Une nuit au musée Fabre

Par le 12 décembre 2011

La 8ème nuit au musée Fabre de Montpellier, organisée « par et pour les étudiants », s’est tenue jeudi 8 décembre de 20h à minuit. Environ 1500 personnes étaient au rendez-vous pour cet évènement qui s’est déroulé dans une ambiance bon enfant, sans aucun incident majeur. Retour sur une soirée insolite.

Convivialité et découvertes

Jeudi 22h. Devant le Musée Fabre de Montpellier, le calme habituel est rompu par un attroupement étonnant de jeunes gens variés aux tenues parfois excentriques. Tous les étudiants et jeunes de moins de 26 ans sont gracieusement invités par l’agglomération de Montpellier. A l’entrée, les vigiles vérifient les cartes et filtrent les éventuels perturbateurs venus pour de moins nobles raisons que la découverte ou redécouverte du musée. Ce principal objectif « de sensibiliser les jeunes au lieu » est confirmé par Marion, coordinatrice du projet, présente sur place.
Pour ce faire, le thème choisi cette année est : « François-Xavier n’est pas couché », clin d’œil au créateur du musée, François-Xavier Fabre, dont on fêtait le prénom quelques jours plus tôt. L’idée n’est pas simplement d’ouvrir les portes de l’établissement la nuit mais d’y apporter une réelle valeur ajoutée, avec de nombreuses animations autour de l’art, toutes créées par des étudiants issus de treize écoles montpelliéraines. « Il y a de plus en plus de partenariats mais les demandes explosant, un système de sélection a dû être mis en place » détaille Marion. Cette année, de nombreuses initiatives se sont donc ajoutées à d’autres qui ont perduré.

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L’éveil des sens

Près de l’entrée, au milieu de l’exposition « les sujets de l’abstraction », les étudiants de l’Ecole Supérieur des Beaux-Arts animent le lieu autour du thème « vous avez dit abstraction ? ». En particulier, une œuvre participative attire l’attention. Plusieurs cahiers de dessins posés sur une table basse permettent aux artistes en herbe d’exprimer des émotions en combinant les symboles proposés. Les consignes ne sont pas souvent respectées mais le succès et l’enthousiasme sont incontestables.

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En montant au premier étage, au milieu de l’exposition consacrée au peintre local Vincent Bioulès, d’étranges petits papiers de différentes couleurs interloquent. Cette nouvelle « œuvre d’art  » inédite est composée de post-it sur lesquels les jeunes ont été invités à laisser libre cours à leur imagination avant de les accrocher au mur. Ce mélange plus ou moins réussi s’étend du grand classique « je t’aime » à d’autres, moins inspirés, qui ont tenté un mauvais jeu de mot tel que : « Soulages-toi ».

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Un peu plus loin, un parfum envoûtant attire le visiteur jusqu’à la salle Cabanel. Des étudiantes en master d’Ingénierie Cosmétiques Arômes Parfums (ICAP) de la faculté des sciences proposent aux visiteurs une interprétation olfactive ludique du tableau mythologique « Phèdre » d’Alexandre Cabanel. Le but du jeu est d’associer différentes notes olfactives aux thèmes de l’œuvre. Tailleur noir et talons hauts, Johan, 22 ans, explicite le concept général avec un grand sourire :« Phèdre évoque le désespoir d’un amour impossible, le but du parfum est d’exprimer la mélancolie qui émane du tableau, pour cela on a utilisé des fleurs séchées ». Le reste semble couler de source : « les fleurs blanches évoquent la féminité et on a ajouté une note poudrée pour la peau laiteuse de Phèdre et une plus sucrée, vanillée et ambrée renvoyant au riche décor oriental » explique minutieusement la jeune femme. La magie s’opère, les visiteurs sont sous le charme.

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Au deuxième étage, une découverte originale du peintre abstrait Pierre Soulages est proposée par les jeunes du Conservatoire sur le thème
« lumières du noir » cher à l’artiste, montpelliérain d’adoption. La salle est envahie par un son grave, à la fois étrange et pénétrant qui s’unit au spectre noir des tableaux du maître.

Lors de cette nuit au musée Fabre, sons, lumières et odeurs, accompagnent les jeunes visiteurs au cours d’un voyage enchanteur, permettant la découverte de l’art à travers les sens, le tout dans une atmosphère particulière due à l’horaire tardif. Les maîtres mots recueillis à la fin de la soirée :«intrigant», « instructif » et « original », résument cette initiative à reproduire.

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à propos de l'auteur

Auteur : Dorian Gelis

Mon parcours est plutôt atypique. J'ai débuté par un cursus scientifique en obtenant une licence de mathématiques appliquées à la faculté des sciences de Montpellier. Ensuite, j’ai fait deux ans d’IUFM afin de préparer le concours pour devenir professeur des écoles. Après des stages décevants et une formation trop formatée, une réorientation s'imposait. J’ai alors ressenti le besoin d’approfondir mes connaissances concrètes afin de mieux comprendre le monde complexe dans lequel nous vivons. J’ai donc intégré une licence de science politique. Finalement, un métier m’est apparu comme aussi passionnant que nécessaire. Desormais, je suis convaincu d'avoir trouvé ma voie : ce sera le journalisme pour le meilleur et en tentant d’éviter au maximum le pire...