Nationalisme corse et catalan : victoire identitaire ou politique de l’identité ?

Y-a-t-il une issue à la crise catalane ? À l’heure de la multiplication des mandats d’arrêt à l’encontre des dirigeants indépendantistes catalans, Haut Courant revient sur leur victoire aux élections et la source de ce nationalisme auprès de trois experts : les chercheurs Juan Moreno et Christophe Roux, et le président de l’amicale des Corses de Montpellier, Christian Castelli. Analyse.

Le 21 décembre 2017, les élections catalanes ont accordé de nouveau une majorité absolue aux partis indépendantistes avec les deux listes « Junts pel Si » (JuntsxCat et ERC-CatSi) et la Candidature d’unité populaire (CUP, extrême gauche). Les indépendantistes catalans ont obtenu 70 des 135 députés régionaux, pour 47,5% des voix. Le Parti populaire s’est effondré, tombant à 3 sièges contre 11 aux élections de 2015. Le président destitué de la région et réfugié à Bruxelles, Carles Puigdemont, s’est satisfait de ce résultat. La tête de liste du parti libéral et anti-indépendance Ciudadanos, Ines Arrimadas, a remporté 1,1 million de voix et 37 sièges au parlement catalan mais elle ne dispose pas d’alliés pour former un gouvernement. Ce parti est né en 2006 afin de se mobiliser contre les politiques nationalistes.

Dimanche 10 décembre, le second tour des élections territoriales en Corse a donné une large victoire à la liste nationaliste « Pè a Corsica » avec plus de 67 000 voix, soit 56,5% des suffrages exprimés, pour une participation de 52,6%. La coalition, menée par l’autonomiste Gilles Simeoni et l’indépendantiste Jean-Guy Talamoni, a ainsi remporté 41 des 63 sièges de l’Assemblée de Corse.

Suite à ces deux victoires, les réactions se sont enchaînées. Du côté des Catalans, le président indépendantiste sortant du gouvernement régional, Artur Mas, a revendiqué la victoire, en lançant : « Nous avons gagné ! » « Le oui l’a emporté, mais c’est aussi la démocratie qui a gagné. Nous avons un mandat démocratique (…), nous avons une énorme légitimité pour aller de l’avant avec notre projet ». Du côté de l’Île de Beauté, Michel Castellani, député nationaliste de la première circonscription de la Haute-Corse, a déclaré : « Le gouvernement doit maintenant prendre en compte la volonté des Corses de vivre démocratiquement leur autonomie. Il doit cesser de mépriser leurs élus et élaborer avec eux le cadre institutionnel de l’île. »

Regards croisés sur « la question catalane »

Si pour la Corse, les revendications d’indépendance ne sont pas d’actualité, elles le sont pour la Catalogne. Christophe Roux dans La Démocratie espagnole évoque cette « question catalane au coeur des tensions qui fragilisent la gouvernabilité de l’Espagne ». Se pose alors le problème de la légalité constitutionnelle. Mariano Rajoy, le Premier ministre espagnol, en appliquant l’article 155 de la constitution de 1978, a défendu « l’intérêt général de l’Espagne », affirmait-il. Cette légalité imposée par Madrid se fonde sur la constitution, votée par le peuple. La légitimité populaire à laquelle s’attachent les indépendantistes n’est donc pas à un seul sens. Le fondement juridique d’une démocratie semble intrinsèque à sa nature.

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Christophe Roux est professeur de science politique à l’Université Nice Sophia Antipolis et chercheur au CEPEL de l’Université de Montpellier. Il est l’auteur de Corse Française et Sardaigne italienne. Fragments périphériques de construction nationale (2014) et de La Démocratie espagnole. Institutions et vie politique (2016), co-dirigé auprès d’Hubert Peres.
Selon lui, l’État espagnol souhaite maintenir l’intégrité de son territoire, dès lors, « il n’a aucun intérêt à l’indépendance de la Catalogne ».
Juan Serrano Moreno, chercheur à l’Université de San Diego au Chili, docteur en science politique à l’Université Paris Sorbonne et avocat membre du barreau de Madrid, rappelle l’illégalité actuelle d’un tel référendum qui nécessiterait une « révision de la constitution, accompagnée de la dissolution du gouvernement ainsi que d’élections générales puis régionales ». De plus, il précise que « leur revendication d’une autonomie fiscale ne pourra être acceptée. Elle existe au Pays Basque mais c’est une anomalie ». La Catalogne a par ailleurs « plus de compétences qu’un état fédéral, comme un lander en Allemagne » souligne-t-il.

Les deux chercheurs s’accordent sur la radicalisation programmée des nationalistes catalans. Selon Juan Moreno « le parti nationaliste catalan, qui a voté l’investiture du premier mandat de Rajoy, s’est reconverti en parti indépendantiste ». Christophe Roux confirme ce conflit ouvert avec Madrid engagé lors de l’organisation du référendum : « On opposait une logique politique à des règles juridiques (…) c’est fait pour entrainer une réaction de l’état espagnol qui servira à fonder la critique catalane qui consiste à dire que l’état espagnol est antidémocratique, en empêchant leur expression, en brimant leur liberté et en niant les droits qu’ils revendiquent ». À cet effet, Juan Moreno rappelle que « l’actualité médiatique n’est pas toujours le reflet de la réalité sociale et politique » et que les catalans connaissaient les conséquences de ce référendum illégal : « L’arrestation de leurs leaders politiques et les violences policières faisaient partie de leur stratégie ». Si l’Union Européenne (UE) n’a pas réagi, c’est d’ailleurs car « il n’y a pas eu de violation des droits fondamentaux car l’Espagne reste un état de droit donc nul besoin d’ingérence internationale » précise-t-il. L’indépendance de la Catalogne aurait par ailleurs engendré sa sortie de l’UE, comme l’expliquait la Commission Européenne dans un communiqué du 2 octobre. Cette potentielle sortie de l’UE faisait partie du mensonge fait à l’opinion publique, selon Juan Moreno, lorsque Carles Puigdemont avait annoncé que l’UE les soutiendrait et que les entreprises ne fuiraient pas de la Catalogne.

