La St Valentin comme synonyme de mondialisation
Tantôt considérée comme une fête chrétienne, tantôt inspirée de mythes païens, la perception de la St Valentin a considérablement changé ces dernières décennies. Dans la pratique, l’échange de cadeaux, de billets doux et les invitations au restaurant correspondent à l’expansion d’une société commerciale, où les loisirs trônent désormais en maître. L’Europe, les Etats Unis d’Amérique et le Japon arrivent en tête des pays participant à l’évènement. Sur un blog iranien, Ghazale, 19 ans, refuse de ne pas participer à cette célébration de l’amour sur le seul principe qu’il s’agisse d’une pratique étrangère importée. «Je ne crois pas aux frontières qui séparent différentes parties du monde. Une bonne tradition peut devenir universelle»
Une atteinte aux bonnes mœurs?
Yémen. Un avis qui n’est pas partagé de tous. Une jeune yéménite, étudiante sur Montpellier, nous assure que, contrairement aux idées reçues, il n’est pas interdit de fêter la St Valentin dans son pays. « Comme en France, on peut trouver dans les magasins des cadeaux, de la couleur rouge. Les gens marchent avec des bouquets de fleurs. » Une liberté qui n’est pas totale cependant. «En tant que musulmane, je pense que seuls les couples mariés peuvent la fêter. » Cheikh Hamoud al-Tharihi, vice président d’un « comité pour la promotion de la vertu et la prévention du vice » n’apprécie pas l’internationalisation de ces pratiques. «Le Yémen est le pays de la foi et de la sagesse. Mais avec la mondialisation, notre pays a subi une invasion d’immoralité ».
Arabie Saoudite. En matière d’ordre moral et de vertu, l’Arabie saoudite arrive en tête lorsqu’il s’agit de réagir à des pratiques courantes banalisées dans d’autres pays. Cette monarchie absolue, contrôlée par la famille Saoud depuis plus d’un siècle, combat la pratique de la St Valentin depuis plusieurs années. La constitution du pays puise ses principes dans le Coran et la Sunna. En résumé, aucune manifestation ou culte d’une autre religion n’est accepté sur ce territoire. Ceux qui tentent d’exprimer une opinion contraire sont passibles d’emprisonnement ou de peine de mort. On comprend facilement, dans ces conditions, que la St Valentin n’y soit pas à l’honneur.
Une question de choix. Point d’amalgame cependant, la pratique de la St Valentin est avant tout une affaire de choix. Manon, jeune convertie à l’Islam, ne s’oppose pas à cette célébration. « Aucun pays arabe n’est l’exemple absolu d’une application juste de cette religion. La fête me laisse plus ou moins indifférente mais interdire de la fêter ne laisse plus le choix… et ça, ça me dérange. »
Elle finit par nous assurer qu’il existe plusieurs manières de lutter contre cette pratique en somme. « Se contenter de trouver cliché et dépassé cette fête commerciale est suffisante. »