Branle-bas de combat au sein de l’UMP. Face à la tempête médiatique provoquée par les primaires citoyennes des dimanches 9 et 16 octobre, le parti de la majorité panse ses plaies. Pendant cette période, le débat socialiste a éclipsé tous les autres acteurs de la scène politique. Arnaud Julien, Président de la Fédération UMP de l’Hérault, n’en décolère toujours pas: « La démocratie est dévoyée, l’équilibre droite /gauche n’a pas été respectée. Ca irrite tout le monde ! ».
Une pierre deux coups pour les socialistes. En plus d’avoir choisi François Hollande comme candidat pour la présidentielle 2012, ils ont réussi un formidable effet de communication. Avec 2,6 millions de votants au premier tour et près de 2,8 au second, ces élections ont su mobiliser et envoyer un message fort à leurs opposants.
Sarko en appelle au Général
Aculés par ce coup de force médiatique, différents dirigeants de l’UMP ont tiré à boulets rouges sur le déroulement de ces primaires. A la suite d’un déjeuner réunissant les gradés du parti, le président Nicolas Sarkozy, s’est rappelé au bon souvenir du général De Gaulle en dénonçant « la prise d’otage des partis politiques » avant d’ajouter qu’une « élection devait se faire à deux tours et non quatre ».
Des critiques qui portent également sur le mode de scrutin. « Le vote ouvert aux mineurs, donne la possibilité à des futurs citoyens non-français d’accéder à l’élection » observe Arnaud Julien en brave soldat. « De plus, le fichage politique est intolérable. D’autant, que les garanties de confidentialité assurées par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) sont peu convaincantes.» Jacques Domergue, député UMP du département de l’Hérault, se montre quant à lui plus mesuré: «Je ne suis pas contre le vote des mineurs et des étrangers mais quel est intérêt de faire voter aujourd’hui des gens qui ne voterons pas demain ?».
A Saint Clément de Rivière, la résistance fait rage. Pas de bureau de vote ! Une décision qui a fait controverse. Interrogé par Haut Courant, le président de la Fédération UMP de l’Hérault se justifie comme il peut en mettant cette absence sur le compte « d’un rééquilibrage devant l’utilisation abusive du personnel municipale de Montpellier ».
Une unité de façade
Au-delà des polémiques, le succès retentissant de ce suffrage a mis en lumière les divisions au sein des troupes UMP et ce, malgré la circulaire diffusée aux dirigeants, indiquant les consignes à suivre face à ce scrutin. Alors que la voix de Arnaud Julien s’élève pour défendre « le modèle d’un leader naturel à droite», d’autres se rebellent et laissent entendre que des primaires de ce genre pourraient avoir lieu, en 2017. Une véritable mutinerie menée par le premier ministre François Fillon. Rien que ça ! «Ce mode de désignation est un processus moderne qui convient à droite comme à gauche pour toutes les élections » estime-t-il.
L’UMP comptait sur cette confrontation interne pour pointer du doigt les divisions du parti socialiste. Notamment dans l’Hérault où l’écho de guerres fratricides résonne encore. «L’opposition entre François Hollande et Martine Aubry n’est que le prolongement du déchirement entre pro et anti-frêchistes» souligne Jacques Domergue à la veille du second tour. Pas de chance, après deux semaines d’oppositions, de débats et de propositions, c’est le sentiment d’une gauche renforcée et d’une droite déstabilisée qui ressort de cette élection.
C’est donc avec soulagement que la droite accueille la fin des primaires socialistes. La désignation de François Hollande comme chef de fil permet au moins, faute de mieux, d’identifier une cible. Déjà défini comme «l’homme de la synthèse impossible» par Stéphan Rossignol, maire UMP de la Grande Motte, l’ancien président du parti socialiste n’a pas fini d’être au centre de toutes les critiques. Des attaques qui ne font que commencer. La bataille des présidentielles est lancée.