A peine entamé, le championnat de rugby s’interrompt déjà. La coupe du monde, disputée au début de l’automne, décale le début des hostilités dans la course au bouclier de Brennus. Les joueurs de clubs comme le Stade Toulousain ou le Stade Français ont de suite enchaîné la fin de la saison précédente avec la préparation à la coupe du monde, puis la compétition, avant de reprendre de suite avec le championnat et la coupe d’Europe. Le tout sans coupure.
Il est donc très difficile d’établir un bilan au bout de ces cinq petites journées. Des deux « stades », celui de Toulouse connaît un début tonitruant, sa ligne de trois-quarts est probablement la meilleure du monde, son pack, souvent défectueux, s’est renforcé : l’excellent mondial de Thierry Dusautoir et l’arrivée de Shaun Sowerby sont des atouts indéniables. Les parisiens connaissent de leur coté un début catastrophique, ils sont quasiment éliminé de la coupe d’Europe et ont déjà perdu deux fois en championnat, à Toulouse et à… Montauban, surprenant quatrième du classement, à égalité de point avec Bayonne, et un point derrière… Montpellier. Ces trois équipes ne sont pas habituées à lutter pour les demi-finales et pourraient bien créer la surprise de l’année en écartant Biarritz ou le Stade Français des play-offs. Et pourquoi pas Toulouse ou Clermont, actuellement les deux meilleurs équipes françaises ?
Le calendrier en question
La surcharge du calendrier est régulièrement combattue. Jeudi matin, dans l’Équipe, Serge Blanco, président de la Ligue Nationale de Rugby, le souligne encore. Le championnat ne s’arrête pas pendant le tournoi des six nations si bien que les clubs habituellement gros fournisseurs de bleus perdront à coup sur des matchs a priori à leur portée contre des équipes un ton au dessous, mais en pleine possession de leurs moyens. La hiérarchie d’aujourd’hui ne sera pas la même à la fin du mois de mars. Depuis 1994, seuls Toulouse, Paris et Biarritz ont touché le Brennus. Cette année, Clermont peut enfin réaliser son rêve, après huit défaites en finales, dont quatre sur cette période. A moins que Montauban, Bayonne ou Montpellier, peu amputés par le tournoi, ne résistent aux cadences infernales imposées par un calendrier démentiel.
De grandes stars en France
Le top 14 se différencie de la L1 en plusieurs points. Le premier est le suspens dans la quête du titre. Le second est la présence massive de très grands joueurs internationalement connus et reconnus. Si avant la coupe du monde, le demi de mêlée Néo-Zélandais Byron Kelleher annonce sa venue en France à Toulouse, ce sont surtout quatre champions du monde Sud-africains qui font une entrée remarquée en France. Parmi eux, John Smit, nouveau talonneur de Clermont, Victor Matfield, en partance vers Toulon en Pro D2 ces prochains jours et surtout Percy Montgomery, joueur le plus capé de son pays et principal artisan de la victoire en finale contre l’Angleterre, désormais sous les couleurs de Perpignan.
Malgré tout, le plus gros coup de l’année sera peut-être réalisé par… Bayonne avec Bryan Habana. Le week-end dernier, la présence, dans les tribunes de Jean Dauger, du meilleur joueur du monde selon l’International Rugby Board, et recordman du nombre d’essai à la coupe du monde fait couler beaucoup d’encre. Nul doute qu’avec un tel atout, l’Aviron sera un très sérieux prétendant aux demi-finales.