Longtemps proclamé grand vainqueur des régionales 2010 en Languedoc-Roussillon, Georges Frêche (Divers Gauche) est réélu avec 54,2 % des suffrages exprimés. Le président sortant briguera un second mandat, battant ainsi largement la liste UMP conduite par Raymond Couderc (26,4%). Tandis que le score du FN dévoile une forte implantation frontiste dans la région avec 19.4% des voix. Le vote FN est souvent considéré comme un vote contestataire, et témoigne d’une relative impopularité du Président sortant dans sa région.
Au plan national la montée des abstentions et le regain des votes FN, expriment simultanément le mécontentement des français face à la politique menée par le gouvernement et l’échec de celle-ci. C’est également une importante perte de confiance en la politique, qui ressort de ces régionales 2010. Selon l’éditorial du Monde du 20 mars : « Si l’on ajoute aux 53,6 % d’abstentionnistes les 3,7 % de votes blancs et nuls, ce sont près de trois électeurs sur cinq qui n’ont pas pris part au premier tour des élections régionales ou qui ont récusé les choix qui leur étaient proposés. On peut craindre, malheureusement, que les appels insistants à la mobilisation lancés par les listes qualifiées pour le second tour du 21 mars n’y changent pas grand-chose. » Les faits sont là, le malaise existe…
La majorité (UMP) reconnait son échec (35,53%) et l’assume. C’est du moins ce qu’affirme le Premier Ministre François Fillon, lors d’une conférence de presse donnée suite à l’annonce des résultats. Nul doute que le rythme des réformes économiques et sociales d’une part, la récession et la montée du chômage d’autre part, y ont contribué. Le parti de la majorité (UMP), doit-il revoir sa stratégie ?
« Un dernier message avant 2012 », c’est ainsi que le New York Times, analyse la défaite de la majorité présidentielle aux régionales 2010. « La magie Sarkozy est en train de se dissiper», toujours selon le journal Américain, «le débat sur l’identité nationale et sur le voile intégral semblent avoir aidé, et non blessé, l’extrême droite». Le britannique The Guardian, quant à lui constate une inversion des rôles, dans le paysage politique Français. La gauche autrefois divisée, semble redécouvrir que l’union fait la force avec les écologistes et l’extrême gauche. Tandis que la droite se fissure avec la montée de l’extrême droite et l’effacement du centre.
Fait étrange de ces régionales, Sarkozy mène la campagne du Front national, et Martine Aubry, en tentant de discréditer Frêche, contribue a sa réélection. Georges Frêche déclarait, Jeudi au Zénith Sud de Montpellier que la première secrétaire du PS avait fait sa campagne. Visionnaire l’enfant du Tarn. S’agissant directement de la première secrétaire du PS il se moque : « partout où, elle est passée, la Gauche a trépassé » !
Ségolène Royal aurait même refusé son soutien en Région Poitou-Charente de «peur de perdre des voix», déclare le patriarche du Languedoc-Roussillon dimanche soir sur France 3. « Elle n’est pour rien dans ce scrutin, c’est la victoire des présidents de régions ». Élections sans surprise, mais qui ont tout de même alimenté la scène médiatique quelques bonnes semaines…
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