Un référendum
Les communautés de communes de la Vallée de l’Hérault et du Nord du Bassin de Thau projettent de créer une zone de développement de l’éolien (ZDE) de 180 mégawatts, ce qui représente en tout 72 éoliennes. Le dossier est en cours d’instruction. Le passage par la définition d’une telle zone est obligatoire : depuis juillet 2007, EDF ne peut acheter l’électricité issue de l’éolien que produite dans les ZDE. Les communes ne sont toutefois pas obligées d’accorder des permis de construire.
Mais du côté des collines de la Moure, ce projet est loin de faire l’unanimité. En suspens pendant les élections municipales, l’affaire redémarre aujourd’hui. Certains maires, anciens et nouveaux, entendent mettre leur grain de sel. Si Villeveyrac et Montbazin ne sont, a priori, pas contre ce projet, ce n’est pas le cas de Poussan et surtout d’Aumelas : 80% de la future zone se trouve sur son territoire et elle possède déjà 11 éoliennes. « Mon but est de négocier une réduction pour arriver à 80 ou 90 mégawatts, explique Michel Saint-Pierre, maire d’Aumelas. La commune a besoin d’argent, mais pas au point de défigurer son paysage. » Il compte organiser un référundum sur la question. On sait déjà que les habitants sont partagés. Ainsi Louis Eglèse, qui réside à Cabrials, l’un des hameau d’Aumelas, est favorable aux éoliennes « s’il n’y en a pas une centaine » et il ajoute : « c’est tout de même mieux qu’une centrale ! »
Et dans le Grand Montpellier beaucoup entendent participer au débat. Ainsi la Coopérative d’électricité de Saint-Martin-de-Londres aimerait voir aboutir le projet car il lui manque de l’énergie pour bien desservir la zone. Pour Pascal Leblanc, président de l’association VentDeLaMoure, le nombre d’éoliennes ne doit pas dépasser 24 et la zone ne doit pas englober Saint-Pargoire car les machines y seraient à peine à 800 m des habitations. La Ligue de la protection des oiseaux estime, elle, qu’un champ de plus de 30 éoliennes menace l’équilibre écologique et notamment la colonie de busards cendrés qui fréquente ce lieu.
A la communauté de communes de la Vallée de l’Hérault, le président Louis Villaret tente de calmer le jeu : « 180 mégawatts, c’était une base de départ théorique, explique-t-il, je pense que ce chiffre sera réduit. » N’empêche, la prochaine session du conseil de la communauté risque d’être mouvementée.