Naissance d’une identité propre et nature des revendications nationalistes

Mais alors comment a-t-elle pu naître une telle identité catalane ? Selon Christophe Roux, elle s’est appuyée sur un « climat favorable en Espagne, marqué par une crise économique forte post-2008 et une désaffection des partis traditionnels ». Cette identité catalane, semblable à l’identité corse, repose sur trois dimensions « une dimension culturelle avec une langue régionale et une histoire propre, comme en Corse. Une dimension socio-économique avec une protestation des riches et un sentiment d’injustice, pour la Catalogne, affirmant être la région la plus dynamique d’Espagne, et à l’inverse, en Corse comme en Sardaigne, où la pauvreté de la région est présentée comme un motif de grief et de critique de l’état central. Ils affirment que l’État les néglige de par une situation structurelle défavorable. Enfin, une dimension politique avec une volonté d’autonomie, en terme de pouvoirs institutionnels ».

Christian Castelli, ex-directeur de la filiale de Totale en Corse, est l’actuel président de l’amicale des Corses de Montpellier, créée sous forme de mutuelle avant 1900. Il affirme que l’identité corse est fondée sur « un attachement à sa famille, à son village d’origine, à ses traditions et à sa terre » ; Mais aussi sur une histoire dont ils sont fiers : « on a dénoncé aucun juif à Vichy et on s’est auto-libérés en 1943 ». Mais la nature des revendications diffère de la Catalogne, puisqu’ils ont en commun « la co-officialité de la langue corse voulue » mais réclament aussi « la possibilité de légiférer sur le domaine quotidien, comme pour le logement, en appliquant le principe de subsidiarité, ainsi que de rapprocher les prisonniers politiques corses ». Parmi les 48% de nationalistes corses « seulement 7% sont indépendantistes contre un grand nombre d’autonomistes » précise-t-il. Ils réclament une plus grande autonomie de gestion, en dehors des pouvoirs régaliens. Selon Christian Castelli, entre la victoire aux élections et la création d’une collectivité unique avec 5000 fonctionnaires, « leurs revendications vont devoir être écoutées par le gouvernement car c’est l’expression de la démocratie ». Il rappelle que dans les années 1970, l’Action Régionaliste Corse (ARC) s’est heurtée au pouvoir clanique des partis politiques majoritaires (RPR et PRG à l’époque) qui avaient la main mise sur le territoire. Reste à voir si La République en Marche d’Emmanuel Macron sera favorable à l’ouverture d’un dialogue.

Construction d’une « nation catalane artificielle » et « différenciée de la vie politique de l’Espagne » – Juan Moreno

Juan Moreno dément l’existence d’un processus de construction nationale remontant à cinq siècles, comme l’affirmait Josep Fontana. Selon lui, cette identité nationale date de « la fin de la transition démocratique, dans les années 1980, faisant suite à l’autonomie catalane, obtenue par référendum en 1979. Ainsi commence le processus de construction du nationalisme avec la Catalogne qui obtient une administration régionale et des organes représentatifs propres ». Un fait important à souligner est l’absence de l’État dans ce processus de construction nationale, Juan Moreno l’explique : « avec la forte décentralisation et l’état des autonomies, on a transféré les compétences d’éducation et de contrôle des médias publics du centre vers la périphérie ». On se retrouve ainsi avec « un espace public différencié de la vie politique de l’Espagne où le Parti populaire, premier parti national, se retrouve cinquième en Catalogne ».

Christophe Roux rappelle dans son ouvrage La Démocratie espagnole que « en envisageant l’État-nation comme un idéaltype, il est possible d’appréhender l’Espagne comme (un) État-nation en dépit de la Catalogne ». Cependant, les communautés de l’article 151 ont reçu plus de compétences et de ressources, ainsi le processus de nation building est asymétrique en fonction des 17 communautés autonomes : « l’asymétrie juridique entre territoires (…) a posé les bases d’un système instable par nature », rappelle l’auteur.

Cette instabilité se retrouve également dans la complexité identitaire de la population catalane. En effet, dans une enquête du Centro de Investigaciones Sociologicas (CIS), reprenant le questionnaire de Juan Linz, publiée en septembre 2015, 42,1% des sondés se déclaraient « autant espagnol que catalan » ; 25,1% « plus catalan qu’espagnol  » ; 21,5% « uniquement catalan », 5,3% « uniquement espagnol » et 4,4% « plus espagnol que catalan ». Cependant, le réveil des anti-indépendance ne date pas des dernières élections puisque depuis les années 90 les espagnolistes affirment « que l’Espagne ne peut se concevoir que comme une nation unitaire », rappelle Christophe Roux. Cette thèse a été un temps discréditée par le franquisme, puis « le Parti populaire a eu abondamment recours, entre 1996 et 2004, à la thématique du ‘patriotisme constitutionnel’ » pour y remédier.

Néanmoins, ces nationalistes de Madrid sont souvent discrédités, comme le rappelle Juan Moreno : « Il y a un mythe de supériorité culturelle et économique de la Catalogne face au reste de l’Espagne qui serait plus développée, plus démocratique car les catalans seraient plus travailleurs, plus compétents et plus intelligents ». Cela remonte à leur origine de bourgeoisie industrielle. C’est d’ailleurs un mythe qu’entretient le réseau clientélaire pro-nationaliste de l’élite catalane, constitué de « 3000 personnes activistes-militants financés par la Catalogne » selon Juan Moreno.

Alors que Carles Puigdemont signait le 11 octobre la déclaration d’indépendance de la Catalogne, Artur Mas avait déjà initié ce processus lorsqu’il était président de la Généralité suite à une résolution votée le 9 novembre 2015, par le parlement catalan, qui proclamait le « début du processus de création de l’État catalan indépendant sous la forme d’une république ». D’une déclaration unilatérale à une autre, sur fond de construction nationale protéiforme, l’indépendance de la Catalogne semble être compromise. À tel point que l’indépendance de la Corse, souhaitée « pas avant 15 ans » selon Christian Castelli, se concrétisera peut-être avant.

« C’est bien de déguster les vins, mais il faut pouvoir les vendre après »

Comment un caviste bio indépendant visite un salon du vin bio ? Nous avons suivi le caviste de la Cave du Boutonnet pendant une matinée.

