Pour la rentrée 2008-2009, le coach Fateh Sebak, a réussi à rassembler 14 personnes invalides et trois stagiaires dans les locaux de la maison Départementale, pour leur faire partager sa passion du Karaté. « C’est tout simplement les mêmes techniques du karaté avec des méthodes plus adaptées » déclare t-il. Au programme de cette année sportive, de nombreux exercices de self défense, de la gymnastique et des rencontres avec d’autres clubs du Département et de la Région. Cependant, la self défense reste la priorité du coach, lui-même invalide, qui explique ce choix par les nombreuses agressions que subissent les personnes à mobilité réduite et les handicapés en général. Il nous déclare à ce propos: « j’essaye d’apprendre aux sportifs certaines techniques phares de la self défense pour qu’ils puissent se défendre en cas d’agression. Donc on peut joindre l’utile à l’agréable »
Plus qu’un sport, le handikaraté est donc un moyen de défense et surtout d’assurance pour ces personnes qui se sentent vulnérables et souvent dépendantes de leur entourage. Mais Fateh rappelle à chaque séance sa propre devise « tout se passe dans la tête ! ». Une façon bien à lui d’encourager son équipe à aller au delà de l’handicap pour vivre normalement au sein de leur environnement.
La séance type
Une séance type commence par un échauffement d’une dizaine de minutes animé par trois stagiaires, étudiants à l’UFR STAPS de l’université Montpellier 1. Comme Mathieu Quiriconi, âgé de 20, étudiant en deuxième année, qui explique son choix par un sentiment de satisfaction personnelle après chaque séance, car il avoue « se sentir utile, tout en développant le côté relationnel, qui reste très fort.» Bref, pour ces jeunes apprentis le stage est une belle leçon que donnent ces personnes invalides, en se battant contre le handicap et la passivité en général.
Après une première partie consacrée à l’échauffement, le coach annonce le thème du cours avec une démonstration. Les élèves doivent se prêter au jeu et refaire l’exercice avec les stagiaires. Mais le coach ne s’éloigne pas et garde un œil sur ces sportifs. D’ailleurs, il n’hésite pas à les encourager, les orienter et les motiver s’ils se découragent.
Troisième dan dans sa discipline du haut de sa trentaine, Fateh continue à mener un autre combat, pour faire connaitre le handi karaté en participant à des rencontres à l’échelle nationale ou internationale. La dernière en date, c’est « l’Istanbul Open day ». Mais le coach se dit confiant puisque désormais, les arbitres invalides peuvent arbitrer des compétition de sportifs valides, et cela n’est qu’un début…