Ingrid Bétancourt

Par le 14 janvier 2008

Comme presque partout en France, il existe dans l’Hérault, un comité de soutien pour la libération d’Ingrid Bétancourt. C’est une cellule très active, composée d’une dizaine de bénévoles qui gardent l’espoir de voir un jour les otages colombiens libérés. Ils ont été les premiers au Monde à faire qu’une municipalité élise Ingrid Bétancourt citoyenne d’honneur. Il s’agissait de Baillargues en 2002. Depuis, Sophie Sudres, la présidente de l’association et ses membres se battent au quotidien, avec la même détermination qu’il y a 6 ans.

Sophie Sudres (à gauche), pour l’inauguration

photobaillargues-2.jpgSophie Morin-Feyssac : Les événements se sont précipités récemment pour les otages en Colombie, avez-vous l’impression que le dénouement arrive enfin ?

Sophie Sudres : Après l’échec de la libération de Clara Rojas, Emmanuel son fils et Consuele Gonzalez , nous savons que ce début d’année sera plus difficile que jamais. Mais nous devons rester mobilisés. La communauté internationale doit garder la même mobilisation pour les otages et ne pas lâcher la pression sur le gouvernement Colombien et les farcs. Bien entendu nous espérons que cette crise va enfin trouver une solution.

SMF : Quelle a été votre réaction face au visage amaigri d’Ingrid et à ses paroles difficiles ?

SD : Tout d’abord avoir des nouvelles d’Ingrid après 4 ans et demi de silence, c’est déjà un soulagement de savoir qu’elle est en vie. Ensuite vient un tout autre sentiment. Quand on lit sa lettre et son désespoir mais quand on découvre aussi la force de ses paroles, son intelligence, notre combat trouve tout son sens. On se dit qu’on doit tout faire pour la sortir de cette jungle. Mais on doit aussi se battre pour tous les autres otages avec qui elle est retenue. Son message c’est un appel à tous les citoyens. On ne peut que réagir face à ce cri, ce n’est pas humain de vivre dans de telles conditions. Alors nous devons agir vite et rapidement.

SMF : Dernièrement quelles sont les actions que vous avez organisées localement?

SD : Le 21 décembre, il y a eu l’inauguration d’un rond-point « Ingrid Betancourt » par la Mairie de Baillargues. Dans la même commune, l’initiative de la mairie a été d’envoyer des cartes de vœux spéciales pour ce début d’année, avec le rappel de la situation d’Ingrid et des autres otages. Nous avons aussi affiché le portrait d’Ingrid à l’entrée de la mairie de Baillargues.
Par ailleurs le 22 décembre les équipes féminine et masculine du Montpellier Hérault Rugby Club portaient à l’échauffement un tee-shirt avec l’inscription : « Ingrid on pense à toi, Ingrid on est avec toi ».
Enfin le 23 le comité a fait célébrer une messe pour Ingrid et tous les otages à l’église Saint Roch à Montpellier.

SMF : Quelles sont les opérations que vous avez en perspective ?

SD : Avec les derniers rebondissements, nous sommes prêts d’un jour à l’autre pour organiser des évènements en relation avec l’actualité. Il est par ailleurs certain que nous allons préparer des actions en vue de la date anniversaire de sa 6ème année de détention qui approche en février.

SMF : Avez-vous l’impression que les gens s’intéressent aux activités que vous organisez ?

SD : Oui, beaucoup car nous avons de nombreuses connexions sur le site, surtout depuis quelques semaines. D’ailleurs nous recevons beaucoup de mails et messages de soutien via le site.

SMF : Comment faites-vous pour garder l’espoir après ces six ans de détention ?

SD : J’ai la même passion, la même envie, la même force qu’il y a 6 ans, je dirais qu’aujourd’hui elle est même encore plus forte car nous n’avons jamais été aussi près d’un dénouement. Aujourd’hui nous avons le soutien des citoyens et des gouvernements. C’était beaucoup plus difficile il y a 6 ans car tout était à construire pour les comités.
Et puis il y a aussi la famille d’Ingrid, les enfants d’Ingrid. Depuis 6 ans, nous nous battons à leurs côtés et je peux vous dire que cette famille est admirable. Les enfants d’Ingrid sont d’une force et d’une générosité incroyable. Ingrid disait : « Etre grand ce ne sont pas les honneurs, être grand c’est avoir du temps pour les autres ». Je pense que tout est dit dans cette phrase. C’est tellement beau de s’investir pour une cause et pour les autres. Je crois que vivre c’est ça, c’est venir en aide aux autres, c’est s’engager pour eux. Jusqu’au bout le Comité se battra pour la libération d’Ingrid et de tous les otages en Colombie.

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à propos de l'auteur

Auteur : Sophie Morin-Feyssac

journalisme