Le mois de mars, une période solidaire à la faculté de Droit et de Science-politique

Par le 7 mars 2017

Pour la journée internationale du droit des femmes, mais plus largement tout le mois de mars, un groupe d’étudiants en science politique organise l’opération « Périodes Solidaires ». L’objectif ? Récolter des produits hygiéniques féminins et sensibiliser les montpelliérains aux problématiques particulières des femmes sans abris. À cette occasion, nous sommes allés poser quelques questions à Ismaël Benmansour, l’un des étudiants à l’origine de cette action citoyenne.

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En quoi consiste l’opération « Périodes Solidaires » ?

C’est une collecte de produits hygiéniques autour de lieux stratégiques (universités, centres commerciaux). On va aborder les gens pour récolter des produits mais aussi pour les sensibiliser aux difficultés particulières que rencontrent les femmes sans abris et dans le besoin. On a donc un double objectif, à la fois d’action concrète et de sensibilisation.

Comment seront redistribués les produits collectés ?

Nous allons donner les produits récoltés à l’association Jeunesse S’engage pour les mettre à disposition des femmes sans abris lors des maraudes qu’ils organisent toutes les semaines. C’est une association qu’on connaissait déjà pour beaucoup d’entre nous. Certains avaient déjà participé aux maraudes citoyennes et c’est là que l’on s’est rendu compte de la problématique de l’hygiène des femmes dans le besoin.
Par la suite le surplus sera donné à d’autres associations comme le Secours Populaire, le Samu social et le CORUS (foyers d’hébergement). On va fonctionner sous forme de kits de produits avec d’abord les produits considérés comme étant de première nécessité avec les tampons et les serviettes hygiéniques, mais on a aussi ouvert notre récolte à d’autres produits comme des brosses à cheveux ou des rasoirs.

Avez-vous contacté et vous êtes vous associés avec des associations féministes ?

Oui en ce moment on est en relation avec Osez le féminisme 34. On va partager un stand avec ce collectif sur la Place de la Comédie le 8 mars à l’occasion du village des associations afin de faire une récolte, ce qui est la finalité matérielle. À côté de ça, on a aussi une finalité immatérielle et qui rejoint ce qu’elles défendent au sein de leur association, qui est d’éveiller les consciences sur cette problématique.

Les femmes sans-abris et dans le besoin sont-elles facilement réceptives à des actions comme la vôtre qui touchent à leur intimité ?

Oui, bien sûr ! Je pense que quand l’on est dans l’urgence et dans l’impératif, on rentre plus facilement dans l’intime.

Quel message voulez-vous faire passer avec votre action au sein de la fac de droit et plus largement des milieux étudiants ?

La philosophie de Jeunesse S’engage s’inscrit à la fois dans l’action concrète, mais aussi dans l’éveil des consciences des citoyens. C’est pour cette raison qu’on s’est associés avec eux. Nous sommes tous étudiants en science politique, certains avaient déjà des engagements civiques, et on voulait faire un projet qui ait un lien avec l’humanitaire. Il suffit de faire une maraude pour se rendre compte de l’importance de ces problèmes liés à l’hygiène des femmes donc on a décidé de faire un projet dans ce sens là. Il y a une nécessité de mobilisation sociale autour de ces problématiques. C’est pour cela qu’on va dans des centres commerciaux, au Polygone, à Port Marianne, qu’on va dans des facs comme à la fac de droit et à Paul-Valéry. On est un groupe de huit garçons et on agit pour une cause qui concerne les femmes. Cela prouve bien que le fait de se soucier de la condition de la femme, ne doit pas être la chose des femmes mais la chose de tout le monde.

Quels retours avez-vous sur votre action pour le moment ?

On a lancé une page Facebook et on a tout de suite pu constater qu’elle faisait écho. Ce n’est pas forcément la première chose à laquelle on pense lorsque l’on évoque les conditions de vie des sans abris. Il faut être confronté à l’expérience des sans-abris pour se rendre compte qu’il y a bien sûr la nécessité de se nourrir, mais aussi le souci de l’hygiène. Et en l’occurrence, acheter des produits hygiéniques féminins c’est un coût énorme pour des gens qui n’ont pas grand chose.

Quels sont les événements à venir ?

On a commencé l’opération ce dimanche et on espère pour tout le mois de mars. La récolte se fait sur plusieurs jours, initialement elle devait se faire sur la journée du 8 mars mais on a étendu notre action sur tout le mois de mars pour pouvoir toucher et mobiliser plus de gens. La journée de la femme n’est finalement qu’une journée symbolique pour lancer l’opération, mais on va faire en sorte de récolter et de sensibiliser tout le mois de mars. En plus du stand sur la Place de la Comédie le mercredi 8 mars, on sera au Polygone et à la Fac de droit et de science-politique. Pour la suite, le samedi 18 mars au Carrefour de Lattes et au Monoprix de Port Marianne.

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à propos de l'auteur

Auteur : Théo Meunier

De ma Bretagne natale à Montpellier en passant par les rives du Bosphore. Du droit à la science politique en passant par la sociologie. C'est ce parcours aussi alambiqué qu'épanouissant qui me mène aujourd'hui à étudier le journalisme. Côté passions je ne sais choisir entre un couplet de Nas et un contrôle de Zidane. C'est d'ailleurs d'abord via mon intérêt pour les presses musicales et sportives que m'est venu l'envie de devenir journaliste. Faire de ces passions un métier par procuration. Décrire les émotions qu'elles procurent, étudier leur complexité et apporter un regard critique, des envies qui se transforment rapidement en projet. Côté centres d'intérêt disons la politique. C'est vrai et en plus ça fait sérieux. Assez tôt attiré par le sujet, j'ai cultivé cet intérêt jusqu'à finalement l'étudier en me détournant de mon parcours initial d'apprenti juriste. A Rennes d'abord puis à Istanbul donc, pour une année de découvertes et d'enrichissement qui m'a ouvert à d'autres sujets et problématiques. Désormais à Montpellier j'essaie d'assembler le tout en apprenant le métier qui le permet.