Juste avant de s’envoler de La Havane, le président brésilien Lula s’est exprimé sur sa rencontre de deux heures avec l’ex-dictateur cubain, aujourd’hui retiré du pouvoir pour problèmes de santé. « Je pense que Fidel est prêt à assumer de nouveau le rôle politique qui est le sien à Cuba. Avant d’ajouter que Castro, était d’une lucidité incroyable et avait une santé impeccable ». Alors que depuis un an et demi, les rumeurs sur l’état de santé de l’ennemi juré des Etats-Unis circulaient (entre mort cachée par les autorités et rétablissement proche), l’intervention de Lula figure comme la première laissant penser à un retour de Castro aux affaires politiques.
Les images de la rencontre entre Castro et le président brésilien sont les premières depuis la visite de Hugo Chavez sur l’île. Comme à l’accoutumée depuis ses soucis de santé, l’ancien chef de la révolution cubaine est apparu amaigri et habillé en survêtement. A la fin de cette seconde visite officielle à Cuba, Lula n’a pourtant pas convié Fidel mais Raul à venir au Brésil en février pour le Carnaval de Rio.
Fidel Castro : « Je n’ai pas la capacité physique pour parler en public »
L’annonce faite par Lula à l’aéroport José Marti de la Havane à l’égard du convalescent a fait réagir l’intéressé. Dans un article publié mercredi 16 janvier dans la presse cubaine, Castro explique qu’il « n’a pas la capacité physique pour parler en public ni même aux voisins de son quartier ». Le leader cubain de 81 ans confie qu’il « fait ce qu’il peut », c’est-à-dire écrire. « C’est pour moi une expérience nouvelle. Ce n’est pas la même gymnastique d’écrire que de parler. Aujourd’hui que je dispose de plus de temps pour m’informer et réfléchir sur ce que je vois, écrire me semble plus facile. » L’homme, convalescent depuis 17 mois, semble contredire les propos du président brésilien.
Candidat aux législatives de dimanche
Or, Fidel Castro figure sur les listes électorales pour l’élection dimanche 20 janvier où il se présente pour être député à l’Assemblée Nationale cubaine qui forme le Parlement monocaméral cubain. Comme le souligne la presse vénézuélienne et brésilienne, cet événement conforte l’hypothèse d’un retour à la tête de l’Etat cubain. En effet, être élu député représente une étape indispensable vers le pouvoir. C’est parmi les députés que sont choisis les membres du Conseil d’Etat. Or le président du Conseil d’Etat est également le chef de l’Etat et du gouvernement. Un poste que Castro occupait depuis 1976.
