Eric Besson ne souhaite pas la « bienvenue » aux immigrés

Vous pensez qu’on fait une fixation? Qu’on frole l’acharnement? Eh bien vous avez raison. Oui, Eric besson, on ne peut pas le blairer. Oui, on execre sa politique, d’autant plus qu’il est actuellement ministre de l’immigration. Oui, on ne supporte pas que cet ancien du PS soit desormais le chouchou de Nicolas 1er. Alors avec tout le raffut autour du film de Philippe Lioret sorti le 11mars 2009, c’est bien simple, on n’a pas pu s’en empecher…

Un qui doit se frotter les mains, c’est Philippe Lioret, réalisateur de Welcome. « La polémique créée avec le ministre de l’immigration à propos des réfugiés de Sangatte a dopé les entrées du film au cours du premier week-end : 222.725 entrées sur 209 copies » annonce le Point. Un score plus qu’honorable pour un long métrage au sujet sensible. Comme l’indique la Croix, Welcome « raconte la rencontre entre un moniteur de natation de Calais et un jeune Kurde irakien, décidé à traverser la Manche à la nage pour retrouver celle qu’il aime ». L’occasion pour le réalisateur de s’attaquer à l’interdiction faite aux citoyens français de venir en aide aux personnes en situation irrégulière.

La promotion du film a alors pris une tournure politique. Quand Philippe Lioret s’est enflammé dans La voix du Nord en disant que « ça pourrait se passer en 1943. Il pourrait s’agir d’un type qui cache des juifs chez lui et se fait prendre. Sauf que ça se passe aujourd’hui à 200 kilomètres de Paris », la réponse ministériel ne s’est pas fait attendre. Éric Besson a contre-attaqué sur RTL:« Philippe Lioret a plus que franchi la ligne jaune. Suggérer que la police française, c’est la police de Vichy, que les Afghans sont traqués, qu’ils sont l’objet de rafles, etc., c’est insupportable».

Immigration choisie: Vive la boxe!

Ce qui est insupportable, c’est la politique sur l’immigration menée depuis plusieurs années par le gouvernement. Les reconduites à la frontière, la politique des quotas…, on en a déjà beaucoup parlé. Ce qui est également insupportable, c’est l’effronterie du ministre. Stratégie bonsoir: Éric Besson a invité la presse le jour même de la sortie de Welcome pour assister à la remise d’un titre de séjour à Sharif Hassanzadeh, un Afghan de 17 ans. Ce jeune champion de boxe française était jusque là en situation irrégulière. C’est outré que Bakchich rapporte les propos du ministre: « Par pudeur pour ce jeune, vous comprenez bien, il n’y aura pas de questions à l’issue de cette cérémonie… L’esquive fait partie du charme de ce sport, n’est-ce pas ? ». Mouais, l’esquive fait surtout partie du sport national qu’est la communication de bas étage…

«Nous ne sommes pas les fachos de l’Europe»

En tout cas, la feinte d’Éric Besson pour nous faire croire que la France est un grand pays d’accueil pour les étrangers est complètement tombée à l’eau. Tout comme la tentative du ministre d’éteindre le débat public sur la question de l’aide aux personnes en situation irrégulière. En effet comme l’indique le NouvelObs, « après avoir vu le film « Welcome » de Philippe Lioret, les députés socialistes ont déposé, mercredi 18 mars, une proposition de loi visant à supprimer le « délit de solidarité » avec les immigrés clandestins ». Le NouvelObs qui rappelle «qu’en vertu de l’article 622-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers, toute personne ayant facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irrégulier d’un étranger en France risque actuellement cinq ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende».

Cet engouement médiatique tombe plutôt mal. C’est France Soir qui pointe un cafouillage diplomatique: « Mardi soir (le 17 mars 2009 ndlr), le ministre anglais de l’immigration, Phil Woolas, annonçait la création d’un nouveau centre de « détention » dans les environs de Calais pour les migrants tentant de se rendre illégalement en Grande-Bretagne ». Émoi national puis démenti d’Éric Besson sur BFM TV: « Il n’est pas question de recréer Sangatte. Ce serait une erreur dans la gestion des flux migratoires avec le Royaume-Uni, cela nous placerait de nouveau dans une situation inextricable. » Décidément, on a jamais autant parlé de Calais…

C’est alors un véritable cri du cœur qu’a poussé notre cher Éric à Paris Match: « Nous ne sommes pas les fachos de l’Europe! ». Depuis la mort de Jorg Haider, on se posait justement la question…