Pourtant, Jean-Baptiste Grange a dominé toute la saison de slalom. Il a réussi l’exploit de remporter quatre courses, dont trois slaloms. Avec deux deuxièmes places, le prometteur skieur de 24 ans suit sa marche en avant vers les sommets du ski mondial. Le natif de Saint-Jean-de-Maurienne en Savoie est élevé dans une famille de sportifs aguerris. Ses parents pratiquent le ski alpin et plus tard, son frère et sa sœur suivent les mêmes traces. La carrière de Jean-Baptiste Grange débute timidement, dans l’ombre de son aîné Saint-Jeannais –lui aussi– Jean-Pierre Vidal, champion olympique de slalom en 2002. La fin de la carrière de Vidal, peu avant les Jeux de 2006, permet à Jean-Baptiste Grange de pointer le bout de son nez dans la sélection tricolore. L’an dernier, il se paye même le luxe de terminer troisième des championnats du monde derrière l’Autrichien Mario Matt et… l’Italien Manfred Moelgg.
Grange gagne du temps sur ses adversaires dans le passage des piquets : « Pour diminuer le freinage, je m’applique à rester un temps très court sur les carres et je remets mes skis à plat le plus tôt possible », confie le jeune homme. Le début de la saison met en avant ces prouesses techniques et la force du mental qui accompagnent tout champion.
Grange améliore sa glisse grâce au matériel, des skis plus courts, lesquels lui permettent de mieux négocier les virages. Jean-Pierre Vidal, lui aussi, reconnaît le talent de son benjamin : « Ses virages sont de simples appuis qui lui permettent de toujours placer ses skis en direction de la porte suivante ». Cette technique, reconnue comme efficace par le circuit, doit l’empêcher de commettre des fautes.
Comble du paradoxe, c’est sur un enfourchage que Jean-Baptiste Grange perd la dernière course, à quatre portes du Graal…