Rovaniemi : du tourisme au pays du Père Noël

Depuis 1950 et le passage d’Eleanor Roosevelt, Rovaniemi est considérée comme la ville du Père Noël. Chaque année, la capitale de la Laponie finlandaise voit affluer les touristes venus de partout dans le monde pour vivre la magie de Noël.

Le site de l’office de tourisme finlandais annonce la couleur : « Pourquoi le vrai Père Noël vit-il en Finlande ? Parce que c’est seulement ici que vous pouvez le rencontrer tous les jours de l’année, gratuitement ». Le barbu le plus célèbre du monde a en effet élu domicile dans une ville de 60 000 âmes, située à 10 km au sud du cercle polaire : Rovaniemi.

En deux décennies, la capitale de la Laponie finlandaise est devenue l’une des destinations phares des touristes pendant l’hiver. Jusqu’à 20 charters y atterrissent par jour à la période de Noël. Et chaque année, c’est la même ritournelle.

« Tout est mis en œuvre pour retrouver la magie de Noël », Aurélie, future touriste à Rovaniemi

Quoi de mieux que de passer le réveillon avec le Père Noël lui-même ? Parmi les personnes qui ont choisis d’affronter le climat extrême de la Finlande, on trouve Aurélie. « C’est un peu un rêve d’enfant » confie la jeune femme, qui a décidé de séjourner à Rovaniemi du 23 au 27 décembre. « Tout est mis en œuvre pour retrouver la magie de Noël ». Et si le Père Noël ne vivait pas en Laponie ? « Je sais qu’il vit là-bas rétorque-t-elle, je l’ai vu en vidéo ! ».

Budget indispensable

Partir à la rencontre du personnage préféré des enfants, c’est bien. Avoir un budget, c’est indispensable. Au départ de Paris, avec une escale à Helsinki, Aurélie avoue que son voyage lui a coûté « environ 2 000 euros ». Un séjour qui comprend « l’aller-retour, l’hôtel, les petits déjeuners, les repas du soir, deux déjeuners, ainsi qu’une initiation à la conduite de rennes, une visite du village du père noël, et une visite de la ferme des rennes ».

En complément, les tour-opérateurs proposent aussi des options. Elles ne sont pas obligatoires, mais se révèlent nécessaires. « Il faut savoir que les 24, 25 et 26 décembre sont des jours fériés, donc tout est fermé » prévient Aurélie. Pour éviter l’ennui, elle a donc décidé d’ajouter, par exemple, une « excursion en moto neige pour voir les aurores boréales ».

Une option revient à 110 euros. « Rajouter 110 euros ou refaire un voyage à 2 000 euros, autant tout faire maintenant. C’est peut-être quelque chose qu’on ne refera jamais ! » lâche la jeune femme, avant d’ajouter sur le ton de l’humour : « Je demanderais au Père Noël de me rembourser le voyage… ».

Plus d’un demi-million de visiteurs viennent passer chaque année quelques heures, parfois quelques jours dans ces vastes étendues enneigées. Le tourisme génère 200 millions d’euros de recettes en Laponie finlandaise, dont 60% en hiver, entre début décembre et mi-janvier. Rencontrer le Père Noël, ça n’a pas de prix.

En Suède, les vaches font rouler des trains

Plutôt que de les regarder passer, les vaches peuvent maintenant faire avancer les trains. A Linköping, en Suède, la compagnie Svensk Biogas a développé une méthode innovante pour fabriquer du carburant propre à partir des déchets de Swedish Meats l’abattoir voisin.

Le procédé permet non seulement de recycler les éléments impropres à la vente, mais aussi d’en extraire le méthane. Ce gaz, déjà présent dans le système digestif de tout être vivant se trouve en quantité chez les vaches qui disposent de quatre estomacs.

Les déchets de l’abattoir sont transférés à l’usine de Svensk Biogas qui les traite pour les purifier et les faire décanter. Les produits organiques mijotent durant un mois, puis le méthane est extrait et transformé en carburant. Les restes de matière première servent d’engrais bio aux fermiers du comté. Rien ne se perd… Le biogaz présente aussi un impact plus léger que le gaz naturel sur l’effet de serre car il ne s’agit pas d’une énergie fossible.

Carl Lilliehöök, le directeur de Svensk Biogas est ravi de la méthode. « Selon la taille de la vache, nous pouvons récupérer entre 80 et 100 kilos de matière première. Ces déchets ne seraient pas recyclés sans le procédé, bien qu’ils soient biodégradables. Nous expérimentons ce système depuis deux ans, et récupérons actuellement 54 000 tonnes de déchets qui nous permettent de produire 5 millions de mètres cubes de gaz chaque année.»
Le biogaz est déjà utilisé par les 70 bus de la ville, le ramassage des ordures, la plupart des taxis. Les surplus de production sont vendus dans les stations services de la région pour les voitures adaptées. Mais la figure de proue s’appelle Amanda. Ce train qui fonctionne exclusivement au biocarburant depuis l’automne 2005 assure la liaison entre Linköping et Västervik, une petite ville de la côte Est suédoise. Carl Lillehöök estime qu’avec les entrailles d’une seule vache, Amanda peut parcourir 4 kilomètres ; moins d’une soixantaine de bovins suffisent à effectuer un aller-retour.

Amanda, premier train au biogaz

Le « PDG écolo » admet une faiblesse. « Pour la même énergie, il faut 20% de biogaz en plus que de fuel classique, donc c’est plus cher. Mais le prix du pétrôle augmente, et les économies pour l’environnement sont immenses. »

L’alternative économique proposée par Svensk Biogas ne renversera peut-être pas à elle seule le réchauffement climatique, mais leur industrie intestinale soulève l’intérêt d’autres états, parmi lesquels la Californie, la Chine, l’Ouganda ou l’Argentine. Amanda est encore fille unique, mais plus pour très longtemps.