dans un Livre, d’où le titre). La chasse à un nouveau trésor (encore plus prestigieux que celui des Templiers) amène Benjamin, ses parents et ses acolytes à Paris, Londres en passant par Washington et le Mont Rushmore.

Au niveau du casting, rien de bien nouveau : Nicolas Cage incarne l’intrépide Benjamin Gates, toujours accompagné de son assistant Riley Poole (Justin Bartha) et du docteur Abigail Chase (Diane Kruger). Le trio se voit aidé par le père de Benjamin (Jon Voight) et de l’agent Sadusky (Harvey Keitel). De nouveaux visages apparaissent tout de même : Jeb Wilkinson (Ed Harris), également chasseur de trésor à l’honneur bafoué, incarne le nouvel adversaire de la famille Gates tandis que la mère de Benjamin (Helen Mirren) vient prêter main forte à son fiston.

Tout ce beau monde rivalise de cabotinage en surjouant presque chaque scène, ce qui lasse rapidement. Les répliques sensées être humoristiques peinent à tirer un sourire et la patte Disney transparaît pendant tout le film (un méchant pas si terrible, aucune grossièreté, …). Jerry Bruckheimer, producteur à la réputation plutôt « testostéronée » (Bad Boys 1 et 2, Armageddon, la trilogie Pirates des Caraïbes), met largement la pédale douce sur ce film. Les scène d’actions se comptent sur les doigts d’une main et sont d’une qualité plus qu’incertaines, voire irréalistes, défaut déjà présent dans le premier épisode. Jon Tuteltaub, déjà aux commandes du premier épisode, confirme son talent de réalisateur de comédies gentilles (Ninja Kids, Rasta Rocket).

Concernant l’histoire et l’intrigue, l’adjectif abracadabrantesque trouve ici toute sa signification. C’est une surenchère d’énigmes, de non-sens (un trésor amérindien se retrouve en pleine guerre civile américaine, des mécanismes centenaires fonctionnent sans problèmes). Sur 2h08 de film, la trame s’enlise dès la première demi-heure, le reste du film se subit.

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Des points positifs demeurent : Nicolas Cage persiste dans sa nouvelle carrière d’acteur parodique amorcée avec Next et Ghost Rider, se moquant du scénario tant qu’il reste en haut de l’affiche. Ed Harris confirme son retour après Gone Baby Gone, endossant une nouvelle fois le costume du « bad guy ». Le dernier bon point à mettre à l’actif de Benjamin Gates et le Livre des Secrets réside dans son rôle de coupe-faim, en attendant le quatrième volet d’Indiana Jones dont la sortie est prévue le 21 mai prochain (sauf imprévu).

Le succès de ce deuxième épisode est d’ores et déjà assuré par celui de son prédécesseur (un peu moins de 170 millions de dollars aux Etats-Unis et plus d’un million en France), preuve que les producteurs compensent leur manque d’imagination par davantage de moyens. Benjamin Gates s’inscrit dans la liste des sagas d’aventuriers tels que les illustres Allan Quatermain et Jack Colton (A la poursuite du Diamant vert), qu’on ne se lasse pas de regarder à la télévision les soirs de pluie. Mais de là à aller les voir au cinéma…

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