Adéhila 31 ans, secrétaire bénévole de section de Palavas-les-Flots et fervente sympathisante frêchiste mène la troupe des militants. Et lorsqu’Haut Courant lui demande ce qu’elle pense du score au premier tour du président sortant de la région, la militante assène fièrement que c’est la reconnaissance de son action et de son projet.
18h 30 à l’entrée du Zénith Sud, les gros moyens sont déployés, la police municipale assure le trafic et plusieurs agents de sécurité sont présents, la fouille est de rigueur ! À l’intérieur de la salle de concert, l’ambiance est au gré de l’évènement, plus de 5000 personnes s’y sont installées et entonnent des chants à la gloire de Frêche, « Frêche président ». On compte plusieurs comités de soutien venus de toutes les contrées, dont les catalans de l’USAP (Union Sportive des Arlequins de Perpignan) sponsorisés par la région. Un comité de la ville de Mende, et un autre de Cévennes mettent la salle en effervescence. Pour info, il s’agit de deux villes encore « très rurales ».
Un animateur chauffe le public en promenant son micro et son caméraman dans le Zénith, des militants sont piochés au hasard. Sur la scène deux écrans géants diffusent des images des intervenants et de la salle pleine à craquer. Un petit film, montre une région prospère ou toutes les générations et les communautés cohabitent en totale harmonie est projeté. La communication est parfaitement orchestrée. Les atouts de la région sont mis en avant, la montagne bordée de verdure, le vin, la cité de Carcassonne, même les garagistes et les agriculteurs ont des allures de stars de cinéma (yeux bleus et physiques athlétiques).
Bref en un mot, tout est beau dans la région Languedoc-Roussillon. Le slogan « tous avec frêche » n’a pas été choisi au pif. Tour à tour des figures populaires du pays d’oc, telles que Patrice Drevet, tête de liste Alliance Écologiste Indépendante et ancien présentateur de la météo, ou encore l’handballeur international Joel Abati, Loulou Nicolin et ses deux fils, appellent les électeurs, à renouveler l’exercice dimanche prochain. Des membres du conseil régional, des figures sportives, des chefs d’entreprises, le casting de choc est au rendez vous.
Silence total dans la salle, une musique épique annonce l’arrivée du leader, à 71 ans l’enfant du pays réussit une entrée fulgurante digne d’un spectacle de magie. Les lumières s’éteignent, puis se rallument, Frêche apparait assis et confiant sur le podium. Derrière le candidat on peut lire « Tous pour le Languedoc-Roussillon avec Frêche ». L’ambiance est à son apogée, l’enthousiasme est à son comble, telle dans un stade de foot. Plusieurs grands médias ont fait le déplacement, un véritable show à l’effigie du personnage. Communication réussie, même Barack Obama n’avait pas fait mieux !
Un sondage paru mercredi dans Midi-Libre déclare le candidat vainqueur des régionales avec 58%. « Le succès est a portée de main, mais rien n’est joué » s’exclame-t–il. Dans un style solennel Georges Frêche lit un discours ponctué de référence à la gauche populaire, à la république, à la morale et à l’âge d’or de la région sous Louis XIV. Devant plus de 5000 personnes en extase, le leader utilise des mots choisis sur mesure, à savoir « mon père était résistant » et « ma mère était socialiste ». La préservation du rural, le développement du tourisme régional, faire du Languedoc-Roussillon un laboratoire d’idée neuve et de révolution technologique, autant de thèmes abordés par « le visionnaire de l’Occitanie ».
Il lâche au passage quelques allusions aux dirigeants du PS et à leurs amis de Montpellier, mais sans dérapage majeur. Il conclut son discours qui a duré près d’une heure, en affirmant qu’il est né socialiste et qu’il mourra socialiste avec ou sans cartons. Référence à son exclusion du PS. Mais au-delà des paillettes et des jeux de lumières de cette soirée, la région reste rappelons-le, l’une des plus frappée par le chômage au niveau national. La question que devraient se poser les militants n’est pas, si oui ou non, Frêche sera élu ? Mais plutôt : combien coûte de ce genre d’événement, et surtout qui paie la note ?
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