Une mise au point de dix ans a été nécessaire avant de dévoiler ce mardi le prototype de l’AGV (Automotrice à Grande Vitesse). A la différence de son ainé de 27 ans, le TGV, la motorisation est répartie sur toutes les voitures et non plus en tête ou queue du train, accroissant considérablement l’espace et nombres de places. La modulation de la longueur des rames est flexible et peut donc se constituer de 7 à 14 voitures (250 à 650 places). La conception de l’AGV avec des moteurs à « aimants permanents » permet d’un point de vue environnemental, une réduction de la consommation d’énergie de près de 15%. Sa vitesse commerciale de 360 km/h dépasse de 40 km/h son prédécesseur.
Les innovations technologiques de cette quatrième génération de TGV (marque déposée par SNCF) ont permis au groupe français Alstom de décrocher un premier contrat. Premier acheteur : l’entreprise privé italienne NTV ( nuovo Trasporto Viaggiatori) dont la commande de 25 rames accompagnée d’un contrat de maintenance sur 30 ans se monte à 1, 5 milliards d’Euro. La livraison de ces premières rames AGV est prévue à partir de 2010 et sa mise en circulation pour 2011.
Alstom ne compte donc pas en rester là. Son projet est ambitieux : l’entreprise veut exporter l’AGV à un niveau international. Certains pays seraient déjà intéressés par l’AGV, comme le Brésil, la Californie, la Chine, l’Inde et le Vietnam.
Mais la concurrence est rude dans la fabrication de trains à grande vitesse : le groupe aéronautique et ferroviaire canadien Bombardier dispose du Zefiro et le groupe allemand Siemens de l’Ice.
Alstom souhaiterait remporter LE contrat avec la SNCF (en vue de leurs prochains appels d’offre pour renouveler les rames de TGV) sur ces autres concurrents . Le montant total avoisinerait les 10 milliards d’euros.