The wednesdays, un court métrage « tripant »

Par le 2 février 2010

Lundi 1er février 2010, France 3 diffusait la 11 ème nuit du court métrage spécial « british connection », qui a été enregistré au musée Grévin.
De quoi en prendre pleins les mirettes, et dégoter de petits bijoux…made in Royaume Uni, Canada anglophone ou Irlande.
Fait rare sur les chaînes publiques, les films étaient en VOSTF ( Version Originale Sous-Titréé en Français).
Dommage qu’un tel programme ne soit diffusé en semaine et à 0h10.
Exclusivement donc réservé aux « ladies and gentlemen » insomniaques (4h de programmation pour 14 films).

Parfois, lorsqu’on est à l’automne de sa vie, on pourrait essayer n’importe quoi pour retrouver un sourire sur son visage…même l’ecstasy…

Voici en deux lignes, le résumé du court métrage réalisé par l’irlandais, Conor Ferguson en 2007. Cette fiction de 13 minutes et trente secondes, a reçu le prix du public du Festival du court métrage de Clermont Ferrand.

Dans ce conte moderne, Mr et Mrs O’ Leary, deux retraités tentent d’égayer la monotonie du mercredi en prenant de l’ecstasy. Par ce moyen peu conventionnel, ils pensent redécouvrir la folie oubliée, le lâcher prise et surtout ils parviennent à raviver la flamme d’un amour dont ils avaient presque tout oublié.

Puis un jour, la loi vient frapper à leur porte: la musique est un peu trop forte, les voisins tambourinent, inquiets pour la santé de leurs seniors de voisins, un policeman entre chez eux. Et les voilà arrêtés, amenés au poste et jugés pour détention illégale de 145 pilules d’ecstasy.

Et Mrs O’Leary de se justifier devant le juge: « Le lundi c’est le premier jour de la semaine, le mardi je fais du poulet rôti, le jeudi on joue aux cartes, le vendredi nos petits enfants viennent nous voir.Le samedi, c’est le samedi, tout le monde aime le samedi, et le dimanche nous allons à la messe. Mais le mercredi! Le mercredi c’est le pire jour de la semaine, le temps passe si lentement le mercredi…et à ces moments là on a plus de temps pour penser à…à vous savez quoi ».

Recherche de la jeunesse éternelle, peur de la mort, besoin de retrouver un amour que l’on croyait éteint, autant de thèmes qui parlent au commun des mortels.

Les scènes alternent entre le procès et le récit de Mrs O’Leary, d’une naïveté enfantine et touchante qui ne comprend pas « ce qu’ils ont fait de mal ». Elle explique que ce n’est « que les mercredis ». Puis désignant son époux depuis plus de 30 ans, elle témoigne  » il a toujours beaucoup souffert pour exprimer ses sentiments » mais en souriant, elle ajoute « le mercredi il n’est plus le même, il me dis des choses si tendres Monsieur le commissaire, il est heureux, on dirait un enfant… »

L’ambiance parfois loufoque, avec ces deux retraités s’amusant d’un rien, faisant des bulles, écoutant la musique à fond, courant dans les champs, sautant sur le lit, sait pourtant respecter la pudeur des personnages. Sans oublier cette english touch si particulière qui sait transformer l’absurde en émotion, plonger le spectateur dans un état proche de l’euphorie absolue des deux personnages, pour ensuite le faire retomber dans des questionnements plus sérieux. Car loin de banaliser le problème de la drogue, ce court métrage invite à s’interroger au delà: quelle incidence la loi a t-elle sur nos vies, quand prend-elle le pas sur nos libertés les plus intimes, comment trouver une proportionnalité dans le rendu de la justice. Et plus largement aurons nous le choix un jour de prendre la liberté ultime de décider du jour et de la façon dont l’hiver viendra clore les quatre saisons de nos vies? Des questions donc d’actualité, à méditer en regardant the wednesdays de préférence le mercredi et sans avoir recours à des substances illégales…

Pour voir des extraits de cette nuit du court métrage, cliquez ici. A voir absolument! Mais difficile de trouver ce petit bijou inédit sur le net. Amis internautes, help us…

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à propos de l'auteur

Auteur : Camille Garcia

« Avec le temps va tout s’en va », disait le grand Ferré... Tout, sauf cette envie de journalisme qui me tiraille déjà depuis longtemps. Le chemin fut sinueux et peu conventionnel avant d’intégrer ce master métiers du journalisme. Cinq longues années à errer entre une première année de droit, puis un master 1 LEA Europe qui aura eut le mérite de me faire franchir les frontières du territoire français pendant deux ans. Après un passage à Liverpool chez les quatre garçons dans le vent que sont les Beatles ou une épopée andalouse chez le roi Boabdil et sa divine Alhambra de Granada, me voilà en territoire Héraultais. « L e journalisme, c’est bouché » me disait déjà à l’époque Mme François la conseillère d’orientation en troisième. « Les journalistes, tous des fouineurs » ajoutait Mr Chabrier mon cher et tendre voisin. C’est dire si journaliste est une vocation, un sacerdoce qui demande avant même de pouvoir l’exercer une grande ténacité et une grande volonté pour s’opposer aux nombreux pessimistes voire détracteurs de la profession. Et pour continuer avec la morosité ambiante, maintenant, c’est la crise de la presse, la mort des journaux, le lecteur n’achète plus, ne fait plus confiance aux journalistes... Mais alors pourquoi vouloir se lancer dans une bataille déjà perdue ? Ma réponse est simple et courte : je ne me vois pas faire autre chose et c’est une histoire de passion et de passionnés. Je crois que c’est à nous futurs journalistes de reconquérir nos lecteurs, de revaloriser l’information, de la diversifier, de la rendre originale et pluraliste en répondant aux besoins du lectorat sans oublier de susciter chez eux l’envie de s’informer, d’en savoir plus. Alors même si les journalistes précaires se ramassent à la pelle comme les feuilles mortes du grand Prévert, tant pis! Je reste convaincue qu’après l’automne vient le printemps et qu’une nouvelle génération de journalistes, la nôtre, aura sa place. Satanée optimisme quand tu nous tiens !