Parfois, lorsqu’on est à l’automne de sa vie, on pourrait essayer n’importe quoi pour retrouver un sourire sur son visage…même l’ecstasy…
Voici en deux lignes, le résumé du court métrage réalisé par l’irlandais, Conor Ferguson en 2007. Cette fiction de 13 minutes et trente secondes, a reçu le prix du public du Festival du court métrage de Clermont Ferrand.
Dans ce conte moderne, Mr et Mrs O’ Leary, deux retraités tentent d’égayer la monotonie du mercredi en prenant de l’ecstasy. Par ce moyen peu conventionnel, ils pensent redécouvrir la folie oubliée, le lâcher prise et surtout ils parviennent à raviver la flamme d’un amour dont ils avaient presque tout oublié.
Puis un jour, la loi vient frapper à leur porte: la musique est un peu trop forte, les voisins tambourinent, inquiets pour la santé de leurs seniors de voisins, un policeman entre chez eux. Et les voilà arrêtés, amenés au poste et jugés pour détention illégale de 145 pilules d’ecstasy.
Et Mrs O’Leary de se justifier devant le juge: « Le lundi c’est le premier jour de la semaine, le mardi je fais du poulet rôti, le jeudi on joue aux cartes, le vendredi nos petits enfants viennent nous voir.Le samedi, c’est le samedi, tout le monde aime le samedi, et le dimanche nous allons à la messe. Mais le mercredi! Le mercredi c’est le pire jour de la semaine, le temps passe si lentement le mercredi…et à ces moments là on a plus de temps pour penser à…à vous savez quoi ».
Recherche de la jeunesse éternelle, peur de la mort, besoin de retrouver un amour que l’on croyait éteint, autant de thèmes qui parlent au commun des mortels.
Les scènes alternent entre le procès et le récit de Mrs O’Leary, d’une naïveté enfantine et touchante qui ne comprend pas « ce qu’ils ont fait de mal ». Elle explique que ce n’est « que les mercredis ». Puis désignant son époux depuis plus de 30 ans, elle témoigne » il a toujours beaucoup souffert pour exprimer ses sentiments » mais en souriant, elle ajoute « le mercredi il n’est plus le même, il me dis des choses si tendres Monsieur le commissaire, il est heureux, on dirait un enfant… »
L’ambiance parfois loufoque, avec ces deux retraités s’amusant d’un rien, faisant des bulles, écoutant la musique à fond, courant dans les champs, sautant sur le lit, sait pourtant respecter la pudeur des personnages. Sans oublier cette english touch si particulière qui sait transformer l’absurde en émotion, plonger le spectateur dans un état proche de l’euphorie absolue des deux personnages, pour ensuite le faire retomber dans des questionnements plus sérieux. Car loin de banaliser le problème de la drogue, ce court métrage invite à s’interroger au delà: quelle incidence la loi a t-elle sur nos vies, quand prend-elle le pas sur nos libertés les plus intimes, comment trouver une proportionnalité dans le rendu de la justice. Et plus largement aurons nous le choix un jour de prendre la liberté ultime de décider du jour et de la façon dont l’hiver viendra clore les quatre saisons de nos vies? Des questions donc d’actualité, à méditer en regardant the wednesdays de préférence le mercredi et sans avoir recours à des substances illégales…
Pour voir des extraits de cette nuit du court métrage, cliquez ici. A voir absolument! Mais difficile de trouver ce petit bijou inédit sur le net. Amis internautes, help us…
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