1/4 Le compost en ville, c’est facile

Par le 21 novembre 2012

Cette année encore, l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEM) organise la semaine européenne de réduction des déchets. Une initiative suivie par l’agglomération qui proposera Place de Zeus, jusqu’à vendredi, une sensibilisation du public à travers différents stands d’informations et d’ateliers. Pourquoi est-il urgent réduire le poids de nos poubelles ? Comment ? Tout au long de la semaine, Haut-courant.com plonge dans nos bennes et vous donne quelques clés pour mieux comprendre les enjeux du problème et agir au quotidien. Aujourd’hui, le compost…même en ville.

Allez, un petit effort, remontons nos manches, bouchons-nous le nez et plongeons ! Que trouve-t-on donc dans nos poubelles ? Selon l’ADEM, on trouvera un peu plus de 20% de papier et de carton, 11,2% de plastique, 12,7% de verre, 3% de métal, 19,4 % de petits éléments divers et surtout 32,2 % de déchets dits putrescibles c’est à dire décomposables (restes de repas, jardins, cuisine….). On les appelle aussi les biodéchets. Au final, dans l’agglomération de Montpellier chacun d’entre nous génère 604 kg de déchets par an. Soit 247000 tonnes au total, de quoi remplir 230 terrains de foot sur une hauteur de 1 mètre. Alors oui : « Réduisons nos déchets, ça déborde ! » mais comment ?

Leçon une : le compostage. Il consiste à transformer nos biodéchets en fertilisants naturels. Premier avantage, il fournit un engrais 100% bio et gratuit pour le jardin ou les plantes de balcon. Deuxième avantage il permet de réduire de 40 kg par an et par personne le poids de nos déchets. C’est simple et place de Zeus on l’a tellement bien compris qu’on l’enseigne aux enfants. Olivier tient un stand pour l’association Apieu, l’Atelier permanent d’initiation à l’environnement urbain. Face à des gamins fascinés, il décortique la terre, passe des bestioles au microscope et explique les différentes phases du compostage. Et malgré les cris dégoutés que provoquent la vue des vers grouillants, le message passe bien. « Le compost ça sert à donner à manger aux vers et aux fleurs » affirme Benjamin, 8 ans, ce à quoi Salim ajoute : « Et ça fait moins de trucs dans la poubelle !» La vérité sort de la bouche des enfants.

Pourtant la grande majorité d’entre nous ne le fait pas. Pourquoi ? Parce que tous ou presque pensons que le compost est réservé à la vie rurale. Faux ! Habitants des centre-villes il existe au moins trois façons de composter en individuel ou en collectif.
En collectif tout d’abord. Certains quartiers, comme c’est le cas au square du Père Bonnet à Figuerolles, ont décidé de mettre à dispositions des riverains des composts collectifs. Quatre planches clouées, une notice d’utilisation écrite sur un panneau de bois et le tour est joué. Pour Enrique, familier de ce square qui est aussi un jardin collectif, le principe fonctionne : « Il suffisait de le faire pour que ça marche. La preuve il déborde. Tous les jours des gens passent en allant prendre le tram déposent leurs déchets et reviennent chercher du terreau quand ils ont besoin.» Deuxième solution, faire appel à l’agglomération. Sur simple demande et gratuitement elle fournit une installation en plastique, hermétique et sans odeur adaptée aux résidences et aux immeubles. Pour André Demaison, chargé de mission à l’agglomération du programme local de prévention des déchets, la demande est importante « Nous avons installé plus de 17000 composts depuis 2001, et trois projets d’équipement de grosses résidences sont en cours dans les secteurs Garosud, Mosson et Castelnau-le-lez. Les usagers prennent vite l’habitude et sont satisfaits »
Troisième solution : composter directement dans son appartement grâce au lombricompostage. Une petite boîte de quatre étages, une poignée de lombrics pour faire le travail et c’est tout. Là encore, pas de mauvaise odeurs ou de fuites désagréables. Il ne vous reste plus qu’à ouvrir le robinet situé en bas du bac pour récupérer le jus du compost qui, une fois dilué, vous procurera un engrais surpuissant. Yann, habitant de Boutonnet a installé un lombricompost dans sa cuisine il y a un an : « Au début il y avait le côté un peu bizarre : tiens je vais installer des vers dans ma cuisine. Au final y’a pas d’odeurs, on oublie vite les vers qui nous rendent bien service, ça fait marrer les gamins, les plantes sont contentes et si un jour on nous taxe en fonction du poids de déchets produits, j’aurai pris de bonnes habitudes. » Question prix, le composteur se vend entre 80 et 110 euros, auxquels il faudra ajouter entre 15 et 20 euros pour 250g de lombrics. Sur simple demande, ici encore, l’agglomération finance une partie de ces équipements pour les particuliers. Pour les plus modestes de nombreux sites expliquent comment fabriquer soi-même son composteur pour un moindre coût.

Enfin pour les plus fainéants, ne culpabilisons pas ! Il reste encore la poubelle orange, destinée à recevoir tous nos biodéchets. Ceux-là seront ensuite acheminés vers Amétyst, l’usine de méthanisation de l’agglomération. Grâce à ce procédé biologique, les matières organiques sont transformées en biogaz (producteurs d’électricité et de chaleur) et en compost.
Alors pas de quoi se décomposer, au final réduire ses déchets c’est pas si compliqué.

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à propos de l'auteur

Auteur : Lucie Lecherbonnier

Après quatre années passées a sillonner l'Algérie dans le cadre d'une thèse en ethnologie, je reviens avec plaisir sur le terrain français pour satisfaire à ma première passion le journalisme. Caennaise d'origine, je fais mes premières armes à Ouest France où je couvre pendant deux ans une grande partie des manifestations musicales de la ville. Débarquée à Montpellier il y a 8 ans, je découvre la vie de quartier grâce à la fonction de correspondante locale pour Midi Libre où je reste une année avant de m'investir totalement dans la recherche ethnologique. Attentive au proche comme au lointain, ma curiosité me pousse à m'intéresser à tout et à tous avec un intêret cependant plus prononcé pour les questions sociales. Journaliste ou ethnologue? Deux professions certes distinctes mais qui convergent vers un même objectif: la compréhension des autres et de la société et la volonté de restituer une information la plus honnête possible.