Le Petit Béret : du culot plutôt que du goulot

Par le 25 janvier 2017

Du « vin » sans alcool… On a testé ! Attention ça tache.

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Erreur de la nature ou boisson futuriste, Le Petit Béret et sa production de boissons hybrides restent une énigme pour l’amateur de vin lambda. Une boisson sans alcool qui possède les goûts et les caractéristiques des vins du Sud ? L’idée mérite un essai ! N’ayant peur de rien, c’est donc en véritable testeur intrépide que votre serviteur (moi-même) s’est lancé dans la dégustation du (fabuleux ?) nectar. Arpentant les routes montpelliéraines aux heures de pointes, puis bravant les hordes de consommateurs dans l’immense Carrefour de Saint-Cément-de-Rivière, la bouteille tant convoitée est finalement apparue au rayon alcool du magasin. Jus de fruit parmi les vins français, la boisson est repérable par un petit encart bleu qui entoure les quelques bouteilles placées sur l’étagère de métal. « Vin sans alcool » peut on lire en blanc sur bleu. L’émotion passée, le rouge est en rupture de stock. Le signe du succès ? Toujours est-il qu’il faut se rabattre sur le blanc « profil » sauvignon à 4,99 euros.

Une allure de jus de pomme

Au premier coup d’œil, il n’y a pas de grande différence avec un vin classique. Le Petit Béret sait jouer avec l’aspect de ses produits et propose une bouteille en verre de taille égale à ses cousines alcoolisées. Seule différence, une capsule de métal vissée sur le goulot, remplace l’habituel bouchon de liège. Sur l’étiquette, un joli cliché français composé d’un béret noir sous lequel flotte une moustache, puis encore en dessous un marcel aux couleurs du drapeau tricolore rappelle que le public étranger est la cible première du produit. Sous le logo un encart imposant marqué d’un « 0.0% » blanc sur fond vert finit d’agrémenter la face avant. Sur l’étiquette arrière sont apposés un portait de Dominique Laporte (élu meilleur sommelier de France en 2004) ainsi que les ingrédients de la boisson. Pêle-mêle : de l’eau, du jus de raisin, mais aussi de la gomme arabique et d’autres arômes. Le liquide est quand à lui assez ressemblant à un vin blanc classique, malgré une couleur jaune plutôt épaisse qui lui donne des allures de jus de pomme. -436.jpg

Un premier coup de nez nous le confirme : trop sucrées, les vapeurs du Petit Béret fleurent plutôt celles d’un jus de fruit. Un peu comme si au lieu d’avoir débouché une bouteille on avait éventré un paquet de bonbon. En bouche, énorme surprise : très peu de corps et d’âpreté, qui sont pourtant les caractéristiques basiques d’un vin. Le Petit Béret, lui, propose plutôt un goût de sucre qui, en quelques secondes, sature les papilles. Très loin d’un sauvignon classique, on a l’étrange sensation de boire un jus de pommes coupé à l’eau. Un choc pour le coup ! Remontant du tréfonds du palais après quelques secondes, un arrière-goût, chimique celui-là, vient terminer cette dégustation sous le signe de l’incompréhension.

Ma conclusion sera donc sans appel. Malgré toute la bonne volonté du producteur, le vin reste une boisson inimitable. Que Le Petit Béret sélectionne son raisin exclusivement dans le Languedoc, qu’il possède le label Sud de France, que Dominique Laporte soit l’homme en charge des assemblages aromatique… tout cela n’y change rien, le vin reste le vin, et la boisson sans alcool proposée ne s’en approche absolument pas. Trop sucrée, trop proche d’un jus de fruit classique. Ce constat ne signe pas pour autant l’échec du Petit Béret dont l’objectif prioritaire est toucher les populations qui ne boivent pas d’alcool. Les consommateurs habituels de vin ne sont donc pas la priorité de l’entreprise. Produit marketing, Le Petit Béret peut sans doute à terme trouver le public qu’il vise. Mais, après ce test une réjouissante vérité persiste : la (vraie) gueule de bois a encore de beaux jours devant elle.

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à propos de l'auteur

Auteur : Simon Vannereau

Originaire de cette grande capitale culturelle qu’est le village de Lorgues dans le centre Var (ne cherchez pas, seul les locaux connaissent son existence) j’ai pris la route pour des études en information et communication une fois mon bac en poche. Traînant mes baskets sur les bancs de la fac de lettre de Nice, puis ceux de Paris 3, j’ai fini par prendre le chemin de Montpellier afin de terminer mon cursus universitaire. La faute au journalisme, qui m’a pris au dépourvu au hasard d’une rue un jour de mauvais temps… Plus sérieusement maintenant, si j’ai choisi d’exercer ce métier c’est avant tout pour sa capacité créatrice. Grand amoureux des mots, j’aime écrire depuis longtemps maintenant et je ne voyais pas ma vie sans relation direct avec cet art. Loin de moi l'idée d’un quelconque talent derrière cette envie, je laisse et laisserai par la suite le lecteur seul juge de cela. Mais il n’empêche que c’est bel et bien l’envie d’écrire qui m‘anime aujourd’hui. Dans un second temps maintenant, je pense avoir toujours baigné dans une certaine connaissance de l’actualité. De par ma famille et mes amis, toujours plus ou moins au fait de cette dernière, je pense avoir hérité de cet intérêt pour la chose information, et ne m’en suis jamais débarrassé. Quoi donc de plus naturel que de lier ces deux aspects qui me façonnent depuis longtemps ? J’imagine que j’ai enfin trouvé ma voie, du moins je n’ai pas encore trouvé mieux en tout cas. Sinon j’aime aussi beaucoup la musique et je déteste rester seul. Mais c’est une autre histoire.