Il est arrivé au salon avec une liste de quelques producteurs à aller voir. Muni de son cahier – et de son palais -, le commerçant de la Cave du Boutonnet, Laurent de Zanet, a prévu d’arpenter le salon sur deux jours à la recherche de nouveautés à proposer à ses clients. Il en profitera aussi pour aller voir les producteurs avec qui il travaille déjà : « cela permet d’entretenir des relations de fournisseur à distributeur » précise-t-il.

Analyser ses besoins

« Avant de débarquer sur le salon, il y a un travail de préparation, un travail de recherche » explique le caviste. Pour la liste des nouveautés à aller voir, il a d’abord analysé ses besoins. Là, il manque notamment de Bourgogne, et cherche, si possible, un chablis : « je travaille déjà avec un château mais j’aimerais trouver plus abordable », annonce-t-il. Problème : « certains exposants n’ont plus de vin à vendre et ne sont là que pour voir leurs clients établis » soupire le caviste bio.
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Le business avant le plaisir

L’autre difficulté est de ne pas se laisser emporter par des dégustations car « les vins il faut pouvoir les vendre après ». Le caviste se rappelle cela à lui-même, après une dégustation d’un champagne bio qui l’a subjugué, à en croire ses commentaires : « c’est magnifique ça c’est fin c’est élégant, c’est… ». A la fin de la dégustation, il prend la carte des vignerons et prévient qu’il prendra contact avec eux pour parler prix. « Il faut toujours avoir en tête de replacer les choses dans mon contexte de petite cave de quartier ». Il explique qu’il achète des nouveautés en fonction des prix d’abord, de sa clientèle, et aussi de ses goûts personnels « mais parfois je me trompe, j’ai des bouteilles qui ne partent pas » avoue-t-il. N’ayant « pas la place et peu de demande » pour les vins étrangers, il se consacre aux vins français. Pendant les dégustations, le caviste marque ses impressions dans son carnet (« léger », « croquant », …) et attribue des notations aux vins sous forme de « + ».

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Le commerçant a sélectionné, en amont du salon, huit producteurs à aller voir.
Crédit : © Fanny Rousset

Le caviste se dirige maintenant vers un stand de Bourgogne et reconnaît un vigneron héraultais, Louis Aleman (Domaine du Clos Roca) : « il me livre tous les mois, on se connaît bien ». Et là, c’est parti pour une dégustation de toute sa gamme. Le « 15 » – comprenez 2015 -, le « 16 », son nouveau vin sans sulfite… Les dégustations s’enchaînent et les commentaires avec : « c’est joli à la fin », « le 16 est moins souple, il n’est pas serré », et le caviste n’hésite pas à dire ce qu’il pense à son copain vigneron : « je trouve que là ça… ça manque de caractère ».

Arrivé au stand bourguignon, Laurent est content de trouver un producteur certifié Demeter, le label gageur de la production en biodynamie. Il goûte toute la gamme, soit tout de même douze vins différents ! Mais il faut bien tester la marchandise. Heureusement, il recrache tous les vins qu’il goûte.
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Il enchaîne ensuite sa visite avec un vigneron du Languedoc, à Millésime Bio pour la première fois. Là encore, il est plutôt satisfait de ce qu’il goûte. Il demande une carte des prix avant de s’éloigner faire une petite pause débrief.

Cet habitué de Millésime Bio, mais aussi des salons off qui ont lieu en même temps à Montpellier, met donc beaucoup de sérieux et d’application dans les visites de ces salons. Mais « les producteurs tentent surtout d’attirer des importateurs qui prennent beaucoup de volumes, plutôt que des cavistes indépendants comme moi », confie-t-il.

Le pari fou de la permaculture dans la vigne

François Ducrot, viticulteur dans l’Hérault, au domaine de l’Enclos de la Croix, s’est lancé depuis quatre ans dans la permaculture. Arbres, moutons, chevaux et ail ont fait leur apparition dans sa vigne.

« J’ai semé de l’ail et des fèves entre les pieds de vigne », explique sans ciller François Ducrot. Ces propos étonneraient plus d’un viticulteur. Depuis deux ans, ce vigneron de 34 ans expérimente la permaculture dans la vigne. Celle-ci s’étend sur 24 hectares, à la porte du bourg de Lansargues, dans l’Hérault.

En 2006, François Ducrot intègre l’Enclos de la Croix. Deux ans plus tard, avec le propriétaire, François Frézoul, ils passent en agriculture biologique. L’idée «d’une agriculture plus durable et plus respectueuse de l’environnement » motive les deux hommes. Pour aller plus loin, ils se tournent vers le concept de la permaculture. «Pour moi, la permaculture c’est des techniques agricoles qui permettent une agriculture permanente et résiliente », explique l’intéressé. Allier permaculture et vigne demande de repenser le fonctionnement du vignoble. Un long cheminement que François Ducrot présente au chaud, dans la boutique du domaine. Un abri opportun au vu des trombes d’eau qui tombent en cascade, ce dimanche matin de janvier. S’aventurer dans la vigne, c’est un bon rhume assuré à la sortie de la visite. On ne verra donc pas les premiers arbres plantés il y a quatre ans, au cœur du domaine, afin de diversifier l’écosystème du lieu.

« On est cartésiens »

La diversification des cultures est un des principes clés de la permaculture. Elle fait partie du cheminement « cartésien » imaginé par le vigneron. En effet, il n’y a pas de philosophie de vie ou d’éthique proclamées dans la permaculture du viticulteur qui préfère se définir comme un environnementaliste plutôt qu’un écologiste. « On n’est pas des babacools qui fument de la moquette. On est plutôt cartésiens », ajoute-t-il. Il ne suit pas à la lettre les préceptes des « fondateurs » de la permaculture, qui y voient un système basé sur trois principes éthiques : prendre soin de la Terre, prendre soin de l’Homme et gérer équitablement les ressources. C’est dans les techniques agricoles qu’il faut chercher l’influence de la permaculture sur sa vigne.

