Quand on demande à Korbo comment sera le prochain album de Fanga, il répond : « on n’aura pas d’excuses ». Le groupe, basé dans la région de Montpellier, va peaufiner les morceaux jusqu’en septembre prochain, avant d’enregistrer. « On aura vraiment le temps de travailler …] ça va être vraiment du Fanga. Plus que ce qu’on a fait avant. » Intrigant. Il va falloir patienter pour le découvrir. Mais pour les plus curieux, Korbo lève un peu le voile : hip-hop, mandingue, influence [« Ghana soundz », voilà quelques ingrédients du futur album.
Korbo baigne dans la musique depuis tout jeune. Son père gérait une boîte de nuit au Burkina Faso. Le chanteur est arrivé en France à l’age de dix ans. La rencontre de Korbo et du producteur de hip-hop Serge Amiano a donné naissance à Fanga et un premier album en 2004 : « Afrokaliptyk ». Depuis, le groupe a évolué.
L’originalité de Fanga ? « Notre côté électronique, qui vient du hip-hop. Et le « spoken word », ce parlé-jeté avec le public ». En concert, Korbo se veut « explicatif », il discute avec le public. Pour que celui-ci comprenne les textes souvent en anglais ou en dioula. Et sur le deuxième et dernier album sortit en juin 2007, «Natural Juice» [ Le titre « Natural Juice », du même nom que l’album, figure sur la dernière compilation « NovaTunes» (1.7). Et l’album devrait bientôt ressortir avec des bonus vidéo, et des morceaux remixés. Dont un en featuring avec le chanteur anglais du groupe Flox (du même label que Fanga, Underdog Records)]], on découvre de belles rencontres avec entre autre [Tony Allen [[Sur le 2eme morceau de l’album : « Crache La Douleur »]], celui qui a inventé la rythmique afro-beat. Pour ces différentes raisons sans-doute, le CD se vend bien : « une reconnaissance du public. »
Pour beaucoup de gens, « afro-beat » ne veut rien dire. Korbo regrette le manque de groupe de ce genre musical en France et même dans le monde : « seulement une dizaine tournent. Pourtant cette musique se doit d’être montrée, écoutée. Il y en a peu de militantes comme le reggae, et à une certaine période le hip-hop. »
Korbo tente de délivrer des messages à travers l’afro-beat. « Ce que Fela disait dans ses textes, j’y accorde beaucoup d’importance mais ce ne sont pas mes propos. Lui a les siens, car il a vécu au Nigéria. Moi c’est autre chose. » A ses débuts hip-hop, ses textes portaient déjà sur les conditions de vie, l’âme humaine. Il continue toujours. Selon lui, « on ne peux pas se plaindre du monde dans lequel on vit puisque c’est nous qui le façonnons. Si on laisse faire d’autres personnes qui ne nous plaisent pas, c’est notre faute. C’est un peu ce que je retranscris dans mes textes». Korbo « espère être militant, à sa manière ».
« Le groupe Fanga, c’est une tripoté d’égos surdimensionnés », ironise Korbo. En tout cas, lui, il cache bien son jeu. Les autres aussi sans doute.
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