L’avis d’un juriste, Moustapha Kamara: «Trop de flou»
Récompensé pour son ouvrage Les opérations de transfert des footballeurs professionnels (Editions l’Harmattan, 2007), ce spécialiste en droit du sport regrette amèrement que le droit des contrats ne soit pas respecté lors des opérations de transferts de joueurs. « Un transfert est une cession de contrat où les trois parties (les deux clubs et le joueur) doivent donner leur consentement. Dans les faits, ce n’est pas encore appliqué. Les clubs imposent les conditions de transfert de manière unilatérale. Les joueurs n’ont rien à dire et sont traités comme des marchandises. Ce sont des salariés comme les autres, ils ont des droits. Il n’y a pas de qualification juridique, ce qui explique tous ces bras de fer interminables. »
De son côté, l’instance dirigeante, la FIFA, n’offre aucune solution. « Dès qu’il y a un problème, la FIFA règle particulièrement le problème et non de manière globale. De plus le règlement de la FIFA est en contradiction avec les tribunaux nationaux. Du coup, on ne sait pas quelle juridiction appliquer et chacun fait comme il veut. »
L’avis d’un agent de joueur, Claude Cauvy: «C’est tendu!»
Agent de joueurs Fifa, l’homme participe à nombreuses transactions entre la France et la Liga espagnole. « Le football a atteint un tel niveau économique et médiatique qu’aujourd’hui, les transactions entre joueur, agent et clubs sont de plus en plus tendues. D’une part, les joueurs sont de plus en plus informés, conseillés, dans leurs carrières. D’autre part, la FIFA ainsi que les syndicats de joueurs ont peu à peu apporté beaucoup de modifications aux statuts, afin que les joueurs aient plus de facilités pour sortir de leurs contrats. Mais certains agents s’en servent avec exagération. »Claude Cauvy va dans le sens de Moustapha Kamara concernant l’harmonisation des règlements entre pays. « Une harmonisation est obligatoire à très court terme, afin
d’éviter de plonger le football européen dans un chaos total. L’Espagne connaît aujourd’hui une situation très grave économiquement parlant et pourtant ses clubs continuent à recruter dans les plus grands clubs de la planète. Alors qu’en France, la DNCG contrôle sans relâche les clubs. »