L’attaque contre cinq touristes français causant la mort de quatre d’entre eux, peu avant Noël, a eu raison du rallye Lisbonne-Dakar dont le départ était prévu demain. D’ailleurs, pour évaluer les menaces terroristes, le directeur du rallye-raid, Étienne Lavigne, s’était rendu à Nouakchott. Le jour même, trois militaires étaient abattus.
Jeudi, en raison du climat de très haute tension que connaît actuellement la Mauritanie, le ministère français des affaires étrangères demande d’éviter de se rendre dans ce pays. De son côté, le porte-parole du gouvernement, Laurent Wauquiez, alerte explicitement les pilotes.
Vendredi matin, les organisateurs affirment sur le site internet de l’épreuve (www.dakar.com) que leur première responsabilité est « de garantir la sécurité de tous ». Sagesse ou prudence excessive ! Plus de la moitié du parcours se déroulait en Mauritanie. L’épreuve est enlisée. Aucune solution de rechange n’est possible en raison des délais et des dangers potentiels à passer par les pays voisins. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères, enfonce le clou sur France Info affirmant qu’il faut « prendre des précautions partout ». En terme diplomatique, le ministre a condamné le Dakar cette année.
Depuis vingt-neuf ans, le rallye permet aux pilotes les plus confirmés d’en découdre sur des pistes terriblement difficiles. C’est la première fois qu’il est annulé. Cette décision est un coup très dur pour les professionnels. David Frétigné, vainqueur de plusieurs étapes en moto, regrette que « des mois et des mois de travail » s’en aillent « en fumée ». La déception des professionnels est certes immense, mais sans commune mesure avec celle des nombreux amateurs. Ces derniers voient s’évanouir leur rêve d’admirer le lac Rose à Dakar et leur investissement fondre sous le soleil… portugais.
En 2009, le rallye raid devrait repartir. Vers où ? Dès les prochains jours, les organisateurs réfléchiront à la future édition dont le parcours pourrait réserver bien des surprises. Peut-être la dernière chance que l’Afrique conserve un grand rallye international !
Le Dakar s’enlise dans les sables de Mauritanie
Par Jean-Philippe Juan le 7 janvier 2008
Malgré le soutien du gouvernement Mauritanien, les organisateurs de rallye Dakar jettent l’éponge ; ils annulent l’épreuve après les recommandations appuyées du ministère français des affaires étrangères.