Europe Ecologie peaufine sa stratégie

A moins de deux mois des élections, ils étaient réunis le 25 janvier dernier à Montpellier, pour leur réunion hebdomadaire. Constitution des listes, campagne de terrains et futures alliances, les enjeux ne manquent pas pour les sympathisants d’Europe Ecologie.

« Europe Ecologie est un miracle qui progresse. » C’est avec le sourire qu’Emmanuel Reynaud, secrétaire régional des Verts, a présenté le 25 janvier dernier l’évolution du rassemblement écologiste. A l’occasion de leur réunion hebdomadaire dans un local des verts boulevard Ledru Rollin à Montpellier une trentaine de sympathisants d’Europe Ecologie ont évoqué leur stratégie pour l’élection. Petit résumé des enjeux de la campagne électorale du mouvement écolo.

L’envie de vite faire campagne

Une impatience de partir sur le terrain a été manifestée par de nombreux participants. « On ne va tout de même pas attendre les affiches pour partir en campagne, il faut vite aller à la rencontre des gens, des associations. N’oublions pas que ce qui a fait le succès d’Europe Ecologie aux européennes, c’est que nous étions parti en campagne très tôt ! » s’exclame un militant Vert. « C’est vrai » surenchérit une responsable associative du quartier de la Paillade à Montpellier : « Les associations sont en souffrance et les autres partis occupent le terrain. » Aussitôt dit aussitôt fait, la prochaine réunion hebdomadaire d’Europe Ecologie se tiendra à La Paillade dans un local prêté gracieusement par un sympathisant.

La difficile constitution des listes

Emmanuel Reynaud est également revenu sur la constitution des listes. « Vous le savez la constitution des listes est longue à mettre en place car nous souhaitons la parité. Parité homme/femme et entre Verts et non Verts. Il s’agit de trouver une alchimie. Mais je pense que d’ici une semaine à quinze jours maximum, les listes seront constituées » explique-t-il.
Les listes sont d’autant plus longues à mettre en place qu’Europe Ecologie discute avec les « résistants » socialistes qui refusent de soutenir la liste conduite par Georges Frêche. « C’est une discussion, une rencontre qu’ils ont souhaité et que nous n’allons pas refuser. Comme toujours depuis la fondation d’Europe Ecologie, le rassemblement se fait sur la base d’idées, d’adhésion au projet » poursuit Emmanuel Reynaud. Des idées et un projet qui seront présenté en même temps que les listes officielles.

L’entre deux-tours déjà dans les esprits

Les listes ne sont pas totalement constituées mais se profilent déjà les enjeux du second tour. Un sympathisant se demande : « Le rassemblement avec la liste de René Revol (ndlr Parti Communiste Français, Parti de gauche, Nouveau Parti Anticapitaliste) est prévue mais j’aimerais savoir sur quelle base ? » La réponse d’Emmanuel Reynaud ne se fait pas attendre : « Si les conditions le permettent, ils pourront nous rejoindre en fusionnant leur liste avec la notre comme la règle électorale le permet. A ce moment là, la répartition se fera à la proportionnelle selon les voix obtenues au premier tour. »

Un premier tour qui sera sûrement évoqué le vendredi 29 janvier lors du meeting d’Europe Ecologie à Mende à 20h30 en présence de José Bové et de Jean Louis Roumegas, tête de liste des Verts en Languedoc-Roussillon.

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Mis à jour le 26 janvier à 20h00

« Le journalisme par « effraction », une réponse aux stratégies du pouvoir »

Vendredi 1er février 2008. Le journaliste Guillaume Dasquié se retrouve à nouveau face aux étudiants du Master professionnel « Métiers du Journalisme » de Montpellier. Thème de l’intervention : le journalisme par « effraction », ou comment exercer sa profession par tous les moyens et continuer de délivrer une information honnête au citoyen.

Fin novembre, il avait fait le déplacement pour parler de son expérience comme journaliste d’investigation, de sa vision du métier, et délivrer quelques conseils pratiques aux reporters en formation. Entre-temps, le 7 décembre dernier, Guillaume Dasquié a été mis en examen pour « détention et diffusion de documents ayant le caractère d’un secret de la défense nationale ».Tout ça pour avoir publié, le 17 avril 2007, dans Le Monde, une enquête qui démontrait qu’avant le 11 septembre 2001, la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) avait anticipé les menaces d’Al-Qaida sur les États-Unis et qu’elle avait transmis ces informations aux services secrets américains (voir « Dérives et pressions pendant la garde à vue du journaliste Guillaume Dasquié »). Le jeudi 24 janvier, les avocats de Guillaume Dasquié ont déposé une requête en annulation de la procédure devant la chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris, au nom du droit à la protection des sources journalistiques. « Obtenir des informations sensibles génère forcément le type de réaction qui m’est arrivée. Mais ce n’est pas parce qu’un journaliste arrive à se procurer une information avec le tampon « confidentiel défense » qu’il doit tourner la tête et passer à autre chose » explique-t-il, déterminé. Presque deux mois après sa garde à vue de trente-huit heures et sa mise en examen, il revient sur sa « mésaventure », renforcé dans ses convictions :

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Pour Guillaume Dasquié, exercer le métier de journaliste dans un monde où règnent les stratégies de communication est devenu un sacerdoce, une mission quasi impossible sans le contournement des méthodes traditionnelles. Il introduit alors le concept d’un journalisme nerveux, virulent et déterminé, dont les seules limites restent, pour lui, la morale et l’éthique. « Les journalistes se doivent de contourner les dispositifs violents de la part des acteurs politiques ou individuels qui visent à cadenasser l’information : faire du vrai journalisme aujourd’hui, c’est faire du journalisme par « effraction » ».

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Qui parle de journalisme par « effraction », parle des moyens – pas toujours très légaux – que le journaliste utilise pour aller chercher l’information, ou alors pour se protéger lui-même. Le meilleur exemple : les micros et caméras cachés.

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Certains professionnels, comme le journaliste Edwy Plenel, s’interdisent le recours à de tels procédés, quel que soit l’enjeu de l’information à glaner. Guillaume Dasquié, lui, ne voit ces techniques que comme des outils au service du jeu « informateur-informé ». « Pour s’en sortir dans le jeu de la communication, le journaliste ne doit pas être l’instrument du jeu, mais le manipulateur lui-même. Pour produire de l’information sur des sujets touchant la raison d’État, il faut forcément briser les règles, passer par des chemins détournés. Au bout du compte, on est soit manipulateur, soit manipulé. Au journaliste de choisir son rôle ».

En conclusion, Guillaume Dasquié évoque l’avenir du journalisme d’investigation avec le développement de l’information sur Internet. Pour lui, les médias on-line offrent de véritables perspectives : « C’est un vrai succès aujourd’hui dès que des sites Internet produisent de l’information de qualité. Ils développent une identité journalistique propre et une crédibilité supérieure aux supports papier. Les possibilités de développement ramènent les journalistes aux questions essentielles, aux bases du métier ».