Les arbres s’invitent en vigne

Les giboulées qui tombent ce matin-là sont une aubaine pour le vigneron. « Avec la sécheresse, la pluie est plus que la bienvenue ! » se réjouit-il. Mais le terrain sec et compact empêche l’eau de pénétrer en profondeur dans le sol. Avec leurs racines, les arbres « ouvrent » le sol et aident la terre à garder la précieuse eau. -561.jpgEt ils ont bien d’autres avantages : « Le vers de grappe et sa « transformation », le papillon sont les ennemis jurés de la vigne. Qu’est ce qui les mange ? Les oiseaux et les chauves-souris ! Mais où ils vivent ces animaux ? Dans les arbres ! Donc on plante des arbres. »

Mais pas n’importe lesquels, des cormiers, pour leur grande taille, appréciés des chauve-souris, et pour leur valeur : « C’est du bois d’œuvre qui se vend très cher !».
Pour financer ces travaux, le domaine a touché des subventions: 5000€ de la région Occitanie et 15 000 avec la fondation AccorHotels. Ces grands arbres apporteront aussi de l’ombrage aux plantations. « On a rajouté des abricotiers dans les rangs de vigne pour remplacer les pieds perdus. Là, il n’y a pas d’explication. C’est juste qu’on aime bien les abricots ». Peut-être pas si cartésien notre viticulteur finalement.

Mais revenons à nos moutons …« C’est pour éviter de passer la tondeuse au tracteur et ça enrichit la terre de leurs excréments », reprend l’intéressé. Ils descendent des Cévennes en hiver, pour pâturer dans la vigne, lorsqu’elle a perdu sa feuille et son raisin. Le domaine a dû s’adapter à ces nouveaux arrivants en installant 3km de clôture. Mais une petite brèche peut s’avérer fatale : « Une fois, notre potager a subi de gros dégâts et certains oliviers aussi ». Le viticulteur apprécie tout de même ces bêtes blanches et regrette qu’elles « ne puissent pas venir cette année, il n’y a pas d’herbe à cause de la sécheresse».

Le cheval, lui, pourra se déplacer. Le voisin Richard Sabde, vient labourer la moitié de la vigne, 12,5 hectares, au printemps et en hiver. « Cela permet un travail de précision. Nous perdons beaucoup moins de pieds et la terre n’est pas tassée comme elle le serait avec un tracteur. » Cette technique de labour est un investissement important, puisqu’elle nécessite trois fois plus de temps qu’un passage de tracteur.
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« On fait des expérimentations »

Si pour les arbres, le Domaine de l’Enclos de la Croix s’est inspiré de pratiques déjà existantes dans l’agroforesterie, l’ail et les fèves sont des innovations maison. « On espère que l’ail va repousser certains ravageurs de la vigne, tout comme les fèves et ceci fera un revenu supplémentaire pour le domaine.  » Ces plantations devraient permettre de diminuer l’utilisation du cuivre qui sert à contrer les éventuelles maladies. « En effet, le cuivre limite le développement de champignons qui sont très bons pour le sol  ». Et un sol équilibré, c’est une vigne en bonne santé.

Un plus pour la communication

« Dans une bouteille, c’est 50% de vin et 50% d’image  », explique François Ducrot, au début de la conversation. La permaculture, en plus de rendre la vigne résiliente et durable, donne une valeur ajoutée à son vin. « Jusqu’ici, dans la région, on avait du bon vin mais une mauvaise communication. On essaye d’apporter la seconde ». Même si ça n’est pas dit explicitement, le pari fou de la permaculture est aussi un pari pour permettre à son vin de se démarquer.

De la « vraie » permaculture ?

Certains spécialistes ont du mal à qualifier les pratiques du Domaine comme de la permaculture. Joint par téléphone, Christian Dupraz chercheur en agroforesterie à l’INRA et conseiller régional écologiste, définit la permaculture comme « un système d’agriculture, qui permet des rendements intensifs sur une petite surface, en associant les cultures, sans utiliser d’engins motorisés, qui s’applique surtout au maraîchage». Lui-même précise qu’il n’est pas spécialiste sur le sujet, avant d’ajouter : « En permaculture, il faut environ une personne pour s’occuper d’un hectare et demi  ». Ceci ne correspond donc pas exactement au Domaine de l’Enclos de la Croix, qui s’étend sur 24 hectares et qui utilise encore des engins motorisés. Mais la pratique de l’élevage, l’utilisation du cheval et les associations de cultures se rapprochent, tout de même, de l’idée générale de la permaculture.

« On verra dans cinq ans »

Quatre ans après la plantation des premiers arbres, il est encore trop tôt pour constater une évolution majeure sur la qualité du sol ou du raisin. Mais François Ducrot est loin de désespérer : « Ça prend du temps à se mettre en place, mais je suis persuadé que ça va payer ! ».

Les espoirs naissent dans le jardin : «Nos tomates du potager en permaculture sont magnifiques ! ». Pour la vigne, il va falloir attendre quatre à cinq ans, le temps que les arbres poussent et que l’équilibre s’installe.

De l’entrée du Domaine, on devrait alors apercevoir des feuillus de toutes tailles au milieu des rangs de vignes. Et à scruter de plus près, on pourra sentir les plantes aromatiques qui accompagneront ail et fèves entre les pieds de raisins. Espérons qu’à ce moment-là, le soleil se joigne à la visite.

Encadrement des loyers : à Montpellier, ce n’est pas pour demain

Alors que des tentatives d’encadrement des loyers ont été instaurées puis récemment annulées à Lille et à Paris, Montpellier n’est pas prête à sauter le pas. La métropole se classe pourtant en 4e position des villes aux loyers les plus chers de France.

Montpellier rate le podium. Avec un loyer médian de 12 euros du m2, la capitale héraultaise se classe juste derrière Paris, Nice et Fréjus. « En comparaison avec les résultats nationaux, les niveaux de loyers dans le territoire de Montpellier sont particulièrement élevés », c’est ce qu’établit une étude sur les loyers de 2016 réalisée par l’Adil34 (agence départementale d’information sur le logement de l’Hérault). Mettre en place un dispositif d’encadrement des loyers dans la métropole montpelliéraine n’est pas pour autant à l’ordre du jour.

