La politique de l’agglomération qui favorise les transports en commun, vire au cauchemar pour les automobilistes montpelliérains.
« Le centre ville en voiture, j’évite de m’y aventurer. C’est un vrai casse-tête! » confie Edouard Pareyre, étudiant en alternance à l’ESICAD. Résidant derrière la place de la Comédie, il a la chance d’avoir un parking privé dans son immeuble, privilège qui n’est pas le cas de tout le monde. Le manque de place dans l’hypercentre montpelliérain est une des raisons qui pousse les résidants à déménager dans des quartiers périphériques. Lois Burle, habitant aux Arceaux explique : « je cherchais un logement dans l’Ecusson mais j’ai du me rendre à l’évidence : un appartement avec un garage est impossible à trouver et les abonnements au parking sont bien trop chers » . S’il existe des réductions pour les résidants permanents, les tarifs des parkings restent élevés : entre 51 euros par mois aux Arceaux et jusqu’à 173 euros pour celui de la Comédie. Un budget énorme pour la plupart des habitants en majorité des étudiants, comme le confirme Coralie Daube en master à Sup de Co « je suis obligée de prendre le tram pour aller en cours sinon entre les embouteillages et les feux rouges je peux perdre facilement trente minutes, quand j’en mets quinze en tramway » . Face aux difficultés, une autre alternative à la voiture s’est imposée : « En moto, on circule facilement et en plus on ne paie pas le stationnement » explique Maxime Huet étudiant à la faculté de droit qui a cédé aux sirènes du deux roues face à la galère du stationnement en ville.
Les zones de stationnement face à l’insécurité.
« On laisse nos voitures dormir dehors toute l’année, c’est obligé qu’à un moment donné elles se fassent vandaliser ! » s’énerve Laurent Salinas. Non seulement les places sont difficiles à trouver, mais en plus les habitants ne sont pas à l’abris des détériorations gratuites de véhicules : « encore l’année dernière on a rayé toute la peinture du côté gauche de ma voiture c’est un phénomène fréquent » continue Laurent qui réside dans le quartier Antigone. Selon lui, bris de glace et vols sont monnaie courante tout au long de l’année. Le problème de l’insécurité et du vandalisme sévit aussi à Figuerolles où le véhicule de Pauline Chabanis a été dérobé puis brûlé au mois d’octobre dernier. « Je me gare dans un petit parking public parce que les stationnements privés sont beaucoup trop chers, mais comme il est entouré d’immeubles tout le monde peut y faire ce qu’il veut sans être inquiété par les patrouilles de police qui de toute façon ne s’aventurent pas souvent dans le quartier » .
La Tam en situation de monopole sur les transports de l’agglomération.
Tramway, bus et vélos en libre service, dans le domaine des transports en commun l’entreprise des Transports de l’Agglomération de Montpellier (TAM) est partout. Plus étonnant encore, lorsqu’il s’agit des zones de stationnement et même de certains parkings souterrains, là encore on retrouve la présence de la TAM. Avec sept parkings en centre ville et dix « parkings tramway » en périphérie c’est une situation de quasi monopole que l’on peut noter sur l’ensemble de la ville.
D’ailleurs la mairie n’hésite pas à afficher son « étroite collaboration avec la TAM stationnement» . Cette dernière contactée par mail ou téléphone n’a pas souhaité répondre à nos questions. Mais derrière une volonté affichée de préserver l’environnement ou de se soucier de la tranquillité de ses riverains, la vraie question qui se pose est celle de la main-mise de la société sur les modes de transports dans l’agglomération.