Vin bio : une croissance à faire tourner la tête

Par le 20 janvier 2015

Rouge ou blanc, le vin bio voit la vie en rose. Un consommateur sur trois en boit régulièrement, et ce n’est qu’un début. Démonstration en tableaux et en témoignages.

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frequence_de_consommation_du_vin_bio.jpg Le vin bio n’est plus un marché de niche. Sa vente représente désormais plus de 10 % de celle de l’ensemble des produits alimentaires biologiques en France. Un succès qui repose sur trois facteurs clés, selon une étude menée par Ipsos en 2013 (voir tableau ci-dessous) : la préservation de l’environnement, la notoriété de l’AOC et l’origine (région ou pays de production du vin).

motivation_des_acheteurs.jpg Le critère du prix n’arrive qu’en quatrième position pour le vin bio alors qu’il se situe à la deuxième place pour les vins conventionnels. Le prix du vin bio est, en moyenne, supérieur de 20 % au vin conventionnel (voir tableau ci-dessous). Les Français dépensent généralement un peu plus cher pour une bouteille de vin bio que pour une bouteille de vin conventionnel, que ce soit pour leur propre consommation (8,70 € pour un vin bio contre 6,90 € pour un vin conventionnel) ou pour offrir (15,20 € contre 14 €).

Combien dépensez-vous en moyenne pour l’achat d’une bouteille de vin ?

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Un prix sensiblement plus élevé qui ne décourage pas pour autant les acheteurs, comme ces adeptes du tout biologique. « On trouve notre compte avec les vins bio. On achète des bouteilles à un prix raisonnable, avoisinant les 10 euros. Et nous nous donnons bonne conscience en respectant l’environnement. Il faut noter que la qualité s’est élevée de manière significative depuis quelques années. On peut y boire de très bons coups quand même », assure Éric Martin, 47 ans, chef d’entreprise. « Il est vrai que la qualité générale des premiers vins bio il y a presque dix ans pouvait parfois laisser à désirer », tempère sa femme Christine, 42 ans, employée dans une banque. L’autre raison souvent évoquée est l’attachement à la filière biologique. « Le choix du bio, c’est juste propre à la volonté de chacun. Je vois ça comme quelque chose de louable », souligne Stéphane Chauvin, artisan de 37 ans.

Une demande en hausse

L’engouement pour le vin bio est réel mais rappelons que ces vins se vendent encore assez peu en comparaison aux vins conventionnels. En 2012, la part de consommation des vins bio dans la consommation totale de vins en volume n’était que de 3 %. En pleine croissance, les vins bio bénéficient néanmoins d’une bonne image et sont désormais disponibles dans les grandes surfaces ou à la carte des restaurants.

Amateur éclairé, Philippe Blanchard, 51 ans, cadre commercial, livre son opinion : « Ils ne sont pas meilleurs ou plus mauvais que les autres. Les vins biologiques sont encore méconnus du grand public, même si j’en vois de plus en plus sur les tables des restaurants. Personnellement, si je perçois un bon potentiel pour un vin bio, je suis prêt à mettre le prix. » Mais le vin bio est aussi très prisé par les jeunes et les femmes. Sensible aux arguments écologiques et à la proximité géographique, Quentin Barbot, 21 ans, étudiant en histoire, se sent « proche du terroir. Je perçois le bio comme un sens de partage avec la communauté. J’ai l’impression de me sentir engagé pour défendre une noble cause comme le respect de l’environnement ».

Les femmes représentent aujourd’hui 44 % des consommateurs de vin bio et 62 % d’entre elles déclarent en acheter régulièrement. Des taux bien supérieurs à ceux rencontrés pour le vin classique (du simple au double). Juliette Caillot, 34 ans, assistante administrative, est attachée « au goût d’une terre bien traitée et aux arômes fruités ». « Ces vins se gardent bien et sont présents dans les grandes enseignes. Quand on a plus de choix, on a évidemment plus de facilité à en trouver un bon. Et le bio, c’est un art de vivre », ajoute son amie Sophie Fabre, 31 ans, secrétaire médicale et consommatrice occasionnelle.

Mais le vin bio trouve aussi de farouches réfractaires. « Ce n’est parce que c’est bio que c’est bon. Tout le monde vous dira que c’est surtout le travail du vigneron qui fait un bon vin. Un vin avec des défauts est un vin qui a été mal réalisé », affirme Christophe Da Silva, 44 ans, ouvrier dans le bâtiment. « On n’en fera jamais de grand cru. Je n’éprouve pas de plaisir à en boire. Je dirai même qu’ils sont infâmes », surenchérit Gérard Dupuis, 63 ans, consommateur régulier de vin conventionnel depuis maintenant quarante ans et ancien agriculteur, aujourd’hui à la retraite. « De là à penser que, comme c’est bio, c’est toujours bon pour la santé, je suis perplexe. Il ne faut pas que les gens soient dupes quand même. Les personnes qui consomment du bio ont peut-être une hygiène de vie plus saine mais boivent du vin de piètre qualité », explique Marie-Josée Monnier, 57 ans, actuellement sans emploi.

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à propos de l'auteur

Auteur : SÉBASTIEN CAQUINEAU

Né en 1991, je suis originaire de Vendée, terre de caractère, de travail et d’humilité. Ces valeurs auxquelles je suis attaché ont façonné ma personnalité. Suite à un bac L obtenu à Niort, mon parcours étudiant m’a mené de La Rochelle à Montpellier en passant par Florianópolis au Brésil. Après une licence LEA, une licence et un master 1 en science politique, c’est avec détermination que j’entame ce master 2 métiers du journalisme tout juste après avoir effectué mes premiers pas dans une des rédactions du quotidien Ouest-France cet été. Cette expérience m’a conforté dans mon envie d’exercer cette profession. Attiré par l’actualité sportive, politique, musicale, cinématographique et curieux de naissance, le journalisme a toujours été un rêve de gosse. Je m’évertue donc depuis tout petit à rendre possible mon avenir et non pas de le prévoir. Me sentant comme investi d’une mission pour mes proches envers qui je suis éternellement redevable pour les sacrifices consentis, je m’obstine à toujours réussir pour les rendre fiers et les remercier de leur confiance sans faille. Et de surcroît dans un milieu professionnel qualifié souvent de « monde de requins ». Aimant relever les défis, je ne fixe pas de limites à mes ambitions sans être prétentieux mais je veille à poursuivre ma progression étape par étape. Idéalement, je souhaite m’orienter vers le journalisme sportif à la fin de cette ultime année universitaire. L’Équipe, RMC et Canal+ font partie de mes références dans ce domaine.