Souvent oublié de l’histoire puisque département de l’arrière, l’Hérault n’a pourtant pas été épargné par l’effort de guerre. L’Hérault, grâce notamment à la médiathèque et les archives départementales PierresVives, propose du 7 au 24 novembre diverses présentations pour (re)découvrir cette histoire.
Une application comme « outil de tourisme de mémoire »
Au delà des traditionnelles expos, conférences et spectacles qui commémorent le centenaire (voir programme ici) le département innove en créant l’application Hérault de Guerre (aussi accessible ici). Pourquoi une appli ? « pour fournir un outil innovant qui répond plus aux usages actuels, des jeunes en particulier, pour utiliser un moyen qui fait découvrir le territoire, ses lieux et son histoire, et pour montrer de façon plus attractive des documents d’archives » nous confie Annie Parmentier, directrice Médiation, Mémoire et Multimédia à la Direction générale Archives et Mémoire du Conseil départemental de l’Hérault.
Facile à utiliser, l’application pour smartphones et tablettes présente des documents d’archives reliés aux communes de l’Hérault. Annie Parmentier précise : « À chaque commune est reliée des images numériques de documents d’archives, de photographies, cartes postales, lettres, etc. Les images sont légendées et commentées. Les points peuvent être parcourus de manière thématique pour constituer des circuits de mémoire. L’application contient aussi des dossiers pédagogiques adaptés aux différents niveaux scolaires. Elle est conçue au départ comme un outil de tourisme de mémoire. »
La Grande Collecte : « un événement déclencheur »
Pour aboutir à une application aussi riche en documentation, il a fallu procéder à une longue collecte d’informations : « en gros, c’est un sujet qui nous monopolise depuis 5 ans, avec des pointes d’activités en 2014 et 2018, mais aussi un suivi régulier pour enrichir l’application, recevoir des contributions, accueillir des classes… » nous confie Annie Parmentier. Également conservatrice en chef du patrimoine, elle ajoute que cela a notamment été rendu possible grâce à la Grande Collecte. La Grande Collecte est une opération nationale invitant tous les Français à fournir aux archives tous les documents et objets en leur possession, portant sur la Grande Guerre. Pour la troisième fois, les Archives de France et la Bibliothèque nationale de France, organisatrices, ont choisi ce thème. La conservatrice ajoute que ça a été « un événement déclencheur qui a fait connaître à beaucoup d’administrés l’existence et le rôle de « passeur » des archives départementales ». Comprenons par « passeurs », les archivistes. Mais également une expérience pour les « passeurs » à qui cela « a montré, s’il en était besoin, l’attachement profond de la population à la mémoire de cette période ».
Pour l’Hérault, c’est une occasion de se rappeler des 137 000 héraultais qui sont partis au front. 14 000 d’entre eux n’en sont jamais revenus, comme le rappelle Kléber Mesquida, président du Département. Renaud Calvat, délégué à l’éducation et à la culture au Conseil départemental de l’Hérault ajoute qu’ils étaient « des pères de famille, des frères, des oncles… Nous voulions les incarner [parce que] derrière les noms gravés sur les monuments aux morts, il y a des gens morts pour la France ».
Hérault de guerre 14-18, c’est aussi un « ouvrage de 130 pages illustré par 250 images, extraites de l’application, pour garder une trace papier de la période. Ce sont deux approches complémentaires » explique Annie Parmentier, des archives de Pierresvives. Ce livre est une manière plus traditionnelle de commémorer le centenaire de 1914-1918. Informations pratiques : disponible en librairies et sur internet, 25 euros.Catégorie(s) :
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