Entre trois et quatre mille personnes se sont élancées d’Antigone peu avant 16 heures. Philippe Saurel, maire de Montpellier, et Carole Delga, tous deux têtes de liste aux élections régionales, sont notamment en tête de cortège devant la banderole « Nous sommes tous unis ».
Maïlys 79 ans, et Francis 81 ans, ont parcouru main dans la main le trajet jusqu’au Peyrou. Avec une petite fille habitant le 10° arrondissement, ils ont été particulièrement touchés par les attentats de Paris. Mais c’est un appel à la tolérance qu’ils ont souhaité transmettre dimanche.
« Nous sommes enfants de la France. On pense qu’il faut que les gens apprennent à mieux se connaitre. Même si on a pas les mêmes idées que son voisin, la même religion, ou les mêmes goûts, vivre ensemble c’est être tolérant.»
« Ce soir je trinque à l’amour » scande une pancarte apposée à mi-chemin du parcours, sur la fontaine des Trois Grâces de la place de la Comédie.
Pascal est venu à la marche avec sa compagne : « C’est important d’être là aujourd’hui. Je m’en serais voulu si j’étais pas venu… »
Un parterre de fleurs entoure désormais la statue de la place de la Comédie. Des roses, des petits mots de soutien et des bougies sont déposés tous les jours depuis le rassemblement du 14 novembre qui a fait suite aux attentats de Paris.
Marie-Christine, de son côté, propose aux volontaires d’écrire des mots sur son t-shirt de soutien improvisé pour l’occasion : « J »ai voulu exprimer des valeurs et qu’on les voit. Je me suis dit que j’étais sans doute pas la seule et qu’il y avait plein de gens qui avaient aussi envie de s’exprimer, de créer des choses autour de cet événement et d’exister en tant qu’être humain tout simplement. »
En passant par la place de la Comédie, en plein centre-ville, les personnes s’arrêtent pour déposer des fleurs en mémoire des victimes des attentats du 13 novembre.
Place du Peyrou, Nathalie Nicaud s’est proposée pour chanter la Marseillaise. La commandant de la Réserve Citoyenne de l’Armée de l’Air avait déjà fait la même chose lors de la marche pour Charlie de janvier dernier. C’est pleine d’émotions que la soprano confie « ne pas oublier les amputés, ceux qui ont été touchés dans leur corps, dans leur chair, dans leur âme.»
Après l’avoir croisé une première fois couvert du drapeau arc-en-ciel de la communauté gay, nous l’avons retrouvé un peu plus tard revêtu du drapeau palestinien. Noureddine, 18 ans nous explique : « J’ai profité de cette marche là pour montrer ma solidarité pour la France, pour la Palestine parce que c’est mon pays, mais aussi pour les homosexuels, pour ces deux jeunes hommes qui s’étaient fait agresser. »
Il nous rappelle ainsi que la marche avait d’abord été prévue en soutien à l’attaque homophobe du 10 novembre dernier avant d’être étendue à une marche « contre toutes les haines. »