L’association Vinifilles regroupe 18 vigneronnes en Languedoc-Roussillon, dont 80% sont en bio. Créée en 2009, cette association est essentiellement axée sur «l’entraide de vigneronnes» explique Valérie Tabariès-Ibanez. «On est passionnées, et notre but est de partager, entre femmes, notre métier» ajoute-t-elle.
Les maitres mots de l’association sont : l’entraide, la formation et la solidarité. Leur objectif principal ? Se soutenir entre femmes qui exercent ce même métier. Et valoriser le fait qu’elles sont des actrices majeures dans leur domaine, même si elles travaillent souvent en collaboration avec des hommes, comme leur mari ou frère.
Ces femmes se veulent féminines mais pas féministes. Elles ne revendiquent pas plus d’égalité homme-femme dans la sphère viticole. Leur mission – «faire avancer les choses»– se traduit surtout par plus de soutien, de solidarité et d’entraide entre elles. Mais c’est aussi une touche féminine qu’elles assurent ajouter aux vins qu’elles produisent. «Je pense qu’on a une sensibilité propre à la gente féminine » souligne cette vigneronne de l’Hérault. A l’entendre expliquer cette notion, on pourrait la résumer ainsi : plus de subtilité. En plus d’être « plus efficaces » s’amuse notre vigneronne héraultaise, en conciliant enfants, vie de famille et travail.
Au sein du Cercle Femmes de vin qui regroupent neuf associations de femmes viticultrices, «la solidarité» est une valeur cardinale, insiste la présidente de Vinifilles. Qui explique en quoi «se fédérer» a été important. Avant d’ajouter: «c’est toujours mieux de faire les choses à plusieurs, c’est plus drôle et plus efficace». Et aussi «moins cher». Bref, un «état d’esprit»…
Illustration de cette solidarité affichée: des cagnottes ont été mises en place pour palier aux coups durs et pertes de rendements liés à des problèmes climatiques, techniques ou autres. La présidente raconte ainsi que l’année dernière, elles ont aidé une de leur vigneronne en difficulté à s’en sortir. Et c’est toujours le cas. « Ça aide vraiment » insiste Valérie Tabariès-Ibanez.
Pour autant, elle remarque que certaines vigneronnes ne sont pas membre d’associations et s’en sortent très bien. Finalement, c’est peut-être là le meilleur signe que les femmes sont désormais des professionnelles de la vigne comme les autres.