L’association de défense des consommateurs et usagers CLCV (Consommation, logement et cadre de vie) milite pour l’encadrement des loyers dans le secteur montpelliérain. Avec plus de 75 000 étudiants et une croissance démographique parmi les trois plus importantes de France, le marché locatif est en surchauffe. Un encadrement des loyers permettrait « de caper cette hausse », explique la présidente CLCV Occitanie, Simone Bascoul.

L’agglomération montpelliéraine est l’une des 28 zones de l’hexagone dites « tendues ». Depuis 2012, un décret « Duflot » y fixe chaque année le montant maximum d’évolution des loyers à la re-location ou au renouvellement du bail.
En 2014, la loi Alur (loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové) prévoit un mécanisme complémentaire d’encadrement des loyers. Ainsi, les loyers ne peuvent dépasser de plus de 20% un loyer de référence déterminé par un observatoire agréé, arrêté chaque année par décret. En vigueur à Paris depuis 2015 et à Lille depuis début 2017 les décrets ont été annulés cet automne dans les deux villes pour des questions de périmètre géographique d’application. Un tel dispositif a t-il été envisagé à Montpellier?

«Une absence de décision politique»

A la Métropole de Montpellier, la réponse est floue. « Il n’y a aucune action mise en place car Montpellier n’a pas d’observatoire des loyers », explique un premier interlocuteur, qui ajoute, « mais ça, c’est l’argument technique ».
Simone Bascoul confirme qu’il n’y a pas d’observatoire agréé par le ministère du logement pour la zone de Montpellier. Mais elle invoque surtout « une absence de décision politique portée par les élus» qui ont peur « d’affecter la construction immobilière », principale source de croissance et d’emplois dans la région.

Olivier Tasqué, chargé d’étude au service habitat de la Métropole s’interroge : « Est-ce que c’est aux collectivités de prendre la décision ? Pourquoi laisser cette décision aux acteurs locaux? ». Selon lui, la décision devrait être prise au niveau national, par l’Etat. Il rappelle que la loi Alur de 2014 était ambitieuse mais que le Premier ministre de l’époque a modifié le dispositif, rendant l’application facultative.

Côté investisseurs, la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) estime que le dispositif d’encadrement des loyers « est un mauvais signal vers les gens qui veulent investir et peuvent se sentir dépossédés de leur liberté de fixer le montant des loyers ». Même si, reconnait-elle, « les lois du marché font qu’on ne peut pas louer à n’importe quel prix ». Comptant parmi les opposants à la loi Alur dès 2013, la fédération des promoteurs remet en cause aujourd’hui « la pertinence du découpage » des zones servant à fixer les loyers de références.

Les associations de locataires ne baissent pas la garde. « On continue à réclamer l’encadrement des loyers », martèle Simone Bascoul. Elle complète, faisant notamment référence à la baisse des APL décidée par le gouvernement : « Tout ce qui se passe au niveau du logement est inquiétant, on a du souci à se faire pour les citoyens qui ont des revenus modestes ». « Qu’est ce qui va se passer? », s’inquiète-t-elle.

Le gouvernement doit présenter début février un projet de loi sur le logement. L’encadrement des loyers devrait s’y faire une place. Jacques Mézard, ministre de la cohésion des territoires, a annoncé le 29 novembre, lors des questions au gouvernement, qu’il souhaitait « adapter le dispositif » et « aller au bout de l’expérimentation ».

Gender marketing : des clichés sous le sapin

Un garçon peut-il jouer à la poupée ? A l’approche de Noël, la question est brûlante. D’après la sociologue Mona Zegaï, les stéréotypes de genre véhiculés dans les magasins et catalogues de jouets n’ont pas diminué. Petit tour d’horizon.

A gauche, un rayon rose, à droite, un rayon bleu. Dans le rayon jouets du Géant de l’Avenue du Mas d’Argelliers à Montpellier, la vision est frappante. En s’approchant de plus près, on observe de façon très nette la distinction entre le côté « fille » et le côté « garçon »… à ne pas confondre. Deux enfants d’environs cinq ans s’approchent des poupées, accompagnés de leur maman. « Oh une Barbie ! Regarde ! », s’exclame la petite à son frère. « C’est pour les filles, j’aime pas ! », répond le bambin. Le ton est donné. La petite, désarçonnée, observe la poupée rose. De son côté, la maman s’enthousiasme auprès de sa fille, « regarde ma chérie, elle a tous les accessoires », mais c’est trop tard, la petite, n’en veut plus.

Sur les étagères, les Barbies sont entourées d’autres jouets « pour filles » : coiffeuse, kit de manucure, coffret de perles… Dans le rayon a priori destiné aux garçons, on trouve des jeux de stratégie aux couleurs très sombres, mais aussi et surtout les fameux jeux de voitures, avec les couleurs rouge, vert, noir, parfois orange… mais jamais rose.

Cette différenciation de genre dans le commerce a un nom : le « gender marketing » [marketing de genre, ndlr]. Il s’agit de différencier les stratégies marketing et les produits commercialisés en fonction du genre. Tel ou tel produit sera destiné aux femmes ou aux hommes. Cette pratique est décriée par les féministes, qui condamnent entre autre une certaine forme de machisme et la perpétuation d’une société patriarcale, où l’homme a le pouvoir sur la femme.
Ainsi, dans les rayons de la grande surface de Montpellier, il est aisé de comprendre quel produit est destiné à quel sexe. Dans cette stratégie marketing de différenciation, un exemple est particulièrement criant : la couleur. Le rose, le bleu.

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Selon la sociologue Mona Zegaï, qui a travaillé sur les discours dans le monde du jouet et leur transformation dans le temps, ces différenciations sont de plus en plus marquantes sur les jouets destinés à un jeune public de plus de trois ans. Dans son travail de recherche, la doctorante explique que ces stigmates de couleurs se sont largement accentués à partir des années 1990. On assistait alors à la naissance d’une mise en scène des différences de sexe.

