Le Festival Fantastic’Arts, a clotûré dimanche sa quinzième édition. En plein cœur des Vosges, la manifesation s’est imposée comme la référence française du cinéma de genre. Par cinéma de genre, il faut entendre plutôt saignant et qui pousse à laisser la lumière allumée à l’heure du coucher. Cinq jours ont permis au public et aux professionnels de découvrir les perles et les séries B de l’année à venir.
En 2008, l’Espagne conforte un peu plus sa place de nouveau leader européen du film fantastique en remportant la plupart des prix. El Orfanato (L’Orphelinat) de Juan Antonio Bayona, où une jeune femme revient dans l’orphelinat (lourd de secrets) de son enfance, s’est vu décerné le Grand Prix, récompensant le meilleur long métrage. Il faudra attendre le 5 mars 2008 pour découvrir ce thriller surnaturel, misant sur une ambiance sombre et une histoire prenante. Le ton du film se trouve très proche de ceux de Guillermo Del Toro (L’Echine du Diable, Le Labyrinthe de Pan), d’ailleurs producteur de cette petite production hispano-mexicaine.
Le prix du jury a été décerné ex-æquo à REC de Jaume Balaguero et Paco Plaza (Espagne) et à Teeth de Mitchell Lichtenstein (Etats-Unis). Le premier est une descente brutale, caméra à l épaule dans un immeuble placé en quarantaine, à découvrir le 23 avril dans les salles françaises. Le second se place dans la veine des films décalés souvent récompensés dans à Gérardmer: Teeth raconte l’histoire de jeune fille dotée d’un attribut particulier, un vagin pourvu de dents acérées… Les mordus de gynécologie devront néanmoins attendre le 7 mai prochain pour découvrir un film abordant des thèmes chers à l’adolescence.
Il faut dire que de grands noms de l’hémoglobine composaient ce quinzième jury. Stuart Gordon (Re-Animator) présidait une assemblée composée de Sean S. Cunningham (Vendredi 13), Ruggero Deodato (Cannibal Holocaust) ou bien encore Jess Franco (Ilsa, ultime perversion), Neil Marshall (The Descent), Kristanna Loken (Terminator 3), Takashi Shimizu (The Grudge), Juraj Herz (Passage), Jake West (Razor Blade Smile) et Nicolas Winding Refn (la trilogie danoise Pusher).
Le prix de la critique revient à Diary of the Dead de George A. Romero. Ce cinquième opus de la saga des Morts-vivants revient aux origines du premier film mais filmé d’un autre point de vue. Peut-être le dernier épisode, à découvrir le 23 avril.
En bilan de ce quinzième festival Fantastic’Arts, le cinéma fantastique espagnol prend une importance grandissante dans un cinéma souvent décrié. Peu de films mais une grande exigence de qualité et très peu de déchets par rapport à ce qu’a pu être la production horrifique espagnole des années 1970. Depuis les années 2000, les réalisateurs ibériques se révèlent et conduisent un cinéma européen du genre, moribond par rapport à ses homologues asiatiques ou américains. Les organisateurs du festival ont organisé un hommage au film fantastique espagnol où l’on a pu redécouvrir des pellicules d’Alejandro Amenabar, Luis Bunel, Narciso Ibañez Serrador, etc.
En 2008, L’Orphelinat succède au palmarès du Grand Prix à El Dia de la Bestia (Alex de la Iglesia, 1996), Fausto 5.0 (Isidro Ortiz, Carlos Padrissa, Alex Olle, 2002). L’Espagne détient également le plus grand nombre de prix du jury (quatre) à égalité avec les Etats-Unis depuis la création du festival.
Voir l’intégralité du Palmarès 2008 : http://www.gerardmer-fantasticart.com/2008/actualites/palmares_gerardmer_2008.pdf
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