Livres, dvd, bandes dessinées, figurines, gadgets… Plus qu’un créneau vendeur, les vampires font l’objet d’une véritable passion auprès des consommateurs. Dans les librairies, les vendeurs sont unanimes «le vampire est à la mode, il faut le mettre en avant dans les rayons» confie Thierry Mullier, vendeur à la Fnac de Montpellier. Mais d’où vient cet intérêt à l’égard de cette figure mythique qui autrefois suscitait la peur ? Quelques mois après la sortie du dernier opus de la saga Twilight, qui a remis le vampire au goût du jour, on pensait que l’engouement à l’égard de ce personnage aux dents longues s’estomperait. Bien au contraire, les professionnels du cinéma et du livre n’en n’ont pas fini avec la thématique du vampire, faisant même d’Abraham Lincoln un chasseur de vampires dans le livre de Seth Grahame-Smith. Le vampire est devenu synonyme de jackpot. Perçu comme un label de réussite, tous veulent leur part du gâteau. Sur le petit écran, les séries True Blood d’Allan Ball et Vampires Diaries, l’adaptation du roman Journal d’un vampire de Lisa Jane Smith, rencontrent un immense succès auprès des adolescents. Bien loin du personnage froid et sans âme, dormant dans un cercueil, le nouveau vampire est gentil et beau. Il cherche à s’intégrer dans la société qui l’entoure. Dracula est dépassé, l’image du personnage mythique est détournée pour-plaire au plus grand nombre. Il investit même les dessins animés des plus petits avec Petit vampire et Ernest le vampire.
Une passion qui peut s’avérer dangereuse chez les adolescents
Lundi 7 janvier 2013, 22 heures, au cinéma Gaumont Multiplexe de Montpellier. Un groupe d’adolescentes sort de la projection du film Twilight et se confient : «c’est la seconde fois que nous venons le voir, nous adorons tous les films de vampires car il y a de la violence, de l’amour, du sexe, et les acteurs sont beaux ». Des acteurs qui font fantasmer les adolescents, des scènes torrides et sanguinolentes, serait-ce les clés du succès ? Il semblerait que la jeunesse se reconnaît dans ces héros vampiriques. Ils représentent la différence à laquelle la jeunesse actuelle est confrontée : volonté d’intégration, découverte des désirs charnels, reconnaissance, violence, émancipation… Des possibilités infinies de sujets que les vampires incarnent avec conviction dans l’imaginaire des jeunes. Mais cette passion pour les suceurs de sang peut virer à l’excès. A l’âge où l’être humain est le plus influençable, la folie des vampires n’est pas toujours bonne. Outre-Atlantique, les fonds de teint et crèmes pour pâlir la peau font exploser les ventes. Accoutrés de tenues extravagantes et d’implants dentaires, des groupes de jeunes forment des clans vampiriques et s’adonnent à des rites. Une situation qui inquiète certains psychologues, qui associent le phénomène à des troubles identitaires. L’industrie du cinéma voit dans ce phénomène un moyen de faire exploser le Box-office, en multipliant les projets de films mettant en scènes cet être immortel et sanguinaire. Inaccessible, désirable, mystérieux, une chose est sûre, le nouveau vampire n’a pas fini d’inspirer et d’investir nos écrans !
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