 

L’Allée des Héros

Dans le magasin de jouets La Grande Récré au Polygone de Montpellier, la chef de mise en rayon explique : « Ici, nous ne classons pas les jouets en fonction du genre, mais par thématique. Il est vrai que certains jouets sont plus destinés à un jeune public masculin, avec les figurines de super héros comme Avengers ou Spiderman. On a appelé ce rayon ‘l’allée des héros’ ». Mona Zegai explique en effet qu’au fil des années, les stéréotypes n’ont pas diminué, ils ont simplement changé dans leur mise en scène textuelle. « Par exemple, dans les catalogues, on ne verra plus la rubrique garçon/fille, mais des rubriques ‘héros’ et ‘princesses’ », explique-t-elle.
De son côté, la responsable de mise en rayon de La Grande Récré se défend : « nous ne sommes pas responsables de la couleur des paquets, ce n’est pas de notre faute si les jouets sont soit bleus, soit roses, si tel jouet est plutôt adressé à tel ou tel sexe. Il faudrait se tourner vers les fabricants de ces jouets ». Soit.

Autre élément, la représentation des filles et des garçons à travers la publicité faite autour du jouet. Par exemple, « dans les catalogues ou sur les packaging des châteaux, les filles vont être assimilées à l’intérieur [détail de l’intérieur du château de princesse, ndlr], et les garçons à l’extérieur [détail de l’extérieur du château fort, ndlr] », détaille Mona Zegai. Chez l’enseigne Jouet Club, ce constat peut se faire. En ouvrant le catalogue de l’enseigne, on retrouve la fameuse photo d’une petite fille passant l’aspirateur. « Dans les publicités pour déguisements par exemple, on peut voir souvent des petites filles déguisées en super héros ou en pirate. Mais on ne voit jamais de garçon déguisé en princesse », constate Mona Zegai. Son hypothèse d’explication : « le masculin est peut-être plus valorisé que le féminin ».

De son côté, un responsable marketing de Smoby, grande entreprise française et européenne de fabrication de jouets pour enfants, donne la vision de la marque : « Chez Smoby on reste encore assez traditionnel. On part du principe que les poupées, c’est pour les filles. On ne va pas investir lourdement dans une campagne de publicité montrant des garçons jouant à la poupée, ça ne sera pas rentable ». Cela a le mérite d’être clair.

« Il y a une certaine évolution aujourd’hui », explique Mona Zegai, «certains fabricants de jouets tentent de remettre en cause ces stéréotypes ». En déambulant dans les rayons du même Géant, on peut en effet apercevoir la fameuse dinette. Mais cette fois-ci, le packaging est très neutre, avec des couleurs vertes, jaunes, bleues. Sur la photo du paquet, un garçon et fille s’exerçant tous deux à la cuisine. En 2015, l’enseigne Super U avait aussi défrayé la chronique en affichant une campagne publicitaire neutre pour les jouets.

Alors, révolution en marche ? « Il faut comprendre que lorsque les enfants effectuent leur liste de cadeaux de Noël, ils peuvent être amené à une certaine forme d’autocensure, soit parce que le cadeau qu’ils désirent se trouve dans une rubrique du catalogue qui ne leur est pas destiné a priori, soit parce que les parents eux-mêmes exercent une forme de pression sur leur enfant », rappelle la sociologue. Révolution ou évolution… la réponse se trouvera peut-être dans la liste pour le papa Noël.

À Montpellier, des livres poussent dans un arbre

Au quartier de la rue Méditerranée, les livres se trouvent dans un arbre un peu particulier. L’association Mare Nostrum a lancé cette initiative afin de permettre l’accès à tous à la culture des mots et de l’écrit. Un mois après l’inauguration, il est temps de dresser un premier bilan.

Inauguré le 7 octobre sur la place François-Jaumes par l’association Mare Nostrum, l’arbre à livres est un objet curieux qui attire forcément les regards et l’intérêt. Pensé pour « proposer des livres qui sont des éléments de rencontre » comme le décrit Marie Neuschwander, secrétaire de l’association, l’arbre a été créé grâce à Florence Bonno, ébéniste dans la rue de la Méditerranée. Un projet concocté pour « créer du lien. On souhaitait offrir de la lecture et l’écrit à tout le monde », souligne Marie Neuschwander.

Au départ, l’idée était de « laisser des livres sur les bancs. Puis, rapidement, on a pensé à les mettre dans une boîte ». Marie Neuschwander se souvient qu’il y avait deux projets : une sorte de « cage » et puis le fameux arbre à ouvrages. Comme il était difficile de prendre une décision, l’association a invité les gens à se prononcer. Thibault Desombre, designer, s’est occupé de la direction artistique du projet. Marie Neuschwander le reconnaît volontiers: « pour une petite association de quartier, il a fallu aller tirer des manches pour avoir des subventions ». La ville de Montpellier a reconnu l’intérêt de l’expérience et soutenu l’association dans cette démarche culturelle.
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Après plus d’un mois et demi, les retours sont globalement positifs. « On nous dit que c’est un bel objet. Les livres tournent, les gens en proposent. L’association alimente l’arbre aussi régulièrement ». Bien entendu, l’objet nécessite une certaine surveillance. « On le materne, on met des tampons sur chaque livre, on vérifie quels ouvrages sont mis à la disposition de tous. On a parfois eu quelques propositions farfelues ». L’association Mare Nostrum se doit donc d’être vigilante en raison d’une bibliothèque de rue ouverte à tous et à la vue de tous, même des plus petits. « Il y a aussi quelques livres pour les enfants, on cherche à redonner un petit peu d’importance à l’écrit. On remarque avec bonheur que les gens ont encore l’envie de lire ».

Pour l’avenir, les membres de l’association pensent déjà à une forêt de livres. Histoire d’attirer encore plus les curieux. La réussite du projet permet de constater que, quoiqu’on en dise, les gens continuent à lire. Pour l’association, c’est là tout le succès de l’initiative.

Développer l’œnotourisme à travers le label Vignobles et Découvertes

Pour sa 13e édition, le salon Vinisud de Montpellier consacre un espace à l’œnotourisme en Occitanie. Les objectifs : mettre en lumière le potentiel de cette nouvelle activité, mais également créer un réseau entre professionnels et vignerons. Le label Vignobles et Découvertes participe à cet élan.

