Don du sang, don de soi

Par le 18 décembre 2007

Un après-midi avec une équipe de l’Etablissement français du sang de Montpellier.

« Ici vous pouvez donner votre sang ». Par cette inscription simple, écrite en rose sur ses camions blancs, l’Etablissement français du sang (EFS) invite les passants de l’Esplanade Charles-de-Gaulle à venir passer quelques minutes avec son équipe.
Ce vendredi après-midi, assis sur des chaises sous les arbres, des jeunes attendent leur tour. Avant le don, il faut remplir un formulaire, comprenant une cinquantaine de questions concernant l’état de santé, la prise de drogue éventuelle ou les rapports sexuels. David, 20 ans, boit un café pour patienter. Il explique, avec une pointe de fierté : « j’ai un sang spécial O+, je peux donner aux nourrissons ». Aujourd’hui, c’est Loraine, jeune médecin, qui accueille les donneurs, dans son minuscule bureau à l’intérieur du camion, pour l’entretien pré-don. Elle vérifie leur tension artérielle et leur état de santé général. Elle seule connaît leurs informations personnelles car le don est anonyme. Après cet échange d’une dizaine de minutes, arrive l’objet tant redouté : l’aiguille. Les infirmières, Clotilde et Carine rassurent les plus angoissés et plaisantent avec les autres. Elles s’occupent, également, de piquer les volontaires et vérifient que les poches d’environ 460 ml de sang se remplissent bien. Une ambiance chaleureuse règne dans ce petit camion et la musique à la radio permet à tout le monde de se détendre. Sur une table, au fond du camion, des gateaux, du pain et des boissons attendent les donneurs. Il est important de bien boire et manger après avoir donné son sang. Denis, qui s’occupe des collations, leur offre même avant de partir un sachet de biscuits, pour les remercier d’être venus.

Donner pour être utile

Clotilde a travaillé pendant quinze ans au bloc opératoire. Depuis le mois de juin, elle sillonne les routes avec cette équipe de l’EFS. Elle avoue que la souffrance des personnes lui pesait à l’hôpital. « Ici, on a une mission humanitaire » précise-t-elle. Le sentiment d’être utile est partagé par tous. Christiane, 54 ans, donne depuis vingt-cinq ans. Elle est convaincue du bien qu’elle peut faire, que « c’est une bonne action ». Dehors, des rires retentissent. Un groupe de jeunes étudiantes s’amuse en remplissant leur formulaire. Pour Blandine, 19 ans et Séverine, 18 ans, c’est la première fois. « Je voulais donner depuis un moment mais je n’avais jamais eu l’occasion » raconte la première. « C’est pour la bonne cause » ajoute la seconde.
Aujourd’hui, une quarantaine de personnes est venue donner son sang. En cette période de pénurie, elles ont accepté de perdre une demi-heure de leur temps pour peut-être sauver une vie.

« Des gens de tous les âges viennent donner leur sang »

Interview de Denis qui s’occupe du secrétariat et des collations dans les camions de l’EFS de Montpellier

Où se déroulent les collectes de sang ?
Pour les collectes mobiles, nous nous déplaçons à Montpellier et dans toutes les villes de l’Hérault et du Gard. Trois camions se déplacent chaque jour. Une navette vient chercher les poches de sang récoltées, à la fin de la journée, et les emmène au centre de Toulouse pour leur traitement. L’EFS de Montpellier reçoit également les donneurs en
semaine.

Qui vient donner ?
Des gens de tous les âges viennent donner leur sang. La fréquentation est stable depuis plusieurs années. Mais je remarque que, dans le sud de la France, des familles entières sont donneuses.

Quels sont les sites où les donneurs sont les plus nombreux ?
L’Esplanade Charles de Gaulle est un endroit stratégique. Il y a beaucoup de passage. Nous y restons souvent deux semaines au moment des vacances. Les gens voient le camion en marchant et cela les incite à donner. Pendant les vacances d’été, entre le 15 juillet et le 15 août, nous nous postons prés des plages. Les personnes sont détendues, ont le temps et elles sont dans de bonnes conditions pour venir nous voir.

En quoi votre métier est-il important ?
Je m’occupe des collations qui sont offertes à la fin des dons. Chacun repart avec un sachet de biscuits après avoir bu et mangé. Le plus important c’est que les gens reviennent et pour cela il faut qu’il passe un moment agréable.

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