« Le projet de Montpenhague consiste à relocaliser l’écologie pour l’ancrer davantage dans la vie quotidienne ». Julien présente cette initiative organisée, du 7 au 12 décembre, en parallèle au sommet international de Copenhague sur le réchauffement climatique. Il n’attend rien de cette réunion de chefs d’État: « Pour moi, ce sommet est joué d’avance. Il ne se passera rien à part quelques déclarations politiques. Ses questions ne se règlent pas là-haut ».
Pour les initiateurs de Montpenhague, la question écologique doit être réappropriée par tous. Des expérimentations existent déjà et doivent se diffuser pour permettre un véritable changement de société. Réparation de vélos, fabrication de lombri-compost, éco-bloc avec du papier récupéré ou projet de système d’échanges locaux (SEL), les idées ne manquent pas. Des conférences doivent également présenter les enjeux écologiques, au-delà du sommet climatique.
Tous les participants de Montpenhague ne remettent pas en cause le sommet international, jugé souvent superficiel et inefficace. Vincent, de Greenpeace (http://www.greenpeace.org/france/), estime indispensable d’ « aller voir les grandes instances internationales pour faire du lobbying afin d’obtenir des vraies mesures ». Cependant, cette démarche institutionnelle doit être articulée avec une « présence sur le terrain ». L’évolution de l’opinion demeure indispensable afin d’imposer aux dirigeants politiques de prendre des mesures concrètes. Avec Raphaël, il se tient derrière le stand de Greenpeace pour évoquer les différents enjeux autour du sommet climatique. Il souligne également l’impact de la déforestation sur le climat.
Michèle, étudiante en langues étrangères, s’arrête devant les tables d’informations. Elle porte un regard critique sur un sommet joué d’avance: « Copenhague ne me donne pas beaucoup d’espoirs car les gouvernements défendent des intérêts conforment à leurs économies nationales ». Elle semble plutôt pessimiste et regrette le manque d’ambition des dirigeants politiques: « Les propositions négociées ne sont pas à la hauteur des enjeux. Quant il y aura un désastre planétaire et humain, peut-être que les gouvernements vont devoir commencer à se bouger ».
Marie anime le stand de l’Ouvre-Tête (http://www.univ-montp2.fr/index.php?nivo0_id=5&nivo1_id=27&nivo=1&page=fiche&categorie=6&type=2&ficheid=22), une association étudiante qui participe à la réflexion sur l’environnement. Pour elle, Montpenhague doit permettre de « lancer la discussion et ouvrir le débat pour sensibiliser la population ». Elle ironise également sur le sommet international qui consiste à « prendre l’avion pour discuter du réchauffement climatique sans réaliser aucune action concrète ». Pour la jeune femme « il ne faut pas tout attendre des dirigeants ». Elle insiste sur la prise de conscience individuelle pour adopter des pratiques qui permettent la préservation de la planète. L’Ouvre-Tête doit également organiser des systèmes d’échanges locaux (SEL) et un grand marché fondé sur le troc et la récupération d’objets inutilisés.
Julien évoque également les perspectives après cette semaine de mobilisation qui initie « un espace de rencontres pour lancer des actions concrètes et organiser des alternatives locales ». L’imagination des organisateurs de Montpenhague ne semble pas s’épuiser: « une guérilla verte doit revitaliser l’espace urbain, un jardin doit être cultivé sur la Fac de Lettres, et les actions anti-pub doivent être relocalisées ».
La question de la décroissance alimente le débat devant le stand de l’Ouvre-Tête. Cette notion, souvent dénigrée, apparaît comme un projet politique intéressant pour les participants de Montpenhague. Mathieu critique la croissance économique. Il conteste l’ « amalgame entre croissance économique et progrès humain ». Il rappelle que « le PIB est un indice créé après la guerre mondiale pour évaluer la production nécessaire en période de conflit militaire ». Il propose « d’autres indices qui évaluent la qualité de vie plutôt que la capacité industrielle ». La notion de décroissance permet surtout de provoquer le débat. Pour Thierry, la décroissance permet de « vivre calmement, sereinement, à travers une simplicité volontaire ». Ensuite, il affirme: « une autre organisation sociale, qui part du niveau local, doit me permettre de décider de ma vie directement ». Cependant, Thierry souligne que « cette théorie se situe à l’inverse d’une religion ». Pour lui, chacun doit s’approprier cette idée et la concevoir différemment. La notion de décroissance illustre le projet de Montpenhague: « chacun doit se réapproprier sa vie et le mode d’organisation qui l’entoure ».
Appel national: http://relocalisonscopenhague.les-oc.info/
Programme de Montpenhague: http://www.ouvre-tete.fr/Montpenhague/