« Il y a quatre ans, je naviguais en Méditerranée. Nous regardions les constellations et a germé dans ma tête l’idée de réaliser un film sur les prémices de l’astronomie antique » a déclaré Alejandro Amenabar hier soir sur la scène de l’Opéra Berlioz du Corum.
Quatre années après Mar Adentro, le réalisateur, madrilène d’adoption, s’illustre en réalisant une véritable fresque antique contrastant avec sa filmographie.
Agora, a été acclamé par un public montpelliérain conquis par l’histoire d’Hypathie, mathématicienne et philosophe grecque, au coeur d’une Alexandrie déchirée par les luttes religieuses entre païens, chrétiens et juifs.
Le film a le mérite de revenir sur l’avènement du christianisme dans la cité d’Alexandrie, qui voit disparaître sa grande bibliothèque. A renfort d’un budget de 73 millions de dollars, Amenabar n’a pas lésiné sur les effets visuels, les décors grandiloquents et les massacres plus vrais que nature. Témoin d’une violence propre aux grands changements politico-historiques, Hypathie s’inscrit comme une héroïne pour qui la raison doit rester supérieure aux dogmes religieux.
Le festival s’est donc ouvert sous d’excellents auspices, présageant d’autres belles surprises dans les jours à venir.