C’est à lui que la France doit ses deux derniers sacres en Coupe Davis. Yannick Noah, dont le fameux Saga Africa avait accompagné les exploits français, est revenu sur la finale perdue face aux Suisses, lors d’une entrevue sur Infosport+. Sans concessions.
«Je n’ai pas envie d’être celui qui tire sur l’ambulance mais ils n’étaient pas prêts. On peut perdre, sinon on ne fait pas de sport. Mais là ils n’ont pas donné le meilleur d’eux-mêmes. […] On n’a pas été bons. Et pas que sur le court. J’ai toujours dit qu’un match se gagnait avant… Là, on l’a perdu avant.»
Noah capitaine ?
«Capitaine ? Si demain les cinq joueurs me disent « Yann, on y va », là c’est parti !». Noah sollicite le plébiscite. Le plus grand palmarès du tennis hexagonal depuis 50 ans se pose en homme providentiel. Il souhaite rassembler une union sacrée autour de lui. Noah veut les rênes, mais il les veut avec la confiance totale, avec le dévouement parfait des joueurs – de tous les joueurs. «S’il y a un joueur qui hésite, ça ne m’intéresse pas. Si je m’y mets, ça ne va pas rigoler !», prévient-il. Encore faudrait-il que l’appel du pied de Yannick Noah trouve preneur. D’autant que Jean Gachassin, le président de la fédération française de tennis (FFT), a confirmé Arnaud Clément dans ses fonctions au soir de la défaite au stade Pierre Mauroy.
«Les joueurs ne veulent plus venir»
Lui aussi à deux doigts du saladier d’argent – en tant que joueur – en 1982, Noah évoque sa désillusion. «Aujourd’hui je regarde cette finale, je suis tellement frustré. Parce que j’ai envie de voir une équipe de France qui casse tout.». Pour lui la motivation des Français est en cause. «Ils se trouvent des excuses. […] J’en ai marre, ça fait dix ou quinze ans qu’on perd tout le temps. Les joueurs ne veulent même plus venir en équipe de France…». Un reproche récurent. Alors oui, à Lille, nos tennismen sont apparus moins déterminés, moins confiants que les Suisses, galvanisés par l’enjeu. Mais pour autant, le capitaine, si charismatique soit-il, a-t-il une emprise suffisante face à l’ultra individualisme du circuit ATP ? Peut-il mobiliser ses joueurs, les concerner, les motiver en équipe nationale ? Pour l’ultime match de la saison qui plus est… La tâche semble ardue, même pour Noah.
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