– les populations arrivées par le nord (Pologne, Allemagne, Belgique…) désignées aujourd’hui comme manouches.
Cette dénomination viendrait du mot allemand Mensch (homme).également « homme ».
– le flux central (Roumanie, Hongrie) dont les Roms sont les principaux acteurs.
– enfin, passant par le sud (Turquie, Grèce, Espagne, Afrique du Nord…), les Gitans ; le nom vient sans doutes possibles du mot « Egypte ».br>
L’apparition des tziganes en France est attestée au XVème siècle et si l’accueil qui leur est fait est tolérant, ils sont tenus hors des enceintes des villes.
Les états d’esprit changent à la Renaissance avec l’affermissement du pouvoir central, l’établissement des frontières et la chasse aux vagabonds. Des lois sont alors édictées visant à la dislocation des tribus tziganes.
Au XVIIème siècle, la répression est systématique.
A partir du XVIIIème siècle, déportation, exclusion et marginalisation seront le lot des populations tziganes. Enfin, plus près de nous, le nazisme exterminera quelques 500 000 individus.
Tout au long de cette histoire, des groupes n’ont cessé de se sédentariser et les régimes autoritaires, comme ceux de la Hongrie ou de la Roumanie socialistes et de l’Espagne franquiste, ont sédentarisé de force les tziganes qui vivaient sur leur sol.
Aujourd’hui, en France, les nomades comme les sédentaires sont en majorité de nationalité Française, ce qui explique l’absence de statistiques fiables. Les premiers sont pourvus administrativement d’un titre de circulation avec rattachement à une commune, les seconds d’une carte d’identité.
Plus que jamais, c’est l’exclusion qui fait le Tzigane et façonne les âmes.
Culture de l’exclusion. Si les Roms et dans une moindre mesure les Manouches continuent à voyager, les Gitans, surtouts présents sur le littoral méditerranéen, sont pour la plupart sédentarisés depuis plusieurs générations.
En résumé, si le voyage aujourd’hui ne peut être considéré comme constitutif de l’identité tzigane, en revanche leur histoire se confond avec celle de leur exclusion.
Ceci est sans doute plus significatif pour comprendre les tziganes que le rattachement au nomadisme. En effet, si l’on considère cette population comme un groupe qui s’est historiquement constitué à partir du rejet social dont il a été l’objet, au point de produire une culture de l’exclusion, la distinction entre nomades et sédentaires prend une importance secondaire.
Il reste qu’aujourd’hui le voyage devient pour certains de plus en plus problématique, la caravane perd ses roues et devient bidonville, les Tziganes posent leur sac mais restent des fugitifs.
Plus que jamais, c’est l’exclusion qui fait le Tzigane et façonne les âmes : exclusion sociale (habitat, santé), culturelle (analphabétisme), économique (travaux « à la tache » et dévalorisés) cultivée et renforcée par certaines familles tziganes elles-mêmes (une minorité). Le mode de vie de certains se situerait ainsi entre celui des plus pauvres et celui des persécutés.
Cela expliquerait que les Tziganes, contrairement aux autres groupes ethniques, ne capitalisent pas, ni socialement, ni économiquement, ni culturellement, et ne connaissent donc pas de mobilité sociale collective ascendante.
Pourtant, même souvent ignorant de leur propre histoire, les Tziganes en ont une, faite d’adaptation au rejet, à l’exclusion ou à la volonté d’extermination.
Cela leur a permis, dans des conditions défavorables, de se perpétuer en tant que groupe distinct.