Aux encablures de la région des Grands Lacs, une maladie génétique, touchant un nouveau né sur 3000, donne lieu à d’incroyables légendes. L’absence de pigmentation de la peau, des cheveux et des poils caractérisant l’albinisme, a suscité la curiosité et entraîné une mystification de ces hommes blancs, nés de parents noirs. Selon les régions, ils sont considérés comme des mi-dieux, dotés de pouvoirs surnaturels ou reflets de bienveillance. Mais rapidement les croyances ont pris une tournure horrible. Ainsi, des sorciers, principalement originaires de Tanzanie, se sont alors lancés dans la confection de gris-gris et de potions à base d’organes d’albinos. Chance, jeunesse éternelle, gage de fortune, les mythes ont rapidement suscités la folie dans cette région fortement défavorisée, et traumatisée par la guerre civile. Aujourd’hui, les albinos sont pourchassés et leur chair se négocie à prix d’or.
Selon les sources, entre 30 et 50 albinos ont déjà été retrouvés mutilés dans ce pays.
Migration vers le Burundi
Le gouvernement Tanzanien a rapidement condamné ces crimes rituels et instauré une protection draconienne des albinos. Service d’escorte des enfants à l’école, surveillance systématique de leur maison, un parlementaire albinos a même été chargé de régler cette question.
Dans la foulée, plusieurs sorciers et trafiquants furent arrêtés et condamnés à mort. Face au renforcement des mesures, les charlatans ont alors migré vers l’Est, au Burundi, où aucune mesure n’est encore prise pour contrer l’ampleur du phénomène.
Depuis le début de l’année, sur les 150 albinos que compte le pays, 5 ont d’ores et déjà été retrouvés mutilés et un sixième est porté disparu.
Le phénomène semble aujourd’hui dépasser les frontières de ces deux pays. Au Kenya, une femme victime de cette maladie a été retrouvée, langue, yeux et seins arrachés en mai dernier.