Vous êtes amateur de vin et souhaitez partir à la découverte des domaines sans que l’organisation du voyage devienne un véritable casse-tête ? Rassurez-vous, Vignobles et Découvertes est là pour vous. Créé en 2009, le label recense les propriétés viticoles proposant des services aux visiteurs, autre que la vente stricto sensu de vin. Les domaines qui souhaitent obtenir le label Vignobles et Découvertes doivent avoir une capacité d’accueil suffisante, des horaires d’ouverture fixes ainsi que des services de qualité : visite des caves, dégustation, restauration ou encore chambre d’hôte. Le label est attribué pour une durée de trois ans, renouvelable.

Sur la base du volontariat, des structures territoriales comme les offices de tourisme ou des associations deviennent porteurs du projet et communiquent sur ces destinations. Le label Vignobles et Découvertes permet de mettre en valeur la richesse des territoires. Pour cela, la marque recense également une multitude de partenaires tels que des musées, des sites naturels et historiques, des restaurants… dans un rayon de 30km autour des domaines viticoles.
Pour Jérôme Villaret, délégué général des Vins du Languedoc, Vignobles et Découvertes n’est pas seulement un label mais a pour vocation de « fédérer différents domaines d’activités pour plus de visibilité du territoire. » Il s’agit de proposer un maillage intelligent et attractif de la région Occitanie. Vignobles et Découvertes propose aujourd’hui [60 destinations labellisés dont 12 en Occitanie.

 >http://atout-france.fr/content/decouvrez-les-destinations-labellisees-vignobles-decouvertes/.]

La région Occitanie a un fort potentiel œnotouristique

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Ce territoire a toutes les cartes en main pour devenir un véritable « eldorado œnotouristique » comme le souligne André Deyrieux, expert en accompagnement à la labellisation œnotourisme des territoires.

La région Occitanie dispose d’une grande richesse patrimoniale et draine 15 millions de visiteurs par an. « Les touristes sont attirés en premier lieu par la présence du bord de mer. Notre volonté est de faire sortir ces personnes de la plage pour les ramener vers de véritables destinations dans l’arrière pays » explique Jérôme Villaret. La création du label Vignobles et Découvertes a permis d’organiser l’offre d’œnotourisme et de la rendre plus visible en faisant travailler ensemble des vignerons, des syndicats et des collectivités.

En plus de la visite et des dégustations traditionnelles, certains viticulteurs se diversifient en proposant des services touristiques tels que l’hôtellerie ou la restauration. C’est le choix qu’ont fait le Château La Dournie (Saint-Chinian) en proposant des soirées concerts et restaurations ou encore le Domaine Saint-Martin (Carcassonne) qui possède plusieurs gîtes et profite d’une zone culturelle riche et attractive grâce à la proximité du Canal du Midi et de la ville de Carcassonne.

Pour André Deyrieux, l’œnotourisme est l’opportunité de « raconter les histoires de la région, aux confluents entre le marketing territorial et le tourisme culturel ». En plus de faire découvrir et valoriser les productions viticoles, la venue des touristes au domaine favorise la vente directe, plus rentable que l’export. Selon le CIVL (Conseil Interprofessionnel des Vins du Languedoc), 15% des AOC Languedoc sont écoulés en vente directe. Pour Virginie Rozière, députée européenne et présidente du Comité Régional du Tourisme (CRT) , « le prochain objectif est de convaincre l’agglomération de Montpellier de rentrer dans le projet Vignobles et Découvertes afin d’augmenter sa visibilité ». Premier vignoble de France, la région doit encore développer son offre pour obtenir le titre de destination phare du tourisme viticole.

Masters de Science Politique : les anciens témoignent

A l’occasion du premier forum des métiers de la Science Politique organisé le 2 février dernier, nous avons rencontré les anciens étudiants des différents masters. Ils nous ont parlé de leur parcours, du master qu’ils ont choisi et de leur vie professionnelle d’aujourd’hui.

-268.jpgLaure Bonneval – M2 Etudes et Conseils en 2008/2009

« J’ai fait partie de la première promo. J’ai suivi le cursus Science Politique pour intégrer ce master mais je n’avais pas vraiment de plan de carrière, je savais juste que je voulais travailler rapidement. Le côté professionnel du master m’a donc forcément attiré. Je n’ai aucun regret, après mon stage j’ai trouvé rapidement un emploi dans des instituts de sondages spécialisés dans les études quantitatives.
Après quelques années, je souhaitais découvrir le côté opérationnel des études : savoir à quoi elles servent. J’ai donc rejoint le secteur public et plus précisément les services du Premier Ministre pour lesquels j’officie toujours aujourd’hui. »

Nathalie Folcher – M2 Etudes et Conseils en 2009/2010

« Ce master avait un côté assez professionnel qui me plaisait bien. Et j’ai eu du flair ! Après mon stage effectué dans un grand institut de sondage, on m’a proposé un CDI. Cet institut était une expérience enrichissante mais reste une grosse structure. J’ai préféré m’orienter vers une structure plus dynamique et à taille plus humaine : j’ai donc intégré une entreprise de 15 personnes positionnée sur les études qualitatives online et multisectorielles.
Ce master est une formation intéressante pour apprendre les bases des métiers d’études et du conseil et une belle manière de découvrir le secteur d’activité, notamment des métiers peu connus grâce à une palette d’intervenants très professionnels. Son point fort, c’est bien évidemment le stage. »

Victor Choisy – M2 Recherche

« J’avoue avoir hésité entre un master professionnel et un master recherche. Mais j’ai fait le choix du cœur et ce n’était pas une question de débouchés : je savais que je ne souhaitais pas aller jusqu’en thèse, le travail en solitaire et les années d’études ne me convenaient pas.
J’ai intégré le master recherche pour la part critique qu’il pouvait m’apporter. Je n’ai été déçu ni du contenu, ni des réflexions de fond qu’il m’a permis de mener. Comme je m’y attendais, sans aller jusqu’en thèse, les débouchés n’ont pas été au rendez-vous. J’ai vu défiler les mois sans avoir d’entretien. Mais j’assume mon choix. Aujourd’hui, ça me permet d’occuper un poste qui me correspond parfaitement, en tant qu’attaché parlementaire d’une députée. »

