Existe-t-il encore une sphère privée dans laquelle chacun peut se retrouver et discuter de tout et de rien avec sa famille, ses amis ou bien ses collègues de travail ? On pouvait déjà en douter sur certains points mais c’est presque devenu officiel aujourd’hui. Et tout ça grâce à Facebook. Le dénigrement sur ce site peut désormais être un motif de licenciement. Aujourd’hui, le petit jouet de Mark Zuckerberg sert à tout et n’importe quoi. Il permet de se faire élire député en Suède, de communiquer à travers toute la planète avec près d’un internaute sur trois, de montrer sa vie à qui veut bien la voir. Et depuis quelques jours, donc, à se faire licencier pour « faute grave », « incitation à la rébellion » et « dénigrement de l’entreprise ». Facebook est un lieu public où l’on affiche sa vie privée avec les conséquences que cela peut engendrer.
Qu’en est-il alors de la liberté d’expression, d’opinion ? Même si celles-ci doivent toutefois être encadrées par le droit français, on en vient à surveiller tous nos faits et gestes, et davantage nos paroles. Si le « mur » de Facebook appartient à la sphère publique, à part chez soit, toutes nos paroles sont donc susceptibles d’être reprises par n’importe qui à mauvais escient. Dans le contexte actuel où la liberté des journalistes, c’est-à-dire le principe même de la démocratie, est sujet à discussion, il devient de plus en plus difficile de définir une frontière entre privé et public. Ainsi, alors que trois employés ont été licenciés pour avoir quelque peu « balancé », sur le ton de l’humour, sur leur entreprise ; qu’en est-il d’un Président de la République qui salue les journalistes d’un « amis pédophiles, à demain » ?
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