Méziane Belkacem est le premier à être interrogé par la cour d’assises de Carcassonne. Il déclare avoir accepté de tuer pour M. Bissonnet, son employeur, par pitié pour celui-ci. Première contradiction, relevé par l’avocat de M. Bissonnet, Maître Darrigade : comment commettre un crime par pitié pour un homme dont il était admiratif ? Méziane Belkacem ajoute qu’il s’agissait pour lui d’un travail. Comment croire au fait que l’ouvrier considère un meurtre comme un travail banal ?
M. Belkacem affirme qu’il ne connaît pas les armes. Lors de son service militaire, il pliait les parachutes. Pourtant, l’homme a été au centre de tir. Il a donc forcément suivi le cours obligatoire d’initiation aux armes.
Contradictions aussi au sujet du couple que formait les Bissonnet. Laurence Lacroix, amie de Jean-Michel Bissonnet, comparait en tant que témoin. Selon elle, le couple était très harmonieux. Mais elle ajoute que Bernadette Bissonnet était très présente dans les affaires de son mari au point d’être souvent sur le lieu de travail de celui-ci. Ces remarques sont relevées par les avocats qui alors ne manquent pas de l’interroger sous tous les angles. Dans quelle mesure Bernadette Bissonnet était-elle impliquée ? Destabilisé, le témoin explique que pour elle l’attitude de Mme Bissonnet était tout à fait normal.
Lors d’un autre témoignage, une amie du couple affirme d’abord que ce dernier paraissait heureux. Puis elle souligne que, lors d’une discussion anodine avec Bernadette sur le mariage des jeunes, celle-ci a dit à son mari : « Tu sais bien qu’on a pas d’amis ». Elle confie ensuite une déclaration de M. Bissonnet : « Pour moi, le week-end est réservé à la famille ». Les avocats vont alors insister sur l’importance de la famille chez les Bissonnet.
Et lorsque les contradictions viennent à bout de l’argumentaire, le témoin, Courtine, ami d’Amaury d’Harcourt, se défend avec un « je ne sais pas » naïf. Selon lui,
M. d’Harcourt lui aurait raconté que M. Bissonnet voulait tuer sa femme. Maître Darrigade fait alors se confronter les deux hommes. Amaury d’Harcourt décrit la version inverse : Courtine lui aurait confié avoir entendu que
M. Bissonnet voulait assassiner son épouse. Mis devant le fait accompli, Courtine répond :« je ne me souviens pas ».
Le procès semble loin d’être fini. La justice connaîtra-t-elle un jour la vérité sur cette affaire dans laquelle il semble très difficile de démêler le vrai du faux ?
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