L’Italie est toutefois coutumière de ces crises. En cinquante ans, un seul gouvernement est allé au bout de la législature de cinq ans : le cabinet Berlusconi, de 2001 à 2006.
Pour sortir le pays d’une crise morale et économique, les Italiens devront choisir entre deux personnalités que presque tout oppose : un homme d’affaires richissime, Silvio Berlusconi, et un professionnel de la politique, Walter Veltroni.
C’est la première fois que « Il Cavaliere » affrontera, à 71 ans, un homme nettement plus jeune que lui, puisque l’ex-maire de Rome est âgé de 52 ans. Une génération de différence et des parcours antinomiques.
Vieux routier de la politique, Veltroni s’est engagé dès les années 1970 dans les jeunesses communistes. Il a accompagné toutes les mues de la gauche, jusqu’à la création du Parti démocrate à l’automne, dont il a pris la tête. Berlusconi n’est entré en politique qu’en 1993. Mais il lui a suffi d’un an pour remporter dès 1994 les élections et devenir chef du gouvernement. Très discret sur sa vie privée, « l’intellectuel de gauche » qu’est Walter Veltroni pourrait l’emporter. Mais son Parti Démocrate (PD, centre-gauche) est donné perdant dans les derniers sondages contre le Peuple de la liberté (PDL, droite), la nouvelle formation de l’«exubérant » Silvio Berlusconi.
Or, en Italie, pays de bicaméralisme parfait, les deux chambres ont le même poids. Il s’agit donc d’obtenir une majorité substantielle de sièges, tant à la Chambre des députés qu’au Sénat. Ambition acquise pour Berlusconi : « les derniers sondages d’opinion garantissent absolument notre victoire » déclare t’il à quelques jours du scrutin.
Les deux leaders affichent cependant un point commun: le sens de la communication politique. Leurs programmes étant quasi similaires, ils misent tout sur l’image et la télévision. Mais cela suffira-t-il à répondre aux inquiétudes des électeurs ?