Dimitri Pelletier – M2 Coopération Internationale et Développement

« J’ai commencé par faire une école de commerce. Mais j’ai été rapidement déçu par les coûts élevés et un programme inintéressant ! Je me suis alors dirigé vers une licence en Science Politique dans le but d’intégrer le master Coopération Internationale. Parallèlement je faisais du bénévolat pour la délégation Action Montpelliéraine Contre la Faim. L’intérêt pour moi était d’allier le côté international et le côté solidarité.
Les partages d’expérience avec des intervenants professionnels du master étaient particulièrement intéressants. On apprend également à mener un projet du début à la fin. Le stage est un élément essentiel de la formation. C’est d’ailleurs grâce à un intervenant que j’ai obtenu un stage à Pôle Emploi. J’étais chargé de projets européens sur la mobilité des travailleurs et les emplois transfrontaliers. J’ai signé un CDD d’un an à la suite de ce stage.
Le master Coopération Internationale et Développement est une bonne formation, assez complète. Même si on n’a pas de projet spécifique, elle permet de toucher à tout, et les compétences acquises sont tout à fait transposables selon les organisations pour lesquelles on travaille. Même si j’ai grandement apprécié cette première expérience professionnelle, j’ai préféré m’orienter différemment par la suite. Je suis parti à l’étranger pour participer à des actions de développement. A Manille, aux Philippines, j’ai intégré une association pour le compte de laquelle je gérais un portefeuille de donateurs, rédigeais les rapports et propositions de projets, établissais des contacts avec des partenaires potentiels, et communiquais sur les résultats et la destination des dons. »

Antoine Sillières – M2 Métiers du Journalisme en 2014/2015

« Après deux ans de fac d’histoire, j’ai suivi un cursus Science Politique avant de prendre une année pour préparer les concours pour devenir journaliste. J’ai finalement choisi la fac pour le recul que l’on peut avoir sur ce métier et ne pas rentrer dans le moule des écoles de journalisme. J’ai effectué mon stage au Figaro même si c’est typiquement le cadre dans lequel je ne voulais pas rentrer ! Mais j’avoue que ça m’a beaucoup apporté, notamment sur le côté technique. Et je voulais rentrer dans le dur, sur ce point-là, j’avais une vraie attente sur la période de stage.
Les intervenants qui sont passés devant nous avaient tous quelque chose à apporter, une certaine vision du journalisme. Les témoignages, les retours d’expérience reçus parallèlement aux cours sont toujours très enrichissants. Ca permet d’avoir un certain recul. Aujourd’hui, je suis pigiste à droite, à gauche… J’aime bien le principe d’être payé pour un article même si ça reste un métier assez précaire et qu’il est nécessaire de diversifier les employeurs. »

Sylvain Toison – M2 Métiers de Journalisme en 2011/2012

« J’ai commencé par un DUT en gestion d’entreprise et comptabilité et enchaîné avec une école de communication. Cette dernière m’a permis de décrocher des stages dans le milieu des médias locaux. J’ai ensuite intégré la licence et le master Science Politique et pendant trois ans, j’ai profité des vacances pour faire un maximum de stages. En M2, le journalisme m’est apparu comme une évidence.
Mon stage sur Paris n’a pas été convaincant, je l’admets. Mais étant sur place, j’ai pu intégrer une agence de presse numérique dans laquelle je suis encore aujourd’hui. Je viens d’ailleurs de décrocher un poste de rédacteur en chef : j’écris, je relis et je choisis les sujets tout en gérant une équipe de rédacteurs. Je suis content d’avoir intégré le master plutôt qu’une grande école. On y apprend la déontologie, les valeurs et des bases importantes. Même s’il est vrai que comparé aux écoles de journalismes il n’y a pas les mêmes moyens, notamment en terme de vidéo et de photo. Mais ça nous permet d’apprendre à se débrouiller avec les moyens du bord, ce qui est assez formateur. »

Retrouvez toutes les informations relatives aux quatre masters proposés par le département Science Politique de l’Université de Montpellier, sur le site internet de la faculté.

RÉGIONALES 2015 : TOUS NOS ARTICLES ET VIDEOS

Depuis lundi 30 novembre, nous vous proposons une série d’articles et de vidéos 100% région. À l’occasion du scrutin qui se tient les 6 et 13 décembre prochains, nous avons interviewé les cinq principales têtes de listes du Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées.

Prenez une bonne dose d’enjeux, une pincée de portraits écrits et visuels et saupoudrez le tout d’une langue de bois politique épurée au maximum par les journalistes de Haut Courant.

Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. C’est un colosse au pied d’argile qui va naître, au 1er janvier 2016. Territoire plus grand et peuplé que l’Irlande, la nouvelle région sera la deuxième plus grande de France.

Mais avant fusion, il y a élections. Les 6 et 13 décembre prochains, les citoyens sont invités à élire leurs conseillers régionaux, qui siégeront à Toulouse, siège de la nouvelle grande région.

Parmi eux, des candidats têtes de listes bien déterminés à ravir la région à la gauche gouvernementale. Les derniers sondages placent le Front National largement en tête du premier tour tandis que le Parti Socialiste et Les Républicains sont au coude-à-coude. Si le Nouveau Monde (FG, EELV, PO, NGS) s’allie à la liste socialiste au second tour, sa chef de file Carole Delga pourrait bien l’emporter. Mais les deux grands partis de gouvernement sont dans la tourmente.

Pour tout comprendre et mieux connaître les candidats pour qui vous allez voter, retrouvez notre dossier consacré aux élections régionales ici.

GREVE – Des écoles fermées et perturbations ferroviaires

Aujourd’hui jeudi, la CGT, FSU, Solidaires, l’Unef et l’Unel, appellent à une journée de grève et de manifestations pour la « défense de l’emploi et des hausses de salaires« . La ville a mis en place un service minimum pour assurer l’accueil des élèves dans les établissements scolaires ouverts.

Autre que les écoles, c’est la circulation des trains qui est perturbée : aucun ne circulera sur la ligne Clermont – Béziers.

Pour en savoir plus sur les permanences des écoles, cliquez ici.
Concernant les perturbations ferroviaires : ici.