Serre amazonienne : un petit coin de paradis

Par le 13 décembre 2007
Au détour du chemin, cette grenouille dévoile ses alcaloïdes toxiques

Se retrouver au beau milieu de la forêt amazonienne sans quitter le sol français, c’est le pari audacieux qu’a réussi le parc zoologique du Lunaret à Montpellier. « C’est apaisant et très relaxant » répète Marie, 26 ans, enceinte de huit mois. Plus sa grossesse avance et plus elle recherche du calme : « seulement, à Montpellier, il est très difficile de se balader dans un petit coin de paradis verdoyant ». Elle a trouvé son bonheur en visitant la nouvelle serre amazonienne située au Lunaret, qui a ouverte au printemps dernier. À quelques minutes du centre ville, la serre est ouverte tous les jours moyennant un prix d’entrée raisonnable (3 à 5 euros). Toutes sortes d’animaux et de plantes amazoniennes sont présentées le long d’une balade durant environ une heure.

L’entrée dans la serre procure une sensation « bizarre », explique Marie, encore sous le coup de l’émotion. L’univers humide et le bruit des cascades d’eau, mélangés aux cris et chants des différentes espèces d’animaux, transportent le visiteur en Amazonie en un rien de temps. « Dès que je suis entrée, j’ai oublié la vie à l’extérieur, surtout le mauvais temps automnale. J’en ai presque oublié que je pouvais accoucher d’un moment à l’autre ». Le visiteur se retrouve bel et bien transporté dans un autre univers, alors qu’il se situe dans une serre d’à peine 2 600 m2, au beau milieu de la capitale héraultaise.

Au détour du chemin, cette grenouille dévoile ses alcaloïdes toxiques

Il faut dire que chaque centimètre carré est exploité au mieux afin de reconstituer le même habitat qu’en Amérique Latine. Le visiteur déambule le long d’un parcours de 300 mètres représentant l’écosystème amazonien. Le sentier permet de découvrir des poissons aussi fabuleux que les poissons chat rouges ou les caïmans à lunettes. Il peut aussi se frotter contre des immenses boas constricteurs ou tout simplement contempler de petites grenouilles bleues. Mais la serre permet surtout de voir des animaux rarement détenus en captivité. Il en va ainsi du tatou à six bandes ou du grand fourmilier qui peut manger jusqu’à 35000 fourmis en une seule journée. En tout 15 espèces de mammifères, 19 d’oiseaux, 11 de reptiles, 3 de batraciens, 11 de poissons, et 2 d’insectes et d’arthropodes y sont hébergées.
Une leçon d’écologie

Outre le sens pédagogique, la visite trouve aussi un but civique. Elle se termine en effet par un rappel écologique difficile à entendre. Chaque minute, une surface égale à sept terrains de football disparaît dans la forêt amazonienne. L’exposition explique que l’agriculture et la déforestation représentent les premières causes de disparition du poumon de la planète. Elle pointe le doigt sur la menace que représente l’humain pour la terre. À cet instant, le visiteur ressent alors inévitablement un sentiment de culpabilité. C’est pourquoi des conseils pratiques sont donnés pour que chacun puisse, de son côté, oeuvrer pour la conservation de la forêt.

Même si ces gestes quotidiens sont connus de tous, l’impact de la visite dans la serre leur donne d’un sens particulier. Marie termine d’ailleurs le parcours un peu déboussolée. En tout cas, elle est fin prête à prendre au sérieux le problème de l’écologie : « A partir d’aujourd’hui, je vais éteindre mes appareils électriques au lieu de les laisser en vieille et utiliser des lampes à basse consommation ». En quittant la serre, Marie regarde son ventre : « Je dois bien ça à ma fille ».

Morin-Feyssac Sophie

Info pratiques :
Ouverture tous les jours de 9h à 18h
Adresse : Parc zoologique du Lunaret, 50 avenue d’Agropolis – 34 090 Montpellier
Bus : n°9  » la navette « , direction Agropolis, arrêt  » zoo « .

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à propos de l'auteur

Auteur : Sophie Morin-Feyssac

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