Des acteurs jeunes, des décors « très nature » et un scénario où se croisent tradition et modernité, ce sont les ingrédients de réussite de ce premier long métrage de Lyes Salem. C’est un jeune homme aux multiples casquettes, que nous avons dernièrement vu dans le téléfilm « L’affaire Ben Barka ».
L’histoire se déroule dans un village éloigné de l’Algérie profonde. Un mode de communication-star qui n’est autre que le téléphone arabe, où tout le monde à sa propre version des faits, parfois exagérée et souvent déformée. En bref, une histoire burlesque et très loufoque.
Le personnage principal, Mounir est interprété par Lyes Salem. Un père de famille souffrant d’une absence de considération et avide d’acquérir un statut social. Son quotidien est un enfer. Le jeune homme ne supporte plus les moqueries que subit sa petite sœur, Rym. Le rôle est joué par Sara Reguigue. La jeune sœur est narcoleptique et s’endort à n’importe quel moment de la journée. Ayant trop bu, un soir Mounir annonce un mensonge sur la place centrale du village.
Le lendemain matin, Mounir réalise la taille du mensonge mais trop tard! Sa sœur a préféré continuer de jouer le jeu afin de faire réagir son amoureux, considéré par tous comme un « looser », joué par un jeune acteur prometteur, Mohamed Bouchaib. L’élu est aussi le meilleur ami de Mounir. Mais, l’idylle est un secret.
Nous sommes dans un village où tout le monde se connait , où rien ne se cache. Les mascarades se succèdent pour le plus grand bonheur de Mounir qui devient la vedette de son village, enfin respecté et adulé de tous.
Rapidement, plus personne n’arrive à le contrôler. Son meilleur ami décide enfin de lui demander la main de sa sœur. Malgré son handicap Rym choisit de prendre son destin en main. Elle défiera son frère et toute la société patriarcale où elle vit.
Enfin, « Mascarades » est tout simplement un zoom sur l’Algérie profonde sans clichés (pour une fois). Traitant des sujets bien réels comme la cupidité, la lâcheté humaine et l’amour, le tout nous est servi avec un jeu d’acteurs brillant et très théâtral.
L’opus de Lyes Salem a été financé par une production franco-algérienne. Le film marque peut-être la renaissance du cinéma algérien sur la scène international. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.
Toujours à l’affiche au Gaumont-Multiplexe
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