Benoît XVI aux USA : la foi, la raison, et le Proche-Orient

Le voyage épiscopal de Benoît XVI aux États-Unis du 15 au 21 avril a été confirmé par le Vatican. Six jours de déplacements apostoliques au cours desquels le souverain pontife célèbrera cinq messes, prononcera plus de sept discours, et rencontrera les plus hauts dignitaires américains de l’Église catholique. C’est la première fois que le successeur de Jean-Paul II traverse l’Atlantique pour se rendre successivement à Washington et à New York.

S’il est à noter que le chef de l’Église sera au siège des Nations Unies le 18 avril prochain, le pape s’entretiendra également à plusieurs reprises avec l’ancien gouverneur du Texas, George Bush. D’après l’annonce officielle de la Maison Blanche, l’entretien entre le pape et le président des États-Unis, le 16 avril prochain, sera l’occasion d’évoquer leur engagement concernant « l’importance de la foi et de la raison pour atteindre des objectifs partagés », c’est-à-dire, « la progression de la paix au Proche-Orient et ailleurs, la promotion de la compréhension entre les religions et le renforcement des droits de l’homme et de la liberté à travers le monde, en particulier de la liberté religieuse ».
« La foi et la raison », le thème même du discours prononcé par Benoît XVI lors de son intervention à l’université de Ratisbonne, en septembre 2006.

            Discours de Benoît XVI à Ratisbonne le 12 septembre 2006

Après avoir expliqué en quoi « Il demeure nécessaire et raisonnable de s’interroger sur Dieu avec la raison », le successeur de Saint-Pierre avait cité les propos de l’empereur byzantin Manuel II Paléologue à un savant persan, en se référant à la traduction de Théodore Khoury des Entretiens avec un musulman : « Montre-moi donc ce que Mahomet a apporté de neuf, et alors tu ne trouveras sans doute rien que de mauvais et d’inhumain, par exemple, le fait qu’il a prescrit que la foi qu’il prêchait, il fallait la répandre par le glaive. » Ces propos sont qualifiés de « dispositions inscrites dans le Coran -d’une époque plus tardive- au sujet de la guerre sainte. »* Comment le nouveau pape pourra t-il donc contribuer à « la progression de la paix au Proche-Orient » après ce discours qui a suscité de violentes réactions?

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Si Benoît XVI a déjà rencontré le président américain lors de la visite de ce dernier à Rome, le 9 juin 2007, ce sera la première visite officielle du pape aux États-Unis, et sûrement la seule du dernier mandat de George Bush. Tous deux opposés à l’avortement ou encore à l’union homosexuelle, les deux hommes se rencontreront à plusieurs reprises. Il faudra patienter jusqu’au 16 avril pour savoir ce qu’il faut entendre par « importance de la foi et de la raison pour atteindre des objectifs partagés », avancée par la note officielle de la Maison Blanche. Le pape sera accueilli par le couple Bush le mardi 15 avril, quelques semaines après le Fitna du parlementaire néerlandais d’extrême droite, Geert Wilders, ainsi que le documentaire d’Amy Berg retraçant le scandale du prêtre pédophile Oliver O’Grady : Délivrez-nous du mal.