Le conseil d’administration des Amis du Monde diplomatique doit désormais valider la candidature de Serge Halimi lors d’une réunion le 25 janvier. Le journaliste sera définitivement élu, seulement après que le conseil de surveillance de la SA Le monde diplomatique se soit prononcée.
Plusieurs candidats dont Alain Gresh, rédacteur en chef du mensuel jusqu’en décembre 2005 et longtemps considéré comme le probable successeur, ont été récusés à l’occasion de tours de scrutins précédents. Intéressé par le poste Maurice Lemoine, l’actuel rédacteur en chef s’est finalement retiré de la compétition.
Le groupe Le Monde détient 51% des parts du Monde diplomatique. Et c’est peut-être là que le bât blesse. Serge Halimi n’apparait pas comme le favori de la direction du Monde. La désignation du journaliste controversé surprend en raison des critiques qu’il développe vis-à-vis des grands médias français. Ses ouvrages phares, « Les nouveaux chiens de garde » en 1997 puis, « Le grand bond en arrière » en 2004 mettent à plat les liens entre journalistes, hommes politiques et groupes industriels ou financiers. Serge Halimi, dans son premier ouvrage faisait notamment référence à Jean-Marie Colombani, alors directeur du Monde.
Le 19 décembre, une nouvelle période de turbulence secoue le quotidien : le directoire démissionne après le refus de la Société des rédacteurs du Monde d’approuver le projet de budget 2008. Un évènement qui accentue le flou rencontré par les deux journaux et que Serge Halimi observe d’un œil attentif.
Le journaliste a participé à l’animation du site de l’Acrimed qui propose, comme son nom l’indique, une action critique des médias. Le site n’évoque pas le changement de direction au Monde diplomatique. Peut-être de quoi illustrer la notion de « journalisme de révérence » développée par Serge